Le Premier forum de concertation des jeunes de la région du Liptako Gourma a débuté hier, lundi 17 juillet 2023 à Ouagadougou au Burkina Faso. Placée sous le thème « la voix de la jeunesse du Liptako-Gourma : expériences et solutions locales par les jeunes femmes et hommes vivants dans les zones frontalières ». Cette grande rencontre de la jeunesse du Mali, du Niger et du Burkina Faso est organisée en vue de donner la parole à cette frange importante de la population face à la situation humanitaire et sécuritaire qui menace la région. C’est le ministre burkinabé des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi, Dr Boubakar Savadogo qui a présidé la cérémonie d’ouverture dudit forum en présence notamment du ministre nigérien de la Jeunesse et du Sport, des représentants des organisations régionales et internationales et de plusieurs invités.
À l’issue de cette rencontre de partage qui durera trois jours, il est attendu des représentants des différentes organisations des jeunes l’appropriation des différentes questions et enjeux de la future stratégie régionale de stabilisation afin de jouer un rôle dans les initiatives de relèvement des différents défis et d’adopter une feuille de route pour les prochaines étapes en vue de l’implication des jeunes dans ce processus de stabilisation.
En effet, depuis l’avènement de la crise sécuritaire, la région du Liptako-Gourma est devenue l’épicentre de la crise Saharo-Sahélienne où sévissent de nombreux groupes armés terroristes et groupes armés non identifiés, la présence de narcotrafiquant et de bandes armés favorisant les conflits notamment dans les zones dans lesquelles la présence de l’État est quasi inexistante.« Selon les plan de réponse humanitaire 2022 du Burkina Faso, de la République du Niger et celui de la République du Mali, produit par OCHA et ses partenaires, on dénombre dans ces trois pays environ deux millions de personnes déplacées internes », a rappelé le ministre burkinabé des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi. Dr Boubakar Savadogo estime que les jeunes et les femmes sont les plus vulnérables et les cibles faciles qui sont enrôlés de gré ou de force par les groupes terroristes et criminels. « Malgré l’effort de nos trois États à créer des conditions d’emploi et de développement socioéconomique, l’employabilité des jeunes demeure une véritable préoccupation », a ajouté le ministre burkinabè.
Au Niger, pour préserver la cohésion sociale et politique, a expliqué le ministre de la Jeunesse et du Sport, M. Sekou Doro Adamou, il est mis en œuvre un important projet qui réunit les acteurs des sept (7) communes cibles de la région de Tillaberi (à savoir Abala, Ayorou, Sanam, Tondikwindi, Inatès, Makalondi et Téra). Un projet qui, d’après les explications données par le ministre Sekou Doro Adamou vise à consolider la paix, à renforcer la cohésion sociale dans la zone Nord Tillaberi, mais également à réduire les violences et promouvoir les modes pacifiques de gestion de conflits dans les communes ciblées. « Les résultats nous ont permis de mettre en place des mécanismes communautaires de prévention et de gestion de conflits en impliquant les jeunes, les femmes et les élus/leaders et en offrant des opportunités d’insertion économiques aux jeunes », a précisé le ministre Doro.
Le représentant de la représentante résidente du PNUD au Burkina Faso, M. Dieudonné Kini a réitéré l’engagement du PNUD à accompagner les États du Liptako-Gourma dans ce projet qui commence déjà par le financement dudit forum des jeunes. « Le PNUD soutient les autorités du Burkina-Faso, du Niger et du Mali et est engagé à soutenir les efforts pour la stabilisation », a déclaré M. Kini.
Quant à la secrétaire exécutive de l’Autorité de Développement Intégré des Etats du Liptako-Gourma (ALG), Mme Hawa Aw, elle a indiqué que face à la multiplication des actes de violence, les trois pays membres de l’ALG mènent des actions de divers ordres pour apporter les réponses à ces crises. C’est dans cette optique que l’ALG entame des consultations auprès des Etats membres et des communautés pour participer à la recherche des solutions à la crise qui perdure.
Auparavant, le président du Conseil national de la jeunesse du Burkina Faso, président de l’Union panafricaine des jeunes, M. Dialla Moumouni a salué la volonté des autorités des trois pays qui travaillent sans relâche pour permettre l’épanouissement et le bien-être des jeunes. « Nous en sommes reconnaissants et vous en remercions » ; a-t-il conclu.
Hamissou Yahaya (ONEP), Envoyé Spécial à Ouagadougou