Une vaste opération de réinstallation des populations déplacées internes de la région de Diffa dans leurs villages respectifs qu’elles ont abandonnés à cause de l’insécurité ambiante, a débuté il y a quelques jours. Ce retour volontaire des populations intervient dans un contexte où les Forces de Défense de Sécurité ont multiplié ces dernières semaines des succès sur le terrain contre la secte terroriste qui écume la zone depuis 2015. Cette tendance favorable à la paix et à la stabilité est l’un des arguments tangibles qui justifient la planification par les autorités nigériennes du retour de tous les déplacés internes désirant regagner la terre natale.
Ils sont au total 448 ménages du village de N’gagam qui ont été rapatriés volontairement ce mardi 29 juin 2021, vers cette terre qu’ils ont abandonnée en raison de la menace terroriste pour trouver refuge à quelques encablures de la ville de Diffa, dans des abris de fortune. L’ambiance est particulière et l’émotion perceptible sur les visages des uns et des autres qui attendaient depuis longtemps ce grand jour. Les femmes et les enfants ne cachent pas leur joie. Quant aux chefs de famille, ils affichent le sourire aux lèvres de vivre cet instant historique. Embarquées dans des grands camions, les populations du village de N’gagam affichent une mine de joie et d’émotion. En effet, en donnant le coup d’envoi de ce retour volontairement, le préfet de Diffa M. Aboubé Warzaghan Adamou a précisé que cette opération va concerner à l’échelle de la région les habitants de 300 villages ayant quitté leurs terroirs dont certains pour cause d’insécurité et d’autres pour cause d’inondations récurrentes.
Ainsi, pour ceux qui se sont déplacés à cause de la menace terroriste, ils seront réinstallés progressivement dans la mesure où la volonté politique du gouvernement y est. «Le Président de la République à travers le gouvernement a donné l’ordre de ramener toutes les populations dans leurs villages d’origine parce qu’il y va de leur intérêt. Ce sont en effet, les populations elles-mêmes qui ont formulé la demande au Président de la République lorsqu’il était ministre de l’Intérieur en 2017. A cette époque-là, les conditions ne s’y prêtaient pas pour donner une suite favorable à cette requête, somme toute légitime car, quoi de plus normal que de retourner chez soi. Cette fois-ci, les conditions semblent être bien remplies pour mettre en exécution ce souhait exprimé par les populations. Ces dernières ont compris qu’il vaut mieux retourner chez soi pour reprendre les activités quotidiennes afin de combattre la faim, que d’être assistées de façon indéfinie par quelqu’un d’autre», a dit le préfet de Diffa.
A l’échelle de la région, cette opération de rapatriement volontaire touchera 265.000 personnes réparties dans 300 villages administratifs.
Pour Malam Laoual, un septuagénaire, natif du village de N’gagam, cette opération est comme une épine enlevée du pied droit. «Nous avons longtemps prié Dieu pour qu’il nous montre cet événement de portée historique. Nous sommes contents de vivre enfin ce moment qui a été facilité par le Président de la République. Nous allons retourner à la maison pour vaquer à nos activités quotidiennes. Nous souhaitons davantage de succès aux opérations militaires dans la région afin que la sécurité, la paix et la stabilité reviennent», a indiqué MalamLaoual.
Chez M. Moustapha, un jeune déplacé du village de N’gagam la joie est à son paroxysme. «Nous avons vécu des moments extrêmement difficiles à cause de l’insécurité. Nous avons perdu des parents et d’innombrables biens. Ce retour va nous permettre reprendre le cours normal de la vie. Nous souhaitons que la sécurité demeure pour que nous puissions tranquillement mener nos activités champêtres. C’est le lieu pour nous de dire merci aux autorités qui ont diligenté cette opération qui nous réjouit fortement», a-t-il affirmé.
La matérialisation de ces opérations résulte de l’engagement pris par le Président de République de faire de la sécurité une affaire personnelle. Pour joindre l’acte à la parole, il fera le déplacement de Diffa, le 1er Juillet 2021, d’où il se rendra au village de Baroua, dans le département de Bosso et rendre visite aux populations réinstallées. Il s’agit de les rassurer que l’Etat accomplira vaille que vaille sa mission de protection des personnes et des biens à Diffa et dans toutes les régions en proie à l’insécurité. La réinstallation des populations du village de Baroua est considérée comme une phase test qui fera tache d’huile pour la planification d’autres opérations similaires.
Hassane Daouda, Envoyé Spécial(onep)