A quelques jours de la fête de Tabaski, appelée aussi Aïd El Ada, les marchés de la ville de Maradi sont inondés de produits. Seulement, les prix des condiments connaissent une hausse, ce qui n’est pas sans impacter le panier de la ménagère, surtout en cette période de morosité économique.
Cette hausse est diversement appréciée, et n’est pas sans relation avec la fête de Tabaski qui se prépare, pour certains. Pour d’autres, comme M. Issaka Oumarou, Délégué des revendeurs de condiment au grand Marché de Maradi, c’est plutôt le contexte du moment qui explique la situation. « Aujourd’hui, nous traversons une période de début de l’hivernage où beaucoup de légumes ne se cultivent pas. Ce sont les stocks des cultures de contre saison qui sont encore vendus. Ce qui crée une réduction drastique de leur présence sur le marché. Les produits frais nous viennent de loin et c’est ce qui explique en partie leur cherté » a-t-il affirmé.
Pour M. Tanimoun, revendeur de condiments au marché Gago de Maradi, ces produits sont chers aujourd’hui du fait que les cultures qui se pratiquent en saison de pluie sont juste à leur début et ce qui a été récolté pendant la saison de culture de contre saison s’amenuise. « C’est donc normal que nous assistons à la hausse des prix. La tomate, les oignons, poivron, la pomme de terre, chou, tous connaissent aujourd’hui une hausse de prix », fait-il remarquer. Selon lui, les produits frais leur proviennent de Zaria, Jos et d’autres villes du sud Nigéria. ‘’Certains clients le comprennent, d’autres non et c’est ce qui amène la population à crier à la cherté de la vie’’ fait-il remarquer. Il estime qu’avec
la saison des pluies, dans quelques mois, certains produits frais seront en abondance et donc les prix baisseront.
Comment peut-il en être autrement quand on sait que le revendeur au marché se procure ces produits à crédit et compte aussi tirer profit de cette période.
Au vu de cette situation, les clients trouvent que les produits sont trop chers.
Pour Mme Balkissa Maazou les produits sont très chers en ce moment. Sur tout pour cette fête de Tabaski où il y aura plus d’utilisation des légumes pour les sauces. « Cela n’est pas facile car il faut doubler voir même tripler les frais de condiment pour se procurer ces légumes désirés pour les mets de fête », a-t-elle dit.
Pour sa part, Mme Habsatou Adamou, une autre cliente, estime que cette situation est due au contexte du moment qui est difficile. « Nous ne sommes pas vraiment contents de cette situation, mais on n’y peut rien, vu que c’est une période transitoire entre les cultures de contre saison et les cultures pluviales. On doit juste être patient jusqu’à ce que cela se stabilise », suggère-t-elle. Toutefois, elle estime que les commerçants ne doivent pas aussi profiter de cette période pour rehausser de façon vertigineuseles prix au détriment des consommateurs.
Amadou Tiemogo ANP-ONEP / Maradi