En ce début d’année scolaire, le ministère des Enseignements secondaires s’active, non seulement pour une bonne rentrée scolaire, mais aussi pour appliquer un certain nombre de mesures dans le cadre de la recherche de la qualité des enseignements et de l’apprentissage. « A cet effet, toutes les dispositions ont été prises afin que la rentrée au niveau du cycle moyen et le premier cycle du secondaire puisse s’effectuer dans les meilleures conditions. Le Ministère des Enseignements Secondaires envisage aussi de procéder à l’évaluation des enseignants craies en mains », a confié M. Maidaji Mahamadou, Directeur général des formations, des examens et concours au Ministère des Enseignements secondaires.
Selon le directeur général des formations, des Examens et Concours,la rentrée scolaire suppose un certain nombre de composantes à savoir les infrastructures, le personnel, les élèves, et l’ensemble de la communauté et de gestionnaires du système éducatif.
En ce qui concerne les infrastructures, M. Maidaji Mahamadou a noté que les classes qui accueillent les élèves du cycle moyen sont entièrement en matériaux définitifs. En termes de personnel, il faut noter avec M. Maidaji que le sous-secteur dispose de trois types de personnel à savoir les enseignants titulaires, les contractuels et les appelés du service national.Le Directeur général des formations, des Examens et Concours, a par ailleurs rassuré que dans le cadre de la rentrée du cycle moyen qui s’est tenue le 16 Septembre dernier, tous les enseignants sont sur le terrain.Les orientations ont été déjà faites, ce qui a permis à tous les élèves de ce cycle d’effectuer leur rentrée le même jour.
Parlant des fournitures scolaires, M. Maidadji a indiqué que des stocks suffisants des fournitures de l’année dernière existent encore. Ce qui leur a permis de démarrer la rentrée en dotant les élèves et les enseignants du nécessaire pour les cours.« Le Ministère des Enseignements Secondaires a, en perspectives, lancé une commande pour l’acquisition des matériels de l’ordre d’un milliard deux cent millions de FCFA. Il s’est agi à travers cette commande de compléter les besoins en fournitures scolaires », a-t-il précisé, ajoutant que la rentrée de ce 1er octobre 2019 va également s’effectuer dans les meilleures conditions au regard des mesures prises par le gouvernement et ses partenaires.
A cet effet, le Directeur général des formations, des Examens et Concours a rappelé que la commission nationale en charge des affectations a tenu ses travaux du 27 au 31 Août 2019. En ce qui concerne l’effectif des élèves,M. Maidaji a souligné que l’année scolaire 2018-2019 s’est achevée avec 718.995 élèves. « Nous estimons accueillir du cycle primaire cette année 203.781 nouveaux élèves », a-t-il ajouté. Quant aux enseignants craies en main, leur effectif est, selon M. Maidaji, de 21.966 répartis dans 1823 établissements.
Des infrastructures et équipements adéquats pour une formation de qualité
D’après le directeur général des Formations, Concours et Examens, l’année scolaire s’est achevée avec 13.805 salles de classes dont 4.433 salles en paillotes, et 201.298 tables-bancs. Selon les prévisions qui ont été faites, les besoins en tables-bancs s’élèvent à 184.486 tables-bancs pour un coût estimé à sept milliards trois cent soixante-dix-neuf millions de FCFA en vue de respecter les normes de deux élèves par table. En outre, quelque 510 établissements publics sont dotés de points d’eau et de 5.179 latrines. On compte par ailleurs 102établissements dotés de cantines. M. Maidaji Mahamadou d’ajouter que des efforts ont été également consentis dans le cadre de l’enseignement scientifique à travers l’équipement de 143 laboratoires relevant de leurs compétences en vue de recevoir les enseignements scientifiques.
Dans le domaine du renforcement des capacités, beaucoup d’enseignants ont bénéficié de formation continue et d’autres de formation initiale avec l’appui des partenaires. « Toutes ces formations visent à améliorer les performances des enseignants pour des meilleurs acquis scolaires », dit-il avant d’ajouter que des dispositions sont prises au niveau de sa direction pour que tous les enseignants ne disposant pas de formations initiales notamment en pédagogie, soient d’abord formés.« De ce fait,ces enseignants bénéficient d’une formation de trois semaines avant d’être déployés sur le terrain », a-t-il précisé.
Evaluation des enseignants craie en main, une action pour un enseignement de qualité
S’inspirant de l’expérience du Ministère de l’Enseignement primaire, celui des Enseignements secondaires s’engage également en 2020 à évaluer ses enseignants craie en main. En effet, M. Maidadji Mahamadou a expliqué que l’évaluation sera faite en situation de classe. « Il s’agit de trouver l’enseignant en classe et observer la manière par laquelle il dispense son cours. Des encadreurs pédagogiques à savoir les inspecteurs et les conseillers pédagogiques vont se rendre sur le terrain et trouver l’enseignant en situation de classe afin de l’observer et remplir une fiche qui a été élaborée pour la circonstance », a-t-il expliqué. La fiche qui vient d’être élaborée va permettre aux encadreurs de déterminer les performances de l’enseignant. A l’issue de l’observation, les encadreurs notifieront à l’enseignant s’il est en mesure d’enseigner.Concernant les enseignants qui ont de difficultés, ils seront formés en les dotant des outils appropriés leur permettant d’accomplir convenablement leur tâche. « Nous allons juste évaluer pour améliorer les prestations en classe » a déclaré le Directeur général des formations précisant que cette évaluation concernera tous les enseignants titulaires comme contractuels.
Cependant la concrétisation d’une telle opération nécessite des ressources techniques, financières et humaines.Concernant les ressources humaines, M. Maidadji Mahamadou a souligné avoir à leur disposition 99 inspecteurs pédagogiques et 855 conseillers pédagogiques. « Avec ce personnel nous pouvons faire l’évaluation sur l’ensemble du territoire en trois semaines » a-t-il confié.
Par rapport aux ressources financières, grâce au soutien des partenaires, le Ministère a seulement besoin de 103 millions qu’il faudrait rechercher. Il devait par la suite indiquer que toutes les régions ont pratiquement programmé l’évaluation sur le fonds commun. « Ce fonds est déjà disponible. Nous espérons couvrir le gap avec le budget national dans le meilleur délai pour que tout se déroule comme prévu », a souligné M. Maidaji. Précisons que le montant global de l’évaluation est de 467.797.580 FCFA. Il a été programmé sur le budget national 111.057.710FCFA. Le Ministère a obtenu des partenaires notamment le Fonds Commun 356.739.810 FCFA. D’après le Directeur général des formations, les régions d’Agadez, de Diffa et de Zinder n’ont même pas de programmation sur le budget national sachant que le montant alloué par le fonds commun couvre leurs besoins.
Maidaji note que selon une enquête qui a été réalisée en 2015-2016 par le Ministère sur le profil des enseignants, ces derniers ont, à cet effet, été classés en quatre catégorie. « L’idéal est de connaitre les enseignants ayant une formation académique dans la discipline enseignée et une formation pédagogique » a-t-il fait remarquer. L’enquête révèle que 7,44% d’enseignants seulement répondaient aux critères. Des enseignants ayant une formation académique dans la discipline enseignée et sans formation pédagogique représentaient 40,09%, tandis que les enseignants ayant une formation académique dans une discipline apparentée à la discipline enseignée et sans formation pédagogique représentaient 17,16%. Enfin, les enseignants ayant une formation académique sans lien solide avec la discipline enseignée, ni formation pédagogique, représentaient quant eux 35,31%.
Entretenir le dialogue pour réussir l’année académique
Revenant sur les rapports entre le Ministère et les partenaires sociaux, le Directeur général des formations, concours et examensa indiqué qu’un accent sera mis sur le dialogue pour que l’année académique puisse se dérouler dans les meilleures conditions. « Il ne peut pas y avoir de paix sans éducation. Quand les gens sont bien éduqués, bien instruits, je pense que beaucoup de clivages seront surmontés, et nous pouvons travailler au développement du pays », a déclaré M. Maidaji Mahamadou, avant de conclure que le cadre partenarial est essentiel pour l’enseignement secondaire
Laouali Souleymane (onep)