Le Président de la Délégation Spéciale de la ville de Niamey, M. Mouctar Mamoudou a animé hier matin un point de presse sur le projet de construction du ‘’Mémorial des Martyrs’’. Ce mémorial est un hommage à tous ceux qui ont été perdus dans la lutte contre le terrorisme le long des frontières sud et ouest du Niger. Il est conçu comme un monument aux morts, aux soldats qui sont décédés dans le processus, une documentation tangible de la lutte continue contre les entités extrémistes. Le président de la Délégation Spéciale de la ville de Niamey a saisi cette opportunité pour permettre à l’architecte chargé de la construction du mémorial, M. David Adjaye d’expliquer davantage le mémorial des martyrs tout en donnant des éléments sur la façon dont une ville peut se construire, se consolider à travers des actions de rétablissement de la mémoire.
Ainsi dans son intervention, M. Mouctar Mamoudou a souligné l’importance de cet échange qui, a-t- il indiqué, permet de partager les expériences dans un cadre de mutualisation des connaissances mais aussi de tisser des liens de contacts entre les professionnels du domaine. «Nous avons des expériences qui doivent se croiser dans une coopération intellectuelle sud-sud», a-t-il estimé. Cela a-t-il indiqué permettra de renforcer la capacité de « fabrication de la ville’’. Le président de la Délégation spéciale a, par la suite, affirmé qu’à travers ce mémorial les actes de bravoures des soldats, victimes de guerre seront encrés et pérennisés dans l’histoire du Niger. A cet effet, il a déclaré qu’une commande d’étude exhaustive a été faite auprès de l’IRSH (des enseignants chercheurs), la toponymie de la ville de Niamey afin que toutes les histoires, les personnes et les faits qui ont marqué la ville puissent être matérialisés. Car, dit-il, la mémoire doit paraitre, elle ne doit pas rester dans les archives. Elle peut être illustrée publiquement dans notre environnement de vie. Aussi a ajouté le président de la Délégation Spéciale de la ville de Niamey, «ce mémorial vient ainsi renforcer, cette volonté du Chef de l’Etat, à faire la culture de la mémoire dans notre société. En effet, Cela renforce la culture et permet de tisser des liens entre le passé, le présent et le futur».
Quant à M. David Adjaye, il a affirmé que ce projet est une grande inspiration pour lui. Et cela surtout dans le cadre de la modernisation d’une ville africaine. «C’est un grand symbole a-t-il poursuivi pour tout le continent, car dans le contexte africain, on n’a toujours pas trouvé les moyens de symboliser le mémorial. C’est donc un moyen de trouver une solution afin de donner un détail très africain à ce genre de bâtiment». Pour M. David Adjaye, la mémoire est un «ingrédient clé» pour toutes les villes. En effet, a-t-il expliqué, l’histoire africaine avant la colonisation a beaucoup de détails qui valorisent l’identité africaine. Ainsi, il a confié que si on arrive à reconnaitre la manière dont on construit les mémoriels (pour vraiment articuler l’histoire de nos villes), cela peut donner des idées sur comment construire les villes du futur. Aussi a ajouté l’architecte, si on regarde de près l’histoire de l’Afrique, la plupart des grandes civilisations africaines ont célébré l’histoire par des piliers. Ce qui a –t- il notifié est formidable. Ce projet a précisé l’architecte est une connexion entre le passé ancestral, le présent et le futur.
Parlant du Mémorial, M. David Adjaye a indiqué que leur proposition consiste à créer un espace public pour la ville. Par ailleurs a-t-il précisé «il ne s’agit pas d’une place urbaine ‘’normale’’ parce ça demande à chaque citoyen de réfléchir» ajoutant qu’il est vraiment important que ce mémorial ait un espace qui le différenciera des monuments européens. Ce monument sera en cohérence avec les réalités et les enjeux de la sous région du Sahel. M. David Adjaye espère que la position du monument mettra en valeur le centre de la ville de Niamey.
Présent à l’activité, le Secrétaire Général de l’Ordre des Architectes, M. Adji Mansour a, pour sa part, encouragé la collaboration avec les cabinets locaux. Il fait savoir qu’à la base, c’était un projet qui a été initié par un architecte nigérien comme beaucoup dans le cadre du projet Niamey Nyala. «Il serait donc juste que ceux qui ont eu ces idées soient associés à la réalisation de ce monument», a-t- il souligné.
Rahila Tagou(onep)