Comme le veut la tradition depuis quelques années, des concours sont organisés dans le cadre de la lutte traditionnelle pour mettre en avant les meilleurs dans différentes catégories et ainsi perpétuer cette tradition. C’est dans cette optique qu’un concours de Walki (tenue traditionnelle des lutteurs), qui est une partie intégrante des valeurs de la lutte traditionnelle, a eu lieu à l’arène de lutte Aboubacar Djibo d’Agadez. À cette occasion, 7 des 8 régions ont présenté leurs lutteurs pour participer à ce concours.
Le jury de la compétition de Walki a été présidé par Maître Mari Malan Daouda, accompagné des représentants du Ministère de la Culture, à savoir Aboubacar Yacouba Maiga alias Ayama et Idrissa Amadou, ainsi que Ada Massolé, Dan Kabo Omarou et Sayadi Saddi, des experts reconnus de la lutte traditionnelle.
Le président du jury, Maître Mari Malan Daouda, a exprimé sa grande satisfaction d’avoir été sélectionné avec ses collègues. Il a souligné que juger la performance d’un lutteur traditionnel sur le Walki est une tâche importante et qu’il la prend très au sérieux, car être membre d’un jury est une grande responsabilité. « Le jury et le public ont chacun leur propre point de vue. Parfois ils sont d’accord, parfois ils ne le sont pas. Nous espérons que le verdict de la compétition correspondra à ce que souhaite le public, sachant que les jugements humains peuvent parfois être erronés, car nul n’est parfait », a-t-il expliqué. Maître Mari Malan Daouda a exprimé le désir que le jugement du jury soit en accord avec l’opinion générale avant de laisser la parole à Ayama pour expliquer les critères de notation.
Ainsi, M. Aboubacar Yacouba Maiga, le rapporteur du jury a précisé que les lutteurs ont été évalués sur une échelle de 20 points répartis en trois catégories. La première consistait à évaluer le Walki (tenue traditionnelle), sa conception, sa texture, et le type de peau utilisé sur 8 points. Ensuite, l’agencement des grigris, des amulettes, ainsi que ce qui se trouve dans les mains et sur le corps a été évalué sur 8 points. Enfin, les juges ont regardé si les effets portés reflétaient la vraie tradition, sur 6 points. Maiga a également expliqué que certains aspects, tels que le port d’un collant très serré ou d’un pantalon à la mode, faisaient perdre des points aux compétiteurs.
Lors de cette compétition, les lutteurs ont défilé par ordre alphabétique des régions. La région hôte a ouvert le bal avec un grand lutteur orné d’amulettes, qui a fait le tour de l’arène avant de se positionner devant le jury. Ensuite, ce fut au tour de Diffa et Dosso de présenter leurs lutteurs, suivis par Maradi, Niamey, Tillabéri et enfin Zinder. Malheureusement, la région de Tahoua n’a pas présenté de lutteur.
Après le défilé, les lutteurs se sont retirés pour laisser le jury juger de la tenue adéquate qui mérite de gagner. À l’issue des passages des lutteurs en Walki, le jury a annoncé les trois gagnants. Le lutteur de la région de Niamey a remporté la première place, suivi par celui de Maradi 2ème, et enfin le lutteur de la région de Diffa a complété le podium avec la 3ème place.
Assad Hamadou (ONEP), Envoyé Spécial