Bagga, un village situé à une quarantaine de kilomètres au sud de la ville de Tahoua, présente des caractéristiques favorables à l’élevage. Dans ce village, il y a une vallée où vit Mariama Ahmoudou, une femme nomade âgée de 43 ans, mariée et mère de 9 enfants et issue d’une famille d’éleveurs. Un métier qu’elle continue toujours à exercer comme le combat d’être femme éleveur. En dépit de toutes les tâches d’épouse, mère ; Mariama se retrouve aujourd’hui debout en pratiquant l’élevage des gros et petits ruminants, une tâche difficile mais noble dont elle ne cesse de faire les louanges. Selon Mariama Ahmoudou, ‘’je suis une femme analphabète ; ma vie dépend uniquement des animaux ; j’investis d’importants moyens financiers pour alimenter ce grand troupeau composé de chamelles, de vaches, de brebis et de chèvres. J’achète chaque jour 70 sacs d’aliments bétails en raison de 1250 FCFA le sac selon les périodes, mais tout provient de la vente du lait ; un litre de lait de chamelle rapporte 1000FCFA et celui de la vache 500FCFA. Donc, la vente du lait permet aussi de subvenir aux besoins du cheptel familial, en mettant les jeunes à l’abri de l’exode’’, a-t-elle expliqué.
La vallée de Bagga, à l’instar de
certaines localités de la région de Tahoua, n’est pas à l’abri de la situation d’insécurité qui entrave aujourd’hui la valorisation de nos cheptels, une
situation qui inquiète la ‘’dame de fer’’, le nom attribué à cette dame par les habitants de Bagga. Pour
Mariama Ahmoudou, la situation d’insécurité qui se vit chez nos voisins nous inquiète surtout nous qui vivons en pleine brousse. Plusieurs de nos enfants en exode commencent à comprendre : ils doivent rester ici travailler car il y a du travail et nous avons la quiétude que Dieu bénisse et protège notre cher pays le Niger.
Avec les efforts aujourd’hui déployés par l’Etat et ses partenaires, l’Etat consacre plus de 17% de son budget national à la sécurité. L’espoir est permis pour rassurer les femmes combattantes comme Mariama Ahmoudou qui est une femme modèle qui se déploie pour l’autonomisation de la femme nigérienne d’où son palmarès marqué par de nombreux prix. Elle est aussi lauréate de la dernière Edition du Sahel Niger avec le premier prix du président de la république
Issoufou Mahamadou.
Abdou ABDOURAHMANE ONEP/TAHOUA
10/05/19