
Une tante d’exposition à la mini-foire
La Chambre des Métiers de l’Artisanat du Niger (CMANI) a organisé une exposition artisanale lors de la 44ème édition du Sabre National de lutte traditionnelle à Agadez. Cette exposition s’est déroulée du 22 au 31 décembre 2023 devant l’arène de lutte Aboubacar Djibo d’Agadez où des femmes, des hommes, des enfants et des personnes handicapées ont présenté une variété de produits provenant de diverses régions du Niger. Le porte-parole du président du village artisanal d’Agadez, M. Hami Hamza, a souligné que ce type de foire n’est pas une nouveauté dans le cadre des événements nationaux et internationaux. Il a également mentionné que les Nigériens sont fiers de leur pays et ont fait des achats au-delà de ses attentes. Hommes et femmes circulent et font des achats, selon leurs centres d’intérêt. Certains achètent non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour leurs conjoints et leurs enfants.
Au stand que surveille M. Hami Hamza, on trouve une variété d’objets décoratifs et de bijoux, ainsi que des grandes et petites épées, des selles de chameau et des croix de différentes tailles. Les prix des articles vont de 500f à 100.000f, avec la possibilité de commander des articles jusqu’à 1 million. M. Hamza souligne que le travail artisanal relève presque de la magie car, certains artisans peuvent créer des produits d’une valeur de 100 F, tandis que d’autres peuvent fabriquer des articles valant jusqu’à un million. Il a également mentionné que la fabrication des articles en cuir est généralement effectuée par des femmes, tandis que les hommes s’occupent de la fabrication des articles en métal.
En tant que responsable du stand, il affirme n’avoir jamais réalisé autant de ventes que lors de cette mini-foire. Il dit avoir enregistré de grosses ventes de produits artisanaux. De plus, il souligne qu’aucune plainte ni problème n’a été enregistré du début à la fin de la foire car, tout le monde travaille dans le calme et le respect.
« Nous sommes des artisans touaregs traditionnels reconnus à l’échelle nationale et internationale. Autrefois, nous travaillions à domicile, mais à présent, nous disposons de notre propre local construit par le gouvernement du Niger, appelé le village artisanal d’Agadez. Il s’agit d’une coopérative regroupant des femmes et des hommes qui ont uni leurs efforts pour travailler ensemble. Chaque création présente dans ce stand a été réalisée par les membres hommes, femmes et même enfants du village artisanal d’Agadez » a-t-il déclaré.

Il encourage tous les citoyens du Niger à manifester un fort patriotisme à la fois dans leurs paroles et dans leurs actions. Il a expliqué l’importance pour les Nigériens de faire preuve de patience et de continuer à espérer jusqu’à ce que la souveraineté du Niger soit établie. De plus, il les a exhortés à soutenir les artisans en se rendant non seulement dans les diverses foires, mais aussi en achetant des produits artisanaux. M. Hami Hamza a exprimé le souhait que les autorités continuent de soutenir et d’encourager l’artisanat en mettant en valeur la culture de la région d’Agadez et ses produits artisanaux. Il propose d’organiser de grandes foires internationales et de lancer une vaste campagne de sensibilisation à l’échelle internationale pour promouvoir ces produits artisanaux locaux.
Transformation des légumes et des céréales
La présidente de Scoot Eman-Kayan d’Agadez, Zeinabou Ahamed Lamine figure parmi les principaux exposants de cette Mini-foire. Elle a mis en valeur une gamme de produits, démontrant ainsi son expertise dans la transformation des légumes et des céréales.
Zeinabou Ahamed Lamine propose une variété de légumes séchés, notamment des tomates, de la pomme de terre, des carottes, de l’ail, des poivrons et de la betterave. Côté céréales, elle fait de la transformation du mil, du maïs, du sorgho et du blé pour en faire du couscous de semoule, du couscous de blé, du degué, des boules à base de fromage et de datte, des boules de médicaments, ainsi que du ‘‘Sabaya,’’ préparé à partir d’un mélange varié de céréales. Elle propose également des remèdes traditionnels, des produits particulièrement bénéfiques pour les enfants et les femmes enceintes.
« Nous produisons nos propres articles à Agadez, dans notre établissement situé dans le quartier Dagmanett 2 à proximité de la Makaranta Foulani. Nos tarifs sont très compétitifs : des couscous à 2 000 FCFA, le demi-kilo de couscous à 1 500 FCFA, «toukoubouss» à 2 000 et 2 500 FCFA. Nous proposons également des médicaments à base de boules à 3 000 et 2 500 FCFA, des feuilles du corchorus communément appelé en langue Zarma « Fakou » en boîte à 1 500 FCFA, des biscuits à 2 500 FCFA, du sucre personnalisé à 1 500 et 1 000 FCFA, ainsi que d’autres articles » a-t-elle dit.
Elle a affirmé que la vente s’était bien passée en raison de certaines conditions favorables. Elle arrive à écouler quelques produits de temps en temps, mais la plupart du temps, les acheteurs se promènent entre les stands et promettent de revenir acheter sans jamais le faire. En fait, au cours de la 44ème édition, elle n’a même pas réussi à vendre le quart de ses produits.
« Nous avons rencontré quelques difficultés lors de cette mini-foire. Tout d’abord, elle manquait de visibilité. Bien qu’elle soit installée devant l’arène, son stand a été placé à l’entrée principale où passent les autorités. L’endroit est difficile d’accès et nos stands ne sont même pas visibles depuis la route. La population n’a pas eu vent de cette foire. De plus, les étrangers venus pour l’événement de la lutte ne peuvent pas nous apercevoir car ils sont à l’intérieur alors que nos stands sont à l’extérieur. Si nos stands avaient été installés à l’intérieur, nous aurions réalisé beaucoup plus de ventes » a-t-elle deploré.
Zeinabou Ahamed Lamine a encouragé les organisateurs de la foire à accorder une attention particulière à la visibilité des stands, en les plaçant de manière à être facilement visibles pour tous car, selon elle, la foire fait dos à la porte principale de l’arène, et certaines personnes les appellent parfois à des fins d’orientation.
« Des individus ont tenté de me dissuader, mais je les ai ignorés car je préfère gagner ma vie de manière intègre. J’encourage toutes les femmes à chercher un emploi et à subvenir à leurs besoins de façon honorable. Il n’y a aucune honte à gagner sa vie de façon légale et digne. J’apprécie ce que je fais et je le fais avec réussite. Lorsqu’une femme prend son travail au sérieux, elle acquiert son indépendance. Les femmes peuvent également soutenir leurs conjoints si elles ont un emploi. Qu’elles soient mariées ou célibataires, les femmes devraient aspirer à un emploi pour contribuer au soutien de leurs familles » a-t-elle dit.
Assad Hamadou (ONEP)