
Des caniveaux mal entretenus ...
Niamey manquent cruellement des caniveaux suffisants pour l’évacuation des eaux usées et de ruissellement, notamment dans les quartiers périphériques. Pour les quartiers qui en disposent la gestion de ces ouvrages constitue une source de préoccupation dans la mesure où ces ouvrages restent désespérément ouverts pour la plupart et sont transformés en dépotoirs. En ce debut de saison pluvieuse, beaucoup de caniveaux ne sont pas curés et ressemblent à des dépotoirs sauvages où les eaux usées et celles de ruissellement stagnent formant des foyers qui facilitent le développement des larves des moustiques qui éclosent, entrainant la prolifération des moustiques.
A Banga-Bana, un quartier de l’arrondissement communal Niamey 5, les caniveaux sont des sources de préoccupations pour les habitants. Et pour cause, ces ouvrages sont pratiquement ouverts et remplis de sable et autres déchets : cailloux, déchets ménagers et sachets plastiques. Toute chose qui pose un problème sanitaire et dont les habitants s’en plaignent régulièrement.
M. Mahamadou Ali, un habitant du quartier depuis plusieurs années souligne que les caniveaux qui traversent sa zone sont pour le moins exécrables pendant la saison des pluies. Mais pas que, puisqu’en saison sèche aussi, les eaux usées des ménages, du fait du non écoulement servent d’abris et des nids de reproduction aux moustiques. Selon lui ces lieux dégageant des odeurs nauséabondes en longueur d’année empêchent aux habitants de bien respirer en plus des maladies qu’ils favorisent. « Depuis que je vis dans ce quartier, j’ai ma ‘’fada’’ qui s’animait toutes les nuits et c’est à côté des caniveaux. Mais vu la saison pluvieuse qui s’installe progressivement, tout le monde est obligé de rentrer chez lui à cause des moustiques qui s’y développent », a-t-il déclaré.
«Cette situation est la source du paludisme pour nos enfants», se plaint Mahamadou Ali. Ainsi il pointe du doigt le comportement des riverains qui versent des ordures et les eaux usées dans les caniveaux. Pour l’instant son souhait est de voir les autorités municipales lancer une vraie opération de « curage des caniveaux mais aussi et surtout de pulvérisation d’insecticides dans ces endroits avant que la pluie ne s’installe véritablement ». De l’autre côté du quartier kirkissoye1, les caniveaux, là où ils existent, font plus du tort que du bien aux riverains car, présentant les mêmes caractéristiques. Ils sont ouverts par endroit et servent de dépotoirs, d’où les soucis des habitants. La stagnation des eaux des pluies associées aux déchets est une source de maladie, se soucie M. Nasser Saley.
Interrogée sur la question, Mme Hadjara, une femme résidant au quartier Banga-Bana, exprime toute son angoisse pendant la saison hivernage. « Quand il pleut nous sommes tourmentées. Les passages sont bloqués, et les caniveaux sont bouchés. Je vis depuis 11 ans dans ce quartier, mais chaque année, c’est le même calvaire », se désole-t-elle. La stagnation des eaux rend difficile la mobilité dans le quartier. « Les voies sont inaccessibles quand il pleut, puisque les caniveaux n’évacuent pratiquement plus rien. Pour se déplacer et aller chez un voisin, c’est dans l’eau stagnée mélangée avec les ordures qu’il faut marcher, chaque fois après la pluie», dit-elle. Préoccupée par ce problème, une autre habitante du quartier, Mme Fatouma D déplore le manque de traitement des caniveaux qui consiste au moins à utiliser les produits insecticides pour lutter contre le développement des moustiques. « Pendant les fortes pluies, étant tout près de la mare, nous nous retrouvons dans une situation difficile. Notre souhait est d’être à l’abri des moustiques. Nous avons toujours souhaité que les caniveaux soient couverts, à défaut êtres curés très tôt avant le début de la saison pluvieuse », lance-t-elle. A l’instar de Hadjara et Fatouma, beaucoup de femmes de ce quartier situé à la lisière de la mare se soucient de cette situation car, le paludisme qui servit presque tout au long de l’année atteint son pic en cette période de l’année.
Salima Hamadou Mounkaila (ONEP)