
M.Youssou Mounkaila, SG de l’Association Islamique du Niger
Comparativement à l’année 2023, les chiffres de divorces enregistrés au titre de l’année 2024, par l’Association Islamique, à Niamey, ont connu une baisse significative. Le mensonge, la précipitation dans le choix de son partenaire, l’infidélité via le téléphone, des propos déplacés, les ingérences des belles familles dans la vie de couple, l’impatience ou encore la méconnaissance des droits et devoirs de l’un envers l’autre tel que l’enseigne la Sunnah du Prophète Mohamed( paix et salut sur lui) en islam, sont, entre autres, les facteurs courants, à la base du divorce ou de la rupture officielle d’un mariage civil ou religieux liant un homme et une femme, selon le Secrétaire Général de l’Association Islamique du Niger, M. Youssou Mounkaila.
L’amélioration des chiffres de divorces enregistrés est due au travail remarquable qu’a fait l’Association Islamique en décourageant les couples dans la procédure de divorce, ce qui a conduit à plusieurs réconciliations des couples.
Créée le 27 septembre 1974, l’Association Islamique du Nigera, entre autres, pour mission d’apporter son aide dans la résolution de certaines crises dans la société islamique, notamment le divorce.
D’après les explications de Monsieur Youssouf Mounkaila, Secrétaire général de l’Association Islamique, cette institution, présente dans toutes les régions du Niger, est au service des populations pour résoudre les problèmes quotidiens sur la base du Coran, parfois même les affaires qui traînent dans les juridictions, entre autres, les questions de mariage, de divorce, de l’héritage ou de problème foncier.
Pour qu’un mariage réussisse, selon Youssou Mounkaila, il y a des bases à ne pas rater. « Les parents, le garçon ou la fille, ont l’obligation de bien choisir son partenaire, d’apprendre à connaître l’islam, de faire aussi cette prière «istikhara» pour s’assurer que c’est la bonne personne ; c’est important avant le mariage », a-t-il conseillé.
Aussi, ajoute-t-il, après le mariage, le mari se doit obligatoirement chaque jour de prodiguer des conseils à sa femme pour une bonne orientation de leur vie de couple.
Selon Youssou Mounkaila, parmi les causes de divorce les plus fréquentes, que rencontre l’Association Islamique de Niamey, figure ‘’le mensonge réciproque’’ où avant le mariage, l’une ou les deux parties ont eu à cacher leur nature, ou leurs vraies attitudes.
« Il y a aussi le facteur lié au téléphone qui est devenu un sérieux problème de trahison chez certains couples. Dans certains cas, ce sont des facteurs liés à la belle famille du conjoint ou de la conjointe. Parfois aussi, c’est suite à une petite erreur ou malentendu » a t-il fait savoir.
Toutefois, à l’Association Islamique, un cas de divorce en procédure n’est pas accordé facilement et tout de suite, a indiqué M.Youssou Mounkaila. « Les deux conjoints sont d’abord convoqués pour confirmer ce besoin de divorcer. Après, ce couple est renvoyé pour une durée d’un mois, espérant qu’ils vont s’entendre et continuer leur mariage. Un mois après, il y a des couples qui se réconcilient, et d’autres qui reviennent à nouveau. Dans le deuxième cas, l’Association Islamique les renvoie une 2è fois pour une durée de 2 semaines, une 3è fois pour une semaine. Si le couple ne s’est pas réconcilié, les deux parents des 2 parties sont convoqués pour fixer aussi à leur tour une période de leur choix à leurs enfants, histoire de leur donner une dernière chance. Si cette demande de divorce persiste, c’est en ce moment que l’association islamique consomme et signe le divorce », a-t-il précisé.
Dans la plus part des cas, a fait savoir M. Youssou Mounkaila, ces divorces ont des conséquences sur les enfants pour ceux qui en ont. « Beaucoup d’enfants des couples divorcés se retrouvent malheureusement dans la débauche, la délinquance, la prostitution. Il peut aussi arriver des fois que la femme ou l’homme divorcé n’arrive pas à se faire un nouveau conjoint », a-t-il notifié.
Par ailleurs, le Secrétaire Général de l’Association Islamique, M. Youssou Mounkaila, a prodigué des conseils à la population de bien apprendre les règles de l’islam pour le mariage tout en les respectant. « Les jeunes doivent éviter de se hasarder dans le processus de mariage avant de s’assurer que c’est la bonne personne avec les bonnes qualités recommandées par l’islam. Les jeunes couples doivent beaucoup être patients après le mariage car la patience est le secret du mariage », a-t-il conclu.
Halimatou M Harouna (ONEP)