Avec la mise en production de la phase II du bloc d’Agadem et l’exportation du pétrole brut nigérien qui en résulte à travers le pipeline qui quitte de la station initiale jusqu’à destination au port de Semé au Bénin, le village de Koulélé dans la commune rurale de N’gourti constitue une plaque tournante de l’économie nigérienne. En effet, l’exploitation de ces ressources pétrolières doit, conformément aux textes en vigueur au Niger, profiter à l’ensemble des populations nigériennes en général, et particulièrement aux populations locales à travers la création des opportunités d’emploi aux jeunes ; la mise en place d’un pôle d’activités socio-économiques avec la connexion de plusieurs villages au réseau électrique ; la construction des ouvrages hydrauliques et classes en matériaux définitifs pour un système éducatif de qualité. Telles sont entre autres les attentes des populations locales.
Les besoins de cette population qui vit dans la zone désertique sont énormes. Selon le maire de la commune rurale de N’Gourti, M. Issoufou Boukar Mani, le lancement de la mise en production du site pétrolifère de Koulélé est un grand espoir pour les populations de la commune rurale de N’Gourti au regard de l’importance du nombre de barils qui seront produits (plus de 100.000 barils par jour). C’est dire que les revenus pétroliers vont s’accroitre pour notre pays afin de financer des actions de développement. « Notre commune est dans une zone pastorale où les redevances pétrolières peuvent permettre à la commune de faire face à un certain nombre de dépenses liées aux domaines dont la gestion a été transférée aux collectivités territoriales depuis quelques années. Il s’agit en l’occurrence des secteurs comme la santé ; l’éducation ; l’hydraulique et l’environnement. Ces ressources qui viendront se greffer à l’existant constitueront une bouffée d’oxygène dans la capacité de la commune à répondre aux besoins légitimes des administrés », a ajouté le maire de la commune rurale de N’Gourti.
S’agissant de la sauvegarde des installations pétrolières, le maire de N’Gourti dit avoir continué la sensibilisation des populations pour qu’elles puissent s’approprier de ces installations en participant à leur protection et à dénoncer toute action suspecte qui pourrait nuire à leur bon fonctionnement à court et à long terme. La sensibilisation intègre aussi le caractère hautement dangereux pour les populations de s’approcher des installations pétrolières. Le maire de N’Gourti d’ajouter que lorsqu’un partenaire ou l’Etat construit une infrastructure, il appartient à la population de l’entretenir jalousement afin que l’investissement soit durable.
Par ailleurs, l’un des souhaits du maire de la commune de N’Gourti est de voir la multiplication des emplois pour les jeunes. Certes, a-t-il reconnu, la CNPCNP a fait beaucoup d’efforts dans ce domaine. « Nous l’exhortons davantage à redoubler d’efforts dans la mesure où l’occupation de la jeunesse à travers l’emploi est une source de paix et de stabilité pour le Niger en général, et particulièrement pour la commune de N’Gourti », a souligné M. Issoufou Boukar Mani.
Par rapport à l’approvisionnement en eau potable et en électricité de la commune, le président du comité de gestion d’eau de la commune rurale de N’Gourti M. Omar Boukar décrit une situation peu reluisante. Ainsi, la commune fait face actuellement à un sempiternel problème d’eau et d’électricité. « Nous osons espérer qu’avec la mise en production de la phase II du bloc d’Agadem, la commune de N’Gourti oubliera sous peu un calvaire qu’elle a enduré pendant une quinzaine d’années. Actuellement, les installations électriques sont situées à 35 km de la ville de N’Gourti. Mais, elle ne bénéficie que de 12 heures d’électricité dans lesquelles il faut soustraire les coupures intempestives », a-t-il déploré.
Hassane Daouda (ONEP), Envoyé Spécial