
Longtemps connu et pratiqué par les hommes, le métier de distribution du courrier attire de nos jours de plus en plus des femmes au Niger. C’est le cas de Mme Abdou Ramatou Djibrilla Bawa. Elancée, de teint bronzé, Mme Abdou Ramatou Djibrilla Bawa est née en 1976 à Dogondoutchi. Mariée et mère de nuit (8) enfants, elle est agent de transmission (planton) à la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH). Cette vocation lui est venue alors qu’elle était titulaire d’un BEP en Secrétariat Informatique, d’un certificat de fin de formation militaire, d’un autre en agro-sylvo-pastoralisme, ainsi que d’une reconnaissance en volontariat.
Aujourd’hui, Mme Abdou Ramatou cumule neuf (9) ans d’exercice du métier d’agent de transmission au sein de la CNDH. «J’ai commencé ce métier depuis 2014. Mais avant de me lancer dans cette activité, comme j’ai un diplôme en informatique, j’exécutais, de de temps à autre, des contrats dans le domaine. J’avais aussi fait un stage de cinq (5) ans au Ministère de l’Hydraulique et de l’Environnement, toujours en informatique. C’est après ce parcours que je me suis décidée de faire quelque chose de ma vie que de rester à ne rien faire», a-t-elle expliqué.
Le métier de «planton» qu’elle exerce l’amène à distribuer le courrier dans de nombreux services et institutions qui collaborent avec la CNDH. «Dans le cadre de mon travail, j’interviens à plusieurs endroits, surtout que la CNDH a beaucoup de partenaires. Quand j’étais nouvelle, je ne maitrisais pas bien les choses et il a fallu l’intervention de mes collègues pour me guider, surtout concernant l’emplacement de certains lieux. Mais actuellement, je peux retrouver facilement un lieu partout dans la ville de Niamey. Je ne rencontre aucun problème avec mes collègues. Ils comprennent et me facilitent la tâche», a-t-elle affirmé.
Pour conduire à bien sa mission, son employeur a mis à sa disposition une moto dame toute neuve. Sur sa motocyclette, Mme Abdou Ramatou Djibrilla Bawa parcourt les rues de Niamey avec la prudence qu’exige son permis de conduire.

Chaque matin des jours ouvrables, confie-t-elle, sa journée de travail commence avec le même rituel. Elle se rend d’abord dans les locaux de l’Office national d’édition et de presse (ONEP) pour récupérer les parutions du jour du quotidien «Le Sahel» ou l’hebdomadaire «Sahel Dimanche» pour les distribuer dans les différents services de son employeur. Après ce rituel, elle vérifie les courriers sortants et procède à leur transmission. «C’est comme ça que je fais chaque jour. Il m’arrive souvent de faire cinq à six sorties et même plus, surtout que les courriers ne viennent pas en même temps. Je fais mon travail sans problème, ni complexe, et surtout sans me préoccuper du jugement et des appréhensions des autres», se réjouit-t-elle. Et quand elle n’a pas de sortie, Mme Abdou Ramatou aide dans l’accomplissement de tâches administratives mineures telles que les photocopies de documents.
Le choix de ce métier lui est venu librement, elle n’a pas pris en compte les stéréotypes qui réservaient le métier d’agent de transmission aux hommes. Son seul but était de pouvoir manger à la sueur de son front, subvenir à certains de ses besoins sans tendre la main. Dans le cadre de son travail, Mme Abdou Ramatou a toujours pu compter sur le soutien de sa famille. «Mon mari ne m’a jamais découragé. Il m’a toujours conseillé d’être prudente lors de la conduite. Depuis que j’ai commencé cette activité, je n’ai jamais eu quelqu’un qui m’a découragée», se réjouit-t-elle et fière d’avoir contribué à démystifier un métier de plus au Niger.
Farida Ibrahim Assoumane(onep)