La Coalition des Acteurs pour le Repositionnement de la Planification Familiale au Niger (CAR/PF) a organisé hier matin un panel de réflexion sur l’impact de l’instabilité politique sur les actions en faveur de la Santé de la Reproduction (SR) et la Planification Familiale (PF). Ce panel est animé par le président de la coalition M. Moussa Yaou. Il s’est agi au cours de cette rencontre entre acteurs de discuter des difficultés actuelles, faire des recommandations, identifier des pistes d’action pour l’élaboration des plans de contingence afin d’assurer la continuité des actions prédéfinies.
À l’ouverture des travaux, le président de la CAR/PF Niger a rappelé la situation alarmante du Niger née des évènements du 26 juillet 2023 causant ainsi des répercussions sur les actions de développement économique rendant la vie pénible aux couches vulnérables. « Depuis les évènements survenus le 26 juillet dernier, les Nations Unies ont décidé de suspendre toutes les opérations humanitaires menées au Niger. Le nombre de personnes nécessitant une assistance est passé de 1,9 millions en 2017 à 4,3 millions en 2023, selon le bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU », a relevé M. Moussa Yaou.
Il a expliqué la composition du panel avant de donner la parole aux cinq spécialistes présents pour apporter des éléments de réponses par rapport aux préoccupations relevées. Aussi, il y’a eu la présentation des principales actions en cours ou en perspectives en matière des DSSR avant les évènements du 26 juillet 2023 par les différentes parties prenantes et les panélistes présents, les conséquences immédiates ont été abordées, des pistes de solutions ont été suggérées. Parmi les actions suggérées par les panélistes, on note entre autres, la lutte contre les violences basées sur le genre et les mariages précoces, l’amélioration de la santé maternelle et infantile, la réduction des décès maternel et néonatal, le maintien de la jeune fille à l’école, l’inclusion des jeunes filles et femmes en situation de handicap, etc.
En ce qui concerne les conséquences liées à cette situation, les panélistes ont souligné plusieurs points. Il s’agit du ralentissement observé dans la mise en œuvre de plusieurs projets destinés aux couches vulnérables, de l’annulation des lois prédéfinies, du manque de financement des projets. À ce lot s’ajoutent les problèmes de conservation des produits, de l’augmentation des violences basées sur le genre (agression, viol, vol, coups, etc.), du ralentissement des activités en cours et des transactions prévues, les difficultés d’accès et d’approvisionnement du pays. A cela s’ajoutent l’arrêt des subventions des partenaires, l’arrêt de distribution de la PF dans certaines localités et les dégâts causés par les pannes d’électricité entrainant des pertes en vie humaine causées par l’insuffisance du matériel et le manque d’électricité permettant d’effectuer des opérations dans les formations sanitaires et la question épineuse de l’insécurité dans certaines zones rendant difficile les actions d’aide humanitaire.
Au terme des échanges, plusieurs suggestions ont été faites par les panélistes et les spécialistes du domaine. Ainsi, pour résoudre les difficultés rencontrées, il faut mettre l’accent sur le plaidoyer auprès des nouvelles autorités, des structures de haut niveau et accorder au moins 15% du budget national au domaine de la santé. Par ailleurs, il faut mettre des stratégies en place et créer un cadre idéal d’échanges avec les autorités afin de prioriser le secteur concerné. Également, les panélistes ont mis l’accent sur la création d’une cellule de communication efficace, un cadre formel de réorientation des actions à réaliser, mener une campagne de sensibilisation auprès des jeunes sur l’impact de cette situation sur les conditions de vie de la population, créer un cadre inclusif de la société civile et garantir une meilleure organisation des OSC afin qu’elles jouent pleinement leur rôle.
Massaouda Abdou Ibrahim (ONEP)