La ministre de l’Energie, Pr Amadou Haoua a effectué une mission dans la Région d’Agadez du vendredi 2 au mardi 6 Août 2024. L’objectif de cette visite est non seulement de s’enquérir de la situation des services techniques et industries du secteur de l’énergie en vue d’une évaluation afin d’envisager des solutions idoines, mais aussi d’entretenir les autorités régionales et les acteurs sur la vision du Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Chef de l’Etat, relativement au secteur. Pendant les visites qu’elle a effectuées notamment dans la ville d’Agadez et à Tchirozérine, la ministre était accompagnée des autorités administratives et coutumières dont le Gouverneur de la Région d’Agadez le Général de Brigade Ibra Boulama Issa.
Au titre des services relevant de son département ministériel, Pr Amadou Haoua s’est rendue à la Direction Régionale de l’Energie sise, dans l’enceinte de la Direction Régionale des Mines. A ce niveau, la ministre a relevé une insufisance de personnel, de matériel et de local appropriés. Depuis 2022, les activités de cette direction sont coordonnées avec persévérance par un intérimaire, M. Ali Amadou, une secrétaire de service, un appelé du service civique national et un chauffeur. Depuis l’affectation de l’ancien Directeur Régional celui-ci n’a pas été remplacé. La ministre a pris bonne note et s’est engagé à apporter une solution à la situation de la Direction Régionale des Mines, particulièrement en ce qui concerne le renforcement des capacités humaines et le matériel.
A la Direction Régionale de la NIGELEC et à la centrale NIGELEC d’Agadez, la ministre a reçu des explications sur le fonctionnement de ces structures. Il faut noter que les installations de la NIGELEC sont alimentées à travers deux types de sources. A partir de la SONICHAR qui alimente les localités d’Agadez, Arlit, Tchirozérine ainsi que les stations de pompage et de reprise de Kerboubou et Afrah et à partir des centrales autonomes pour les centres isolés qui sont de deux types à savoir diesel hybride. Cette visite a permis à la ministre de relever quelques difficultés notamment l’arrêt d’une grande partie des équipements de production de la centrale, des difficultés liées au transit de l’énergie électrique de la SONICHAR vers Agadez et enfin la demande en énergie électrique qui excède largement l’offre. La ministre a fait une projection de solution à ce niveau notamment, la remise en exploitation des groupes qui sont aux arrêts ; l’opérationnalisation du passage de la ligne Anou 2, de 20 kv à 33 kv afin d’augmenter la capacité de transit.
Dans le cadre de la sécurisation de la fourniture en énergie électrique de la ville d’Agadez, le ministère à travers la NIGELEC a initié un projet de construction d’une centrale hybride de 25 MW dont 19 MW solaire et 6 MW en diesel avec un système de stockage de 4 h. Les travaux ont commencé en 2020, mais compte tenu de certaines difficultés le Projet n’est pas arrivé à terme. Pour cette centrale hybride, à la date de cette mission, certains équipements sont sur le site du projet, dont 2 groupes diesel de 2 MW chacun et un ensemble de modules solaires d’une puissance totale de 7,4 MWc. Il faut aussi noter que suite à la résiliation du contrat avec le premier prestataire, un nouveau prestataire est sollicité pour la poursuite des travaux. C’est pourquoi, pour apporter une solution d’urgence, la ministre a demandé au nouveau prestataires, d’installer d’abord les équipements qui sont déjà sur le site, ce qui permettra d’avoir une puissance de 11,4 MW.
A la SONICHAR, la ministre a suivi une présentation succincte de la société avant d’effectuer une visite guidée de la centrale et de la carrière. Créée le 28 avril 1975, la Société Nigérienne du Charbon d’ANOU-ARAREN (SONICHAR.SA), s’inscrit dans le cadre de la recherche des voies et moyens en vue de réduire la dépendance énergétique du Niger ; contribuer à l’amélioration de la balance commerciale et au développement économique et social du pays.
Elle exploite, depuis 1978, un complexe industriel et minier produisant de l’électricité à partir d’une centrale thermique à charbon. Celui-ci est extrait d’une mine à ciel ouvert sur son site de TEFEREYRE situé à 45 kilomètres à vol d’oiseau au nord-ouest d’Agadez et à 180 km au sud d’Arlit. Elle produit au total 36 MW qu’elle fournit aux compagnies minières de la zone nord et à leurs cités ainsi qu’à la NIGELEC pour les villes d’Agadez, d’Arlit, d’Akokan et de Tchirozérine. Les réserves en charbon sont estimées à 15,027 millions de tonnes de charbon (à fin 2023) dans la concession de Tefereyre (SONICHAR). De plus, sur le périmètre de Tarouadji 5 concédé à SONICHAR, des réserves probables additionnelles ont été estimées à 9 millions de tonnes de charbon et enfin les réserves en eau sont estimées à plus de 140 millions de mètres cubes.
La centrale actuelle totalise plus de quarante (40) années de fonctionnement alors qu’initialement elle a été conçue pour vingt-cinq (25) années. Du fait de sa vétusté, elle nécessite des travaux d’entretien et de maintenance permanents très coûteux pour sa remise en état et pour assurer un fonctionnement optimal des tranches. C’est pourquoi, au vu de cet état de vétusté et pour assurer la pérennité de la SONICHAR, la ministre a souligné l’urgence pour réaliser une centrale thermique au charbon de 2 x 25 MW. Elle a souligné que l’Etat du Niger, à travers le Ministère de l’Energie envisage de mettre en œuvre ce projet de construction d’une centrale hybride de 2×25 MW thermique et 50 MWc solaire photovoltaïque. La ministre a exprimé la disponibilité du Ministère de l’Energie à accueillir d’éventuels investisseurs pour la mise en œuvre de cette centrale.
Dans le point de presse qu’elle a animé au terme de sa visite, la ministre Pr Amadou Haoua a souligné qu’au regard des énormes potentialités minières dont regorge la Région d’Agadez, il est un impératif pour son département ministériel de mettre en place les moyens de production d’énergie électrique qui puissent répondre aux perspectives d’implantation des industries extractives.
Au niveau de la Société Nationale de Carbonisation du Charbon Minéral (SNCC), la ministre a été accueillie par le Directeur Général de ladite Société M. Yayé Saley et son personnel. Cette société a-t-il dit, est très mal connue du grand public. M. Yayé Saley a remercié la ministre pour cette visite car, a-t-il rappelé, elle est la deuxième autorité nigérienne à visiter cette société après le Feu Président Tandja Mamadou en 2000. La carbonisation du charbon minéral a démarré grâce à un projet canadien en 1991.
La SNCC a été créée par trois sociétés du Niger à savoir la SONICHAR, la SONIDEP et la NIGELEC. Elle a une production annuelle d’environ 1 440 tonnes de Charbon Minéral Carbonisé. Elle a pour mission de rendre accessible le charbon carbonisé à tous les ménages. Après sa visite la ministre a relevé que le procédé de carbonisation reste artisanal et les installations de carbonisation sont vétustes.
Ali Maman ONEP-Agadez