Un élève une moustiquaire, c’est l’objectif que s’est fixé l’Unicef ainsi que les autres acteurs pour accompagner la politique en matière de lutte contre le paludisme à travers cette campagne de distribution des moustiquaires à l’endroit des élèves. Visiblement cet objectif semble être atteint dans la région de Tahoua où la mobilisation était au rendez-vous. A l’école primaire Badaguiri par exemple, où une équipe de supervision est passée un taux de 80% distribution a été avancé. Ce qui témoigne de l’engouement et l’intérêt qu’a suscité cette distribution chez les jeunes scolaires. Dans les départements ciblés de la région de Tahoua, c’est-à-dire Madaoua et Illéla, 757 écoles sont concernées pour un effectif de 128.471 élèves. Dans l’ensemble, ce sont 190.000 moustiquaires imprégnées qui ont été prévues au profit de 189 839 élèves du préscolaire et primaire dans 1 086 écoles ciblées dans les régions de Tahoua et Agadez.
En priorisant les jeunes scolaires, cette campagne de distribution de MILDA voudrait que les jeunes scolaires soient les moteurs et acteurs du changement du comportement en termes d’utilisation des moustiquaires. Ensuite de faire de l’école une porte d’entrée de cette lutte contre le paludisme.
Aux termes de cette action communautaire de distribution de la MILDA, la Cheffe du Bureau de Zone Unicef Tahoua, Mme Héla Skhiri s’est dite satisfaite des échos qu’elle a reçus des équipes qui sont sur le terrain dans les deux départements à savoir Madaoua et Illéla. « C’est une grande joie mais aussi une satisfaction de voir cette mobilisation et affluence de ces enfants ainsi que leurs parents, en particulier leur maman, qui se sont mobilisées pour recevoir leur MILDA », a-t-elle déclaré.
Elle a aussi salué le travail, en amont, de mobilisation, qu’avait fait l’ensemble des acteurs à savoir les enseignants, les membres de COGES, des inspecteurs et cadres régionaux de l’éducation dans le but de faire en sorte que cette action communautaire soit une réussite. Elle a également salué une forte implication pour que les enfants respectent ce rendez-vous.
Exprimant ses attentes, la Cheffe du Bureau de Zone Unicef Tahoua a dit que cette opération de distribution action s’inscrit dans une action de prévention. « Cet objet qui est la moustiquaire est tout un symbole. Son utilité de faire en sorte que son utilisation réduise la contraction des maladies chez cette cible. Nous souhaitons à travers cette opération que dans les deux départements ciblés qu’il y ait une baisse de contraction de paludisme chez les enfants en particulier dans la tranche d’âge de 5 à 15 ans », a-t-elle ajouté. « Nous prévoyons avec nos partenaires, notamment la direction régionale de l’éducation et celle de la santé, poursuivre un programme de mobilisation sociale et communautaire qui a été déjà planifié mais aussi de suivre des résultats de cette campagne. Ce projet n’est pas isolé car il entre dans une stratégie nationale notamment la réduction de la vulnérabilité que l’Unicef a eu l’opportunité d’appuyer. Grâce aux résultats qui seront atteints nous saurons, en commun accord avec nos partenaires, soit de le poursuivre, l’ajuster ou l’élargir », a-t-elle annoncé.
Abondant dans le même sens, l’inspecteur de l’enseignement primaire du district de Badaguiri, Oumara Mamadou, a constaté qu’il y a une grande affluence qui fait en sorte que les parents ainsi que les enfants sont au rendez-vous malgré le fait que cette activité coïncide avec les travaux champêtres. Ce qui est à l’actif des acteurs de mobilisation. Cette action est importante en sens qu’elle permettra de protéger les enfants du paludisme. Il nous arrive de constater beaucoup d’absentéisme pendant l’année scolaire généralement lié à cette maladie. Nous espérons que cette opération va diminuer le taux de l’effet du paludisme dans nos écoles. Ce qui permettra l’amélioration de la fréquentation scolaire. Au Niger, l’école est soutenue par plusieurs partenaires et ONG. Nous espérons que ce grand partenaire de l’école à savoir l’Unicef ne s’arrêtera pas à cette première expérimentation. Nous souhaitons que cette action se duplique au niveau national tout en saluant tous les acteurs qui se sont investis pour la réussite de cette campagne.
Collaboration et compréhension des parents d’élèves
Cette mobilisation a été possible grâce la compréhension et la franche collaboration des parents d’élèves qui ont librement choisi d’accompagner cette campagne. C’est le cas par exemple de M. Abdou Mahamadou Oumar, un parent d’élève qui a choisi de jouer ce rôle à travers la sensibilisation surtout de ses enfants sur l’utilité et l’utilisation de la moustiquaire mais aussi les membres de COGES qui ont fait aussi le porte à porte pour inciter les parents ainsi que leurs enfants a répondre présents le jour de la distribution de la MILDA.
«Outre l’échange avec les enfants sur l’importance de l’utilisation de la moustiquaire et le paludisme, nous les initions surtout à comment fixer une moustiquaire pour qu’à notre absence, les enfants puissent se débrouiller pour dormir sous la moustiquaire », a dit M. Abdou Mahamadou.
M. Bassirou Ali, directeur de l’école primaire Badaguichiri quartier, également secrétaire général du COGES, est l’un des mobilisateurs. Selon lui, dans le cadre de cette mobilisation il a échangé avec plusieurs familles au sujet du paludisme. « J’ai saisi cette occasion pour inviter les familles à venir massivement les jours de la distribution de la MILDA, c’est-à-dire les 12 et 13 Août pour récupérer les moustiquaires destinées aux enfants », a-t-il déclaré. Par ailleurs, il a invité les familles à utiliser à bon escient ce don qui leur sera offert. « Notre objectif, c’est faire en sorte que la population se mobilise pour récupérer les moustiquaires et les utiliser comme moyen de prévention », a indiqué M Bassirou.
Témoignage des écoliers
L’école Badaguiri quartier, est un centre qui compte 597 élèves, la même quantité de moustiquaires a été positionnée pour couvrir la totalité des enfants. Deux jeunes élèves bénéficiaires de classe de CM2 à savoir Malika Issoufou et Mahamadou Abdou ont expliqué pourquoi ils sont venus récupérer ce moyen de lutte contre le paludisme, tout en exprimant leurs attachements à cette lutte contre cette maladie paludéenne qui fait des ravages aussi bien au Niger que dans d’autres pays. Une pandémie meurtrière qui, en dépit des moyens qui sont déployés par les Etats et les partenaires, continue encore de faire des ravages en vies humaines.
Le jeune Mahamadou Abdou a témoigné qu’il fait partie d’une famille qui compte cinq enfants avant d’expliquer la raison de son déplacement ce 12 Août à son école. « Je suis là pour récupérer la moustiquaire dans le but de me protéger et protéger les autres frères de la piqure des moustiques qui causent la maladie du paludisme. À la nuit tombante, j’installe les moustiquaires pour que nous nous protégions des moustiques et leurs piqures», a-t-il expliqué.
Quant à Melle Malika Issoufou, elle aussi élève bénéficiaire parmi les 597 élèves que compte l’école primaire Badaguiri quartier, elle a confié qu’elle est là avec ses collègues filles et garçons pour récupérer leurs moustiquaires. « Ce déplacement est important parce que je vais me protéger de la piqûre des moustiques. Ces derniers piquent une personne malade pour puis une autre personne bien portante pour lui transmettre les germes de la maladie », a-t-elle déclaré. « C’est pourquoi, il est important pour nous (enfants), de nous investir dans le combat contre les moustiques en dégageant les ordures ménagers, en balayant les chambres, les petits coins et recoins de nos maison. Mon papa et ma maman me disent toujours de dormir sous les moustiquaires pour que les moustiques ne me piquent pas. J’invite mes camardes de faire comme moi pour se protéger », a dit Malika.
Expliquant comment se fait l’utilisation des moustiquaires, elle a énuméré avec précision quelques méthodes à suivre pour pouvoir dormir sous une moustiquaire. « On fixe des clous aux murs puis on attache les différents fils de la moustiquaire ou encore on cherche des piquets pour les fixer en prenant soin de mettre une partie de la moustiquaire sous la natte ou sous le matelas », a-t-elle conclu.
Par Mamane Abdoulaye(onep) envoyé spécial,