Le ministre de l’Élevage, Porte-parole du gouvernement, M. Tidjani Idrissa Abdoulkadri a animé vendredi 27 Janvier à son cabinet, un point de presse relatif au processus de négociations avec les centrales syndicales représentatives. Tout en faisant la genèse desdites négociations, le Porte-parole du gouvernement a insisté sur les conclusions des négociations et engagements du gouvernement.
S’agissant des négociations entre le Gouvernement et les centrales syndicales représentatives, le ministre de l’Élevage, Porte-parole du gouvernement a rappelé qu’elles ont été ouvertes officiellement le 12 Janvier 2022 dans le cadre du Comité Interministériel de négociation avec les partenaires sociaux, par le ministre de l’Emploi, du Travail et de la Protection Sociale, président du comité en présence des ministres membres et de leurs techniciens. « Les négociations portaient sur les cahiers de doléances de 2021 soumis par la Confédération Démocratique des Travailleurs du Niger (CDTN) et l’Intersyndicale des Travailleurs du Niger (ITN). Ces cahiers comptent respectivement douze (12) points pour la CDTN et 27 pour l’ITN », a-t-il expliqué. Le Porte-parole du gouvernement a indiqué qu’à la faveur du traitement du 1er point des doléances, intitulé mise en œuvre des différents protocoles signés avec les centrales syndicales, les responsables des centrales syndicales représentatives ont identifié six (6) doléances qu’ils ont qualifiées de doléances urgentes dont la satisfaction conditionne la poursuite de l’examen des autres doléances.
Quant à la rencontre de Bangoula d’avril et mai 2022, le ministre de l’Élevage, Porte-parole du gouvernement a rappelé que, cette rencontre a regroupé les ministres membres du comité interministériel de négociation ; les membres du Secrétariat Permanent du Comité Interministériel de négociation ; les techniciens accompagnant les ministres et les responsables des cinq (5) centrales syndicales représentatives (CDTN, CNT, CGSL-Niger, USPT et USTN). « Ces négociations ont débouché sur des accords pour trois points, des propositions et des contre-propositions pour les trois autres points par les deux parties », a-t-il expliqué.
De la négociation ayant abouti au protocole d’accord du 23 Janvier 2023
En ce qui concerne la négociation ayant abouti au protocole d’accord du 23 Janvier 2023, le ministre de l’Elevage, Porte-parole du gouvernement a rappelé qu’au sortir des négociations de Bangoula, les Ministères concernés par les six (6) doléances se sont engagés pour leur mise en œuvre. « Le Comité Interministériel de négociation se réunissait régulièrement pour évaluer le niveau d’avancement des travaux et profitait pour présenter les informations recueillies aux responsables des cinq (5) centrales syndicales représentatives qui y participaient tous. Ceux-ci faisaient à cette occasion des observations et des remarques dans le sens de faire avancer un peu plus vite la mise en œuvre, au regard de la fin d’année qui approchait », a-t-il souligné.
Selon le Porte-parole du gouvernement, le 2 décembre 2022, les centrales syndicales représentatives ont demandé une audience auprès du Premier ministre pour lui présenter leurs attentes relativement à l’exécution des doléances et exprimer leur inquiétude relativement à la satisfaction totale des six (6) doléances. « Le Premier ministre les a reçues en audience le 14 décembre 2022 pour les rassurer que toutes les dispositions seraient prises pour exécuter les engagements dans les termes convenus », a-t-il ajouté.
Selon le ministre de l’Elevage, Porte-parole du gouvernement, le Jeudi 19 janvier 2023, une rencontre a eu lieu, au Palais de la Présidence entre les responsables syndicaux et le Président de la République. « L’exécution des engagements pris relativement aux six (6) doléances a été présentée au Président de la République et au Premier ministre. A cette occasion, le Président de la République a donné, point par point les réponses appropriées aux responsables syndicaux », a-t-il fait savoir.
Expliquant les conclusions des négociations et engagements du Gouvernement du samedi 21 janvier 2023, le ministre de l’Elevage, Porte-parole du gouvernement, M. Tidjani Idrissa Abdoulkadri a dit que le Président du Comité Interministériel de négociation a convoqué une réunion de capitalisation des conclusions de la rencontre du 19 janvier 2023 afin d’échanger avec les responsables des cinq (5) centrales syndicales représentatives et chercher les voies et moyens de formaliser les engagements pris en exécution des doléances urgentes des travailleurs. « Arguant d’un préavis de grève déposé, il y a quelques jours, les responsables des centrales syndicales membres de ITN ont décliné la séance de travail et quitte la salle. La réunion s’est donc poursuivie entre le Comité Interministériel de négociation et la Confédération Démocratique des Travailleurs du Niger », a-t-il déclaré.
Selon M. Tidjani Idrissa Abdoulkadri, un protocole d’accord a pu ainsi être signé entre le Gouvernement et cette centrale syndicale dont le parachèvement du processus d’élaboration du régime indemnitaire des agents de l’Etat. A ce sujet, il a dit qu’un Comité a été mis en place au Cabinet du Premier ministre pour proposer un régime harmonisé des rémunérations des agents de l’Etat. « Le Comité a fini ses travaux, le rapport est en cours d’examen au niveau du Gouvernement. Ces conclusions seront transmises aux partenaires sociaux au plus tard le 15 février 2023 afin de requérir leurs observations dans un délai de 2 semaines après réception. La Confédération Démocratique des Travailleurs du Niger a marqué son accord et demandé le respect de l’échéance », a-t-il déclaré.
Du paiement des incidences financières
Relativement à l’évaluation des stocks et du paiement des incidences financières liées aux avancements et reclassements, le ministre Tidjani Idrissa Abdoulkadri a relevé que le Gouvernement a informé la Confédération Démocratique des Travailleurs du Niger qu’un montant de 3.103.780.958 FCFA a été payé par le Ministère des Finances au titre des incidences financières des avancements et des reclassements en 2022. « Le Ministère s’est engagé à accélérer le traitement des dossiers et à respecter la cadence des 300 millions de F CFA par mois. Pour les rappels de salaire, un montant de 4.119.079.543 F CFA a été pris en charge dans le respect des engagements du Gouvernement envers les partenaires sociaux. Les instructions nécessaires ont été données par le Président de la République au ministre des Finances pour l’apurement des incidences et des rappels qui se chiffrent à environ 13 milliards », a-t-il souligné.
Le ministre de l’Elevage, Porte-parole du gouvernement d’ajouter que le Ministère des Finances travaille sur la mise en place d’une plateforme informatique permettant un traitement automatisé de ces questions, qui sera de nature à mettre fin à l’accumulation des incidences financières et des rappels des salaires. « Cette plateforme est prévue pour être totalement opérationnelle au plus tard en fin 2023. La Confédération Démocratique des Travailleurs du Niger a pris acte des réformes en cours engagées par le Ministère des Finances et a demandé que diligence soit faite pour apurer les montants de ces arriérés », a-t-il aussi expliqué.
La question de l’indemnité spéciale de départ à la retraite
S’agissant de l’indemnité spéciale de départ à la retraite, le ministre de l’Elevage, Porte-parole du gouvernement a dit à ce niveau que, le Gouvernement a engagé la révision du Statut Général de la Fonction Publique de l’Etat qui a déjà été examiné et approuvé par le Conseil des ministres lors de sa session du 30 novembre 2022. « L’indemnité de départ à la retraite y est prise en compte. Le projet de loi a été transmis à l’Assemblée nationale, en vue de son adoption. Sur cette base, un décret définissant les modalités d’octroi de ladite indemnité sera adopté en Conseil des ministres. La CDTN) a marqué son accord par rapport à cet engagement », a-t-il assuré.
Un autre point de cet engagement, c’est aussi la mensualisation des pensions, des allocations et des prestations familiales à tous les niveaux. A ce titre, le Porte-parole du gouvernement a rappelé que le décret portant organisation du régime des retraites des fonctionnaires de l’Etat a été adopté par le Conseil des ministres du jeudi 29 septembre 2022. « Les dispositions sont prises au niveau du Ministère des Finances et de la CARENI pour que le paiement mensuel des pensions des agents de l’Etat démarre en janvier 2023 et qu’il soit généralisé en février 2023. La Confédération Démocratique des Travailleurs du Niger en prend acte », a-t-il également annoncé.
Au sujet de la suppression de la contractualisation dans les secteurs de l’Enseignement et de la Santé, le ministre de l’Élevage, Porte-parole du gouvernement, a dit que la contractualisation figure au rang des préoccupations majeures du Gouvernement. Il s’est engagé à intégrer à la fonction publique les contractuels existants progressivement selon ses capacités financières dans le souci de préserver la soutenabilité des finances publiques. « Compte tenu du nombre d’agents concernés (70 473 contractuels, les effectifs globaux de la Fonction Publique sont au nombre de 58 000) et de la délicatesse de la question de la contractualisation dans le domaine de l’éducation, les négociations vont se poursuivre avec les organisations syndicales dudit secteur. La CDTN suivra avec une attention l’évolution de ces négociations », a-t-il déclaré.
Quant à la valorisation du point indiciaire et du SMIG, le ministre de l’Elevage, Porte-parole du gouvernement a fait savoir que le Gouvernement a informé la Confédération Démocratique des Travailleurs du Niger que dans le cadre de la satisfaction de cet engagement, une étude sur la question a été commanditée par le Ministère des Finances auprès de la Cellule d’Analyse des Politiques Publiques et de l’Evaluation de l’Action Gouvernementale (CAPEG). Le rapport de l’étude validé est disponible et fera l’objet de présentation et de discussions à la prochaine session du Conseil National du Travail. « D’ores et déjà, le Gouvernement marque son accord pour la revalorisation du SMIG. Toutefois, il a indiqué à la Confédération Démocratique des Travailleurs du Niger qu’il faut associer le patronat nigérien dans le processus de cette revalorisation, à travers le Conseil National du Travail. La Confédération Démocratique des Travailleurs du Niger n’a pas émis d’objection à ce sujet », a-t-il assuré.
Le rehaussement de l’âge de départ à la retraite
Le dernier point de cet accord a été le rehaussement de l’âge de départ à la retraite. Par rapport à cette préoccupation, le ministre de l’Elevage, Porte-parole du gouvernement a dit que le Gouvernement a fait droit à la requête des organisations professionnelles des travailleurs relative au rehaussement de l’âge de départ à la retraite en acceptant de porter cet âge de 60 à 62 ans. « Les dispositions législatives et réglementaires d’application de la mesure seront prises à cet effet. La Confédération Démocratique des Travailleurs du Niger s’est réjouie de la satisfaction de cette doléance », a-t-il a ajouté. Par ailleurs, le Porte-parole du gouvernement, s’est réjoui de constater que les deux parties ont convenu de poursuivre les négociations sur les autres points de revendication restés en suspens jusqu’ici. « Elles ont décidé de mettre en place un Comité de suivi de l’application du protocole d’accord composé de trois représentants du Gouvernement (Ministère en charge du Travail, Ministère en charge de la Fonction Publique et Ministère des Finances), de trois représentants de la CDTN, d’un représentant de la Commission Nationale de Dialogue Social et du Secrétaire Permanent du Conseil National du Travail », a-t-il conclu.
Mamane Abdoulaye(onep)