Le président de la Commission Nationale de Droits Humains (CNDH) M Maty Elhadj Moussa a entamé, le mercredi 12 juillet 2023, une mission de travail dans la région d’Agadez. Accompagné d’une forte délégation composée des commissaires de la CNDH, des autorités administratives de la région notamment le gouverneur M. Magagi Maman Dada et des acteurs de la société civile, le président de la CNDH effectuera des visites dans les camps des réfugiés, dans les unités d’enquêtes à vue et dans les Maisons d’Arrêt d’Assamaka, d’Arlit et d’Agadez.
L’objectif de cette mission est de s’enquérir de la situation des droits des migrants et des conditions de garde-à-vue ainsi que de détention. De manière spécifique, cette mission du président de la CNDH vise entre autres à évaluer la situation des droits de l’homme des migrants ; d’évaluer la situation humanitaire des migrants et d’échanger avec l’ensemble des acteurs sur la crise migratoire.
En effet, la région d’Agadez qui partage des frontières avec le Mali, l’Algérie, la Libye et le Tchad, est devenu un passage assez utilisé par les candidats à la migration vers ou via le Maghreb pour arriver en Europe. Un phénomène toujours risqué notamment marqué par l’abandon, par des passeurs sans scrupules, de beaucoup de migrants en plein désert et dont une grande partie finit par y perdre la vie. C’est le cas des 92 migrants, en majorité des femmes et des enfants, morts dans le désert en 2013.
A cette situation s’ajoutent les refoulements répétitifs des migrants de toutes les origines au point zéro, situé à cinq km du dernier village nigérien à la frontière algérienne. Depuis janvier 2023, cette situation continue de s’accentuer avec des alertes d’arrivée d’autres nouvelles vagues de refoulés. En effet, l’unique centre d’accueil et de transit créé sur financement de l’OIM à Assamaka, enregistre 1429 refoulés présents et hébergés avant l’arrivée d’autres 4000 refoulés, entrainant le désarroi dans la zone frontalière.
Cette situation d’accumulation de migrants bloqués, qui se répercute sur les villes d’Arlit et d’Agadez, est encore plus préoccupante avec d’autres alertes. C’est donc face à cette situation que la Commission Nationale de Droits Humains, dont la mission est justement la protection et la promotion des droits humains au Niger, a initié cette mission en vue de s’enquérir de la situation humanitaire qui y prévaut et de droits des migrants.
Ali Maman ONEP/Agadez