Dans le cadre de l’évaluation des enjeux liés à la migration de transit en République du Niger, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et la Commission de la CEDEAO ont organisé, hier aux Palais des Congrès de Niamey, une table ronde. Il s’agit à travers cette rencontre de haut niveau, qui durera deux jours, d’examiner les ‘’tendances et les défis’’ liés à la migration de transit des citoyens de la CEDEAO au Niger. C’est le ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes, M. Laouan Magagi, qui a présidé la cérémonie d’ouverture de ces assises, en présence de la Commissaire au Développement humain et aux Affaires Sociales de la CEDEAO et le représentant résident de ladite Commission au Niger
La question de la migration irrégulière est selon le ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes préoccupante. Elle devient de plus en plus récurrente et impacte négativement notre espace. Il s’agit, a expliqué M. Laouan Magagi, des bras valides qui, dans l’oisiveté prennent le risque de brader le désert et la mer pour se retrouver ailleurs, sans aucun papier. Ces jeunes, une fois dans leurs pays d’accueil font face à des séreux problèmes. Il est donc nécessaire, a-t-il suggéré, de trouver une solution durable à ce fléau. Cela doit, selon le ministre en charge de l’Action Humanitaire partir de ce que les pays membres de la CEDEAO peuvent faire comme échange sud-sud. «La coopération sud-sud doit être renforcée pour permettre aux jeunes intellectuels africains de rester mettre de leurs expertises aux services de leurs pays respectifs», a-t-il souligné.
Pour le ministre, cela est possible si et seulement si, en plus de leur cohésion, les pays de la CEDEAO ont l’accompagnement de l’Europe, de l’Amérique et de l’Asie. Le Niger étant un pays plus de transit que de départ, a pris des dispositions afin de réduire cette migration irrégulière. Il s’agit notamment de la loi 2015-36 pour sanctionner les personnes qui s’adonnent au transport illicite des migrants. «Mais, cette mesure n’est pas sans conséquence, car ceux qui ont abandonné l’activité sont laissés à eux mêmes, il n’y a pas eu des compensations», a déploré le ministre Laouan Magagi. «La migration n’est pas un mal en soit, lorsqu’elle est régulière», a estimé le ministre en charge de l’Action Humanitaire, M. Laouan Magagi
Pour sa part, la Commissaire au Développement humain et aux Affaires Sociales de la CEDEAO, Pr Fatou Sow SARR a indiqué que la migration irrégulière et son impact négatif ont infligé des douleurs profondes et continuent d’être une question épineuse. «Les informations qui parviennent, concernant les difficultés que rencontrent les frères et sœurs qui tentent de quitter la région pour d’autres cieux, en particulier pour l’Europe, sont particulièrement inquiétantes», a-t-elle déploré, précisant que, la frange de la population la plus exposée à ce phénomène est celle des jeunes. «Une situation d’autant plus inquiétante que ce sont eux qui constituent les forces vives de nos Etats», a soutenu la Commissaire de la CEDEAO.
Pr Fatou Sow SARR a aussi souligné que beaucoup de candidats perdent la vie au cours du voyage. Certains tombent dans les mains de trafiquants de personnes et sont vendues comme esclaves ou enrôlés dans des groupes terroristes, tandis que d’autres sont victimes de prélèvements d’organes à des fins commerciales. «Il nous faut à tout prix, par la mutualisation de nos efforts, mettre fin à cette tendance regrettable», a déclaré la Commissaire au Développement humain et aux Affaires Sociales de la CEDEAO.
Aïchatou Hamma Wakasso(onep)