Il y a plus de 2.000 années, la dynastie Qin réussît à réunifier l’Empire du milieu. Mais la reconquête n’a pas été une balade sur un fleuve tranquille. Des centaines de milliers de guerriers furent mobilisés et des dizaines de milliers n’y sont jamais revenus. Ce fut une victoire au bout du sacrifice ultime, nous enseigne, ce 23 septembre 2024, un spectacle vivant intitulé « la légion ressuscitée » au théâtre Daqin de la ville de Xi’an, peu après une visite au mausolée des statues des guerriers et chevaux en terre cuite.
Suivant le déroulé des scènes dans un décor réel et une incruste virtuel réaliste, de salle en salle, le spectacle a tout l’air d’un film en live. Il parle de l’histoire d’une famille d’une veuve et ses trois fils. Et lorsque l’Empereur Qin donne l’ordre d’une mobilisation massive afin de bomber son armée à plus de 600.000 hommes, la famille célébrait le mariage de son cadet de 16 ans quand le message leur parvint. Elle devait alors fournir deux bras valides mais l’ainé ne l’est pas car blessé antérieurement à la jambe. Pour l’appel de la patrie, le cadet et son autre frère quittent la famille en pleurs, pour le front. Et au bout des séquences de préparation des troupes, en passant par leur présentation à l’Empereur qui les galvanise et les encourage, ils marchent des mois durant sur les ennemis pour hisser le drapeau rouge sur les toits des derniers renégats.
Cependant, les deux frères ne sont jamais revenus. Attristé, le frère ainé de la famille conçoit et réalise des statues en terre cuite à l’image atypique des siens pour réconforter la petite fille née du cadet pendant qu’il était au front. Plusieurs familles en font de même à la mémoire des leurs tombés sur le champ d’honneur et des statues pareilles sont présentées à l’Empereur à l’occasion d’une cérémonie en hommage aux guerriers. C’est ainsi que l’Empereur Qin a ordonné aux ouvriers d’en faire pour tous les guerriers morts pour la noble cause, afin que ces statues en terre cuite l’accompagnent dans sa tombe.
L’Empereur Qin Shi mourût en 210 avant J-C, mais depuis personne n’a eu des traces de là où se trouvait son tombeau, si ce n’est en 1974 où un paysan en train de creuser un puit est tombé sur des morceau de statuts de guerriers, à quelques 34 à 40 km de la ville de Xi’an, ancienne capitale de la Chine. Aussitôt la hasardeuse découverte annoncée, des experts archéologues de la Chine et d’ailleurs s’y sont déployés et ont finalement approuvé qu’il s’agit bien du fameux mausolée de guerriers et chevaux en terre cuite.
Ce site est aujourd’hui « la huitième merveille du monde » et représente « l’une des plus grandes découvertes du XXe siècle dans l’histoire de l’archéologie ». Les trois fosses abritent des guerriers et des chevaux en terre cuite grandeur nature, soit plus de 7.000 pièces, dont plus de 6.000 statues de guerriers. Les guerriers et les chevaux en terre cuite n’étaient pas seulement de grande taille, mais aussi d’une facture exquise. Après une gravure minutieuse et détaillée par les ouvriers Qin, les guerriers en terre cuite ont un aspect vivant, une apparence et des expressions différentes.
Le musée attire 10.000 à 20.000 visiteurs chaque jour
Situé dans le district de Lintong de la ville de Xi’an, dans la province de Shaanxi, les Statues des guerriers et chevaux en terre cuite du tombeau de Shihuangdi des Qin est un grand musée basé sur le parc des ruines du mausolée de Qin. Il a été successivement classé par le Conseil d’État comme l’une des premières unités de protection des patrimoines culturels clés nationales, et par l’UNESCO comme l’une des premières unités de la liste du patrimoine mondial de la Chine.
Des milliers d’armes en bronze ont été déterrées des fosses, notamment des épées, des lances, des haches-poignards, des hallebardes, des flèches, etc. En 1980, deux ensembles de grands chars et chevaux en bronze peint ont été mis à jour à l’ouest du mausolée de l’empereur Qin Shi Huang. Les chars en bronze étaient tirés par quatre chevaux, un conducteur se tenant à l’avant de chaque char. Les chars et les chevaux en terre cuite étaient des imitations exactes de chars et de chevaux réels en taille réelle de l’époque et étaient dotés d’ornements en argent et en or, ce qui leur conférait un aspect luxueux, splendide et gracieux. Les chars ont été honorés comme les objets de valeur en bronze les plus exquis. Construit sur le site d’origine des fosses contenant des guerriers et des chevaux en terre cuite, le musée des guerriers et des chevaux en terre cuite de l’empereur Qin Shi Huang a été officiellement ouvert au public en 1979. Aujourd’hui, les salles d’exposition de la fosse 1, de la fosse 2, de la fosse 3 et d’autres salles consacrées aux chars et aux chevaux sont ouvertes.
Au cours des 40 années, les statues des guerriers et chevaux en terre cuite ont accueilli plus de 270 chefs d’État et de gouvernement étrangers et plus de 100 millions de visiteurs nationaux et étrangers. La découverte a été exposée dans plus de 40 pays et 170 villes à travers le monde, ce qui en fait une destination nécessaire pour connaître l’ancienne et glorieuse civilisation chinoise et un pont pour promouvoir l’échange culturel.
Ismaël Chékaré, à Xi’an (Shaanxi, Chine)