«Formation professionnelle : quelle réponse pour un secteur industriel compétitif» : tel est le thème d’un panel organisé par les techniciens du Ministère de l’Industrie et de l’Entrepreneuriat des Jeunes. C’était dans le cadre du sommet africain de Niamey sur l’industrialisation et la diversification de l’économie en Afrique. Le but recherché est de montrer, entre autres, que l’innovation et l’investissement dans la recherche et le développement pour créer de nouveaux marchés ou développer de nouvelles technologies via le capital humain, est indispensable pour une industrialisation véritable.
Les panelistes ont échangé sur la stratégie pour le renforcement des capacités des formateurs, les offres et besoins nationaux en matière de formation professionnelle, la définition des filières existantes et porteuses et surtout sur le cadre d’échange entre les établissements de formation et les entreprises des secteurs public et privé. Ils ont aussi fait ressortir l’inadéquation de la formation professionnelle avec les besoins réels des entreprises et se sont montrés nostalgiques des périodes où l’Etat, dans sa programmation des ressources humaines, prévoyait les postes à pourvoir et les types d’agents à former pour y répondre.
Pour les organisateurs de ce panel, l’innovation et l’investissement dans la recherche et le développement pour créer de nouveaux marchés ou développer de nouvelles technologies via le capital humain, est indispensable pour les pays africains. Le ministère de l’Industrie et de l’Entrepreneuriat des Jeunes a précisé, dans sa fiche technique, que «cette compétitivité permet de renforcer l’offre nationale des produits industriels et aussi la capacité d’exportation». Les animateurs du panel ont détaillé les parcours de formations et les métiers de formation qui sont accessibles au Niger, ainsi que l’importance de l’apprentissage qui absorbe le plus de jeunes apprenants et fournit de la main d’œuvre et de l’emploi. D’où le mérite, selon plusieurs intervenants, de se pencher davantage sur ce secteur pour l’améliorer, grâce notamment à des mesures incitatives de la part de l’Etat et de ses partenaires.
La formation des formateurs et les modules de formation sont ainsi identifiés comme vétustes et ne répondant plus aux besoins du secteur. Les échanges ont aussi fait ressortir que cet état de fait contraste avec l’utilisation, par les entreprises, de machines de plus en plus sophistiquées pour répondre à leurs besoins de production et de rentabilité. De l’autre côté, la formation professionnelle n’arrive pas à mobiliser les ressources financières nécessaires pour acheter ces matériels et les mettre à disposition des apprenants dans les écoles de formation professionnelle.
Selon un des panelistes, M. Andreas König, qui est également le directeur pays de la GIZ au Niger, le dialogue social dans le secteur est très important pour venir à bout des obstacles que rencontre la formation professionnelle. Il a indiqué qu’il convient de renforcer non seulement les standards dans le domaine, en plus de la diversification, mais aussi de former de manière adéquate, l’ensemble des formateurs, qu’ils soient dans les centres de formation ou d’apprentissage. «Et pour le futur, insiste-t-il, il faut faire de la recherche dans le secteur de la formation professionnelle pour voir ce qui est bien à maintenir et ce qui mérite d’être corrigé».
Par Souleymane Yahaya(onep)