
Exposition-vente de produits agro-alimentaires transformés
Le responsable de la communication de l’Agence du Salon International de l’Artisanat pour la Femme (SAFEM), M. Boubacar Hamadou Adamou, a fait le déplacement depuis Niamey pour participer à la mini-foire de cette 44ème édition du Sabre National. Il a expliqué que le Ministère de l’Artisanat et du Tourisme, à travers ses services rattachés, a contribué à la réussite de cette 44ème édition du Sabre National et a exhorté tous les accompagnateurs des femmes pour les inciter à participer, afin d’apporter plus d’éclat à cet événement d’envergure nationale.
Il a précisé que l’agence SAFEM œuvre au renforcement des compétences techniques des femmes artisanes dans le domaine de la vannerie, de la maroquinerie, des cosmétiques, de la transformation agro-alimentaire, de la broderie bororo et de la poterie. Cela fait partie de son action visant à développer les compétences commerciales des femmes artisanes. Il a mentionné que l’organisation opère dans toutes les régions du Niger pour soutenir les femmes artisanes depuis la production jusqu’à la commercialisation, afin qu’elles puissent créer des produits artisanaux de qualité et innovants. C’est pourquoi le SAFEM est active lors des événements tels que les salons et foires d’exposition.
« Nous avons soutenu 25 femmes et filles dans la région d’Agadez pour développer leurs compétences en transformation agro-alimentaire. Elles transforment du mil, du sorgho, de la pomme de terre, des légumes et du maïs en degué de mil, poudre de haricots, couscous de mil, couscous de haricots, chips de pomme de terre, ainsi que toute une gamme de légumes séchés et d’autres produits que nous avons présentés. Notre objectif initial est de promouvoir ces produits afin d’en assurer la visibilité, sachant que leur utilité se fera connaître d’elle-même après la commercialisation. De plus, les femmes se retrouvent en ville, en dehors des foires, pour vendre leurs produits » a-t-il ajouté.
« C’est pour garantir l’autosuffisance alimentaire que nous avons mis l’accent sur la transformation agro-alimentaire afin d’empêcher le pourrissement des produits périssables. Nous pensons que l’autosuffisance alimentaire doit être globale car, maîtriser les techniques de transformation permet de l’assurer. Le gouvernement devrait promouvoir le marché intérieur à travers des foires et des salons » a-t-il mentionné.
M. Boubacar a exprimé son désir de voir non seulement des événements similaires à chaque édition de lutte traditionnelle, mais aussi à l’occasion de tous les événements nationaux. Il estime que tout événement national devrait être associé à une foire artisanale et agro-pastorale. Il a également encouragé l’Etat à accorder une attention particulière aux artisans nigériens en leur fournissant les moyens nécessaires pour développer davantage l’artisanat au Niger.
Par ailleurs Mme Tambara Alhousna yacouba du quartier Dagmanett et Mme Fatima Maouli du quartier Toudou, toutes deux d’Agadez assises sous leur hangar ou stand d’exposition, sont venues à cette foire pour exposer leurs produits à savoir des tapis pour décoration de tableaux de bord et des produits pour moto appelés ‘’tchibadaoui’’. Elles proposent également des articles tels que des «aggrit», des «boutkou», des «sanfo», des colliers, des nattes, des foulards, des tasses à fromage, des bracelets, des boucles d’oreilles dont les prix sont compris entre 500 et 40 000 francs. Ces deux exposantes remercient le bon Dieu car, elles arrivent à écouler quelques produits artisanaux et elles ont souhaité que lors de ces genres de foires, que la population se déplace massivement pour acheter les produits artisanaux.
Renforcer l’autonomisation des femmes à travers la formation professionnelle
Lors de cette petite foire, La présidente de l’ONG MVM, Nana Hekoy, a souligné l’engagement de son organisation en faveur de la promotion de la formation professionnelle. Elle offre une formation gratuite aux jeunes filles adolescentes de moins de 18 ans qui ont quitté l’école ou qui n’ont jamais eu la chance d’y aller. Elles apprennent le tricotage, la broderie, le tissage, la cosmétique et la transformation agro-alimentaire. Elle indique également que l’organisation non gouvernementale MVM propose des formations en informatique aux élèves des écoles cibles, parallèlement à leurs études, pour soutenir la qualité de leur éducation en leur offrant gratuitement des sessions de formation de 3 mois en informatique, en collaboration avec les établissements scolaires.

Mme Oumou Moussa Kané, une formatrice de renom travaillant pour l’ONG MVM depuis ses débuts, a souligné que l’ONG identifie les enfants susceptibles de suivre une formation en tricotage, couture, tricot à la main, broderie, confection de pantalons, chemises, hijabs, robes, salopettes et foulards. « Les enfants font preuve d’une grande assiduité et d’une intelligence remarquable dans leur apprentissage. Nous sommes reconnaissants de pouvoir vendre nos créations, à des prix convenant aux moyens de chacun, allant de 7.000 F à 10.000 F ou plus. Nous encourageons les enfants à rechercher du travail pour assurer leur avenir, au lieu de s’adonner à des activités inutiles ou à la délinquance » a-t-elle dit.
Des personnes en situation de handicap exposent aussi leur savoir-faire à la foire
Adamou Kando et Abdoulsalam Obali, tous deux en situation de handicap, exercent leur métier au sein du centre des personnes en situation de handicap connu sous le nom de «Boutique Handicapé». Pour cette édition, la Boutique Handicapé a également participé à cette mini-foire en présentant une large gamme de produits artisanaux qu’ils confectionnent eux-mêmes, tels que des pochettes, des colts, des ceintures, des sacs, des porte-monnaie, ainsi que divers articles en cuir. « Les articles sont offerts à des prix très abordables. Cependant, les visiteurs ont défilé tout en effectuant des achats de temps en temps. Les prix varient en fonction des produits, avec des pochettes disponibles à partir de 2500 F et pouvant aller jusqu’à 3000 F, des mosquées en cuir proposées entre 15 000 F et 20 000 F, ainsi que des portefeuilles traditionnels communément appelés « Albeys » commercialisés à des prix variant de 3 500 F à 5 000 F. Il y a aussi des porte-monnaie vendus à 2500 F. Tout est étudié en fonction de vos moyens et de votre budget » a-t-il précisé.
Il affirme n’avoir remarqué aucun souci lors du déroulement de cette petite foire, et précise que ce sont les agents municipaux qui veillent à la sécurité des affaires après la fermeture des stands, ainsi que de leurs propres équipements durant la journée.
Les deux personnes en situation de handicap ont fait appel aux autorités, en particulier à la ministre de l’artisanat, Mme Guichen Agaichata Atta, qui a visité les stands. Ils affirment qu’elle était satisfaite de leur travail et a tenu à les encourager. Elle a surtout apprécié le fait que les personnes handicapées se débrouillent pour gagner leur vie, plutôt que d’attendre passivement des aides. Ils invitent les autorités à fournir plus d’aide aux personnes qui s’investissent pleinement dans de telles foires, afin que les travailleurs puissent également bénéficier des fruits de leur labeur. Il est crucial de soutenir activement ces initiatives et de promouvoir massivement leurs ventes. Les promoteurs de « Boutique handicapé » souhaitent vivement attirer les clients pour qu’ils puissent découvrir et acheter leurs produits. Ils espèrent que la prochaine édition sera aussi exceptionnelle et agréable que la 44ème édition.
Assad Hamadou (ONEP)