A moins d’une semaine de la fête de Tabaski, le stress de l’acquisition de l’incontournable mouton de sacrifice d’Abraham règne pour une grande majorité de pères de famille. Pour certains, la quête du mouton conduit à recourir au système D. Le mouton n’étant accessible à toutes les bourses, il faut alors se ‘’débrouiller’’ pour s’acheter un bélier digne de ce nom. Aussi, pour éviter le courroux de madame et de la progéniture, d’aucuns ne reculeront devant aucun obstacle. Tous les coups sont permis, pourvu que le mouton bêle dans la cour : endettement, arnaque, et autres coups fourrés sont au menu des préparatifs de cette fête.
Et lorsque, au prix de mille et un sacrifices, on arrive à gagner le pari de disposer du précieux animal, le stress est loin d’être à son bout. Car, il reste encore à passer le cap de l’épreuve de la protection du bélier contre la tentation des indésirables visiteurs de nuit. Une autre équation à plusieurs inconnues à résoudre…
En effet, ces dernières années, la période qui précède la fête de tabaski correspond à une recrudescence du vol de bétail dans nos villes. L’occasion faisant le larron, beaucoup d’amateurs de gain facile se retrouvent subitement l’âme d’un voleur intrépide. Surtout que, à force de le faire au fil des années, certains sont passés maîtres dans l’art du vol de mouton. Ainsi, une fois qu’ils ont ciblé votre mouton, ces lascars se donneront tous les moyens de vous l’enlever.
Alliant toutes sortes de ruses à l’audace, ces maraudeurs de tous poils sévissent généralement sans coup férir. On se rappelle encore de hauts faits perpétrés, les années antérieures, par ces rôdeurs qui rasent les murs de jour comme de nuit, prêts à sauter sur la moindre inattention pour vous dépouiller du précieux bétail. Devant une telle situation, d’aucuns ont cru trouver la solution radicale en logeant carrément, une fois la nuit tombée, le mouton dans un coin de la chambre à coucher ou du salon, quitte à endurer le raffut des bêlements incessants de l’animal, sans doute dépaysé dans le confort d’un salon cossu.
Devant tant de turbulences et de faussetés qui entourent l’acquisition du mouton de Tabaski, on est bien en droit de se demander si, dans certains cas, les gens ne sont pas en train de s’éloigner du sens même du sacrifice d’Abraham se limitant à un acte pur de dévotion au Dieu suprême. Il y a lieu d’en douter…
Assane Soumana(onep)