
Colonel Abdoulkadri Amadou Daouda, ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat
Le Niger commémore ce lundi 6 octobre 2025, à l’instar de la communauté internationale, la Journée Mondiale de l’Habitat sous le thème : « Solutions aux crises urbaines». Instituée en 1985 par l’Assemblée Générale des Nations Unies, cette journée trouve son origine dans les engagements de la première Conférence des Nations Unies sur les Etablissements Humains (HABITAT I) de 1976. A cette occasion, le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, le Colonel Abdoulkadri Amadou Daouda, a livré un message dans lequel il a demandé l’engagement de tous les acteurs pour construire ensemble des villes résilientes, solidaires et inclusives, où chaque citoyen, qu’il soit natif, déplacé ou réfugié, puisse jouir de son droit à un logement décent, à un espace de vie digne et à un avenir porteur d’espoir.
Depuis sa première célébration en 1986, cette journée constitue un moment privilégié de réflexion et d’action pour évaluer les progrès réalisés et identifier les défis persistants en matière d’urbanisme, d’habitat et d’aménagement du cadre de vie. Cette commémoration poursuit plusieurs objectifs majeurs : rappeler que le logement est un droit humain essentiel et un pilier du développement durable ; inciter les États et les acteurs de la ville à adopter des politiques garantissant un habitat digne pour tous ; mettre en lumière les défis liés à l’urbanisation rapide, aux inégalités sociales et aux pressions environnementales ; promouvoir des solutions innovantes afin de rendre les villes plus inclusives, plus résilientes et plus durables. Il a, par la suite, souligné l’importance de ce thème qui résonne avec une pertinence particulière pour le Niger qui est confronté aux effets conjugués de crises multiples : climatiques, sécuritaires, sociales et démographiques.
Ainsi, a relevé le Colonel Adboulkadri Amadou Daouda, rien qu’en 2025, les inondations ont impacté plus de 1 731 villes et villages avec plus de 57 381 ménages affectés. Il est donc très urgent de trouver des solutions adaptées à ces crises urbaines qui bouleversent les territoires nigériens, fragilisent les villes et menacent la qualité de vie des concitoyens.
Aussi, a-t-il fait savoir, l’environnement occupe aujourd’hui une place centrale dans les stratégies nigériennes de développement urbain, en cohérence avec la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies pour le Développement Durable et ses 17 Objectifs, en particulier l’ODD 11 qui porte sur les villes et communautés durables. « La dégradation continue de nos écosystèmes, exacerbée par le changement climatique, entraîne des catastrophes naturelles récurrentes, telles que les inondations qui détruisent chaque année des milliers de logements et plongent des familles entières dans la précarité. À ces fléaux s’ajoutent les déplacements massifs de populations causés par l’insécurité liée au terrorisme, qui exercent une forte pression sur les villes d’accueil et accentuent les vulnérabilités sociales », a-t-il regretté.
Face à ces défis, le gouvernement, sous l’impulsion des plus hautes autorités, a initié de profondes réformes et des actions structurantes pour transformer ces crises en véritables opportunités de progrès à travers le programme de la Refondation visant à « améliorer significativement et de manière inclusive les conditions de vie des populations en créant les bases durables d’un développement endogène ». Il s’agit de la mise en place d’un Comité interministériel chargé de la gestion des inondations destiné à coordonner les réponses urgentes et à développer des stratégies de prévention ; la conception et la réalisation de logements pour les sinistrés des catastrophes naturelles afin de leur offrir un cadre de vie sûr, salubre et digne ; l’aménagement de sites d’accueil pour les déplacés internes et les réfugiés en veillant à préserver la cohésion sociale avec les communautés hôtes.
C’est pourquoi, a-t-il affirmé, son département ministériel travaille pour assurer un meilleur cadre de vie aux populations actuelles et futures dont on peut citer, entre autres, la poursuite de la mise en œuvre des mesures institutionnelles et opérationnelles prévues dans le document cadre de la Politique Nationale en matière d’Habitat ; l’élaboration d’outils de planification urbaine pour les villes, avec l’objectif de couvrir d’ici 2030 l’ensemble des chefs-lieux de région et de département ; l’élaboration de schémas directeurs de drainage des eaux de pluies et les dispositions pour l’exécution quasi-immédiate de leurs programmes d’investissements prioritaires ; la constitution de réserves foncières stratégiques pour anticiper la croissance urbaine et limiter les lotissements anarchiques et bien d’autres. Ces initiatives témoignent de la ferme volonté de l’Etat de faire des crises urbaines non pas un fardeau, mais un véritable levier de stabilité, de cohésion sociale et de développement durable.
Aïchatou H. Wakasso (ONEP)