Depuis près de trois ans la devanture du siège du Réseau des Chambres d’Agriculture du Niger (RECA-Niger) vibre au rythme d’un petit marché hebdomadaire. Loin d’être un marché fourre-tout, un marché du tout-venant, ce marché qui s’anime tous les samedis devant le RECA en plein cœur de la capitale, est un endroit qui regorge des marchandises uniquement biologiques, où une large gamme des produits alimentaires issus d’une agriculture biologique est offerte à la clientèle. Il s’agit d’un marché des produits maraichers ou fruitiers frais ou transformés localement par les coopératives et/ou groupements des producteurs ou transformateurs.
Un marché hebdomadaire, c’est presque de l’inédit dans les villes surtout à Niamey où tous les jours sont jour de marché. Mais, le Réseau des Chambres d’Agriculture du Niger qui a eu cette initiative voulait rapprocher les producteurs et transformateurs de la clientèle à la recherche des produits alimentaires sains et naturels sans intrants ou fertilisants chimiques. C’est surtout pour répondre à la demande de plus en plus pressante d’une catégorie de clients eux-mêmes de plus en plus exigeants d’aliments biologiques, sans intrants ni apport chimiques. C’est cela que leur propose le RECA depuis près de trois à leur grande satisfaction.
Ce samedi 29 avril 2023, il était environ 11h, devant le siège du RECA Niger où régnait une petite animation. Les stands des produits avaient pris possession des lieux. L’endroit était relativement calme avec une ambiance différente de marché ordinaire que nous connaissons. Et pourtant, c’est un vrai marché. Il n’y a certes pas une ruée à grands pas, mais cela ne semble pas inquiéter les vendeurs. Car, ils savent que c’est petit à petit que la clientèle arrive au rendez-vous du samedi et investit les lieux dans l’espoir de remplir le panier de la ménagère. Ce qui sans doute fait le bonheur des hommes et femmes qui n’attendent que ça. Mieux, le marché est devenu un lieu où une familiarité s’est installée entre les acheteurs et les vendeurs, puisqu’on remarque cela à travers des échanges plein de courtoisie et gratitude.
Au fur et mesure que le temps passe, les lieux s’animent de plus belle. En véhicules, à pied, en famille ou seul, les clients se font de plus en plus nombreux lorsque le soleil arrive au zénith et ce jusqu’au petit soir. Parmi ce beau monde Il y a des nigériens mais aussi et surtout des expatriés qui ont goûté aux délices de produits bios et qui savent qu’il y a le bio « Made in Niger » au RECA tous les samedis. Et ils trouvent entière satisfaction. Les fruits et légumes qui y sont exposés sont des produits fraichement récoltés ou cueillis dans les vergers, fermes ou même des petites exploitations familiales de Niamey et alentours. Dans ce marché « RECA » on y trouve de l’oignon, des laitues, concombre, piment frais, poivron, tomate, citron, aubergine, maïs frais ou encore de la papaye, de la mangue, du melon, toutes sortes de feuilles culinaire, thérapeutique ou aromatique.
Quant aux produits issus de la transformation, la gamme est encore plus variée. Nos talentueux transformateurs livrent à la clientèle plusieurs sortes d’aliments faits à base de céréales et autres légumineuses (mil, sorgho, le maïs, le voandzou, l’arachide, le fonio, le sésame) sous formes de pâtes alimentaires, farines, couscous, de chips, les épices et autres friandises riches en nutriments. Les clients n’en cachent pas leur satisfaction à l’image de cet expatrié blanc que nous prénommons Laurent. Lui, il dit être un habitué de ce coin bio de Niamey qui lui donne entière satisfaction depuis plus de deux ans qu’il l’a découvert. Ce samedi 29 avril, comme tous les autres samedis, aux alentours de 11h Laurent a déjà fini sa course, ces deux sacs remplis qu’il ouvre fièrement pour montrer le contenu. Dans l’un des sacs en tissu, on identifie clairement de la papaye, du melon, des oignons avec feuille, de la tomate, de l’aubergine. Dans le second, Laurent emporte avec lui quelques bouteilles de jus de bissap rouge et blanc, du pain de singe pour sa consommation de la semaine, confie-t-il. Cet habitué du marché bio du RECA disait avoir devancé son épouse qui, elle, viendra compléter le menu de la semaine.
Quelques mètres plus loin, devant le stand de la Dame Azara, une femme originaire du Tagazar, un autre client arrive, un expatrié blanc aussi. Appelons le Jean. Il gare son véhicule en bordure du trottoir. Azara l’accueille avec tout le sourire et surtout avec une familiarité et une amabilité singulières. Azara s’exclame « je suis contente que tu sois venu aujourd’hui. La dernière fois, on m’a dit tu n’as pas pu retrouver l’endroit. Pourtant le point de repère est là, la pharmacie du Point D », pointant du doigt le lieu cité. L’homme acquiesce « ah oui, c’est vrai j’ai fait plusieurs tours sans me retrouver ». Il pointe tout droit sur le stand de la dame, pique quelques sachets des produits transformés qu’il enfouit dans son sac, sans marchander, connaissant certainement les prix. Il avance au prochain stand où sont exposés des produits maraichers et des fruits pour se ravitailler. Là, il a dû attendre. Les clients étant déjà nombreux et affairés dans le choix des produits. Aux alentours de midi, les clients ont littéralement pris d’assaut la devanture du RECA au point où certains ont dû partir loin pour garer les voitures. L’ambiance était belle. La satisfaction se lisait sur le visage des uns et des autres. Nombreux sont les clients qui fréquentent le stand avec les membres de leurs familles, les amis et collègues de travail pour leur ravitaillement hebdomadaire en produits frais et de bonne qualité.
Par Zabeirou Moussa(onep)