Le Secrétaire Général de la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix, M. Yahaya Adié a présidé, le mercredi 28 septembre 2022, la cérémonie d’ouverture de la 1ère session du Comité de Pilotage du Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix (PBF) au titre de l’année 2022. Cette session a pour ordre du jour d’actualiser la composition des membres du comité de pilotage ; d’examiner et approuver l’état d’avancement des projets financés et des outils mis en place pour améliorer la gestion du portefeuille au cours de l’année 2022 ; de valider les idées de projets à soumettre au PBF pour l’année 2023.
A l’ouverture des travaux, le Secrétaire général de la HACP s’est réjoui de la tenue de ce comité de pilotage qui a toute son importance dans le dispositif national de prévention et de lutte contre l’insécurité et l’extrémisme violent. M. Yahaya Adié a souligné que le contexte sécuritaire est difficile et les défis sont énormes à cause des menaces sécuritaires liées à la croissance en nombre de groupes armés non étatiques et des attaques qui contribuent à perturber la quiétude et le vivre ensemble des populations. «Malgré des efforts conséquents et les nouveaux moyens sécuritaires déployés ceux-ci semblent insuffisants à asseoir les bases de solutions durables. La porosité des frontières expose toute la bande ouest aux attaques des groupes terroristes affiliés à Al-Qaida et l’Etat Islamique notamment à la zone frontalière avec le Mali et le Burkina Faso», a-t-il dit.
Cette situation sécuritaire difficile dans les pays frontaliers a aujourd’hui comme conséquence pour notre pays, la présence sur le territoire nigérien de beaucoup de personnes affectées ou impliquées dans les conflits. «Cette situation est en évolution rapide et constante et il est parfois difficile de bien saisir qui sont les auteurs et quelles sont les causes des attaques. Leur présence depuis 3 ou 4 ans a eu un impact direct sur l’équilibre fragile entre les populations locales», a ajouté le Secrétaire Général de la HACP. Pour faire face à cette situation, le Niger a sollicité au Secrétaire Général des Nations Unies son éligibilité aux fonds pour la consolidation de la paix, que le pays l’a obtenue en 2015. Le Plan prioritaire élaboré à cet effet visait spécifiquement la prévention des conflits et la promotion d’une paix durable, à travers trois domaines d’intervention, qui sont l’autonomisation et l’implication pacifiste des jeunes dans les zones à risques ; la prévention et la gestion des conflits et la gouvernance inclusive et enfin le renforcement de la stabilité et de la sécurité dans les zones frontalières.
«Au regard de la persistance des dynamiques et des facteurs de risque de conflits, constatée dans le rapport de l’analyse des conflits (janvier 2021), et en appui aux efforts de précédentes interventions du PBF qui ont atteint de bons résultats sur la consolidation de la paix, le Niger a obtenu la rééligibilité au PBF sur base d’une nouvelle planification quinquennale allant de 2021 à 2025», a-t-il annoncé. A travers la nouvelle approche, il est prévu une stratégie de coordination des acteurs intervenant dans le domaine de la consolidation de la paix. C’est pourquoi, le Secrétaire Général de la HACP a souligné toute l’importance d’impliquer les autorités locales dans la mise en œuvre des projets car, ces dernières assurent la pérennité et la durabilité des interventions.
Pour sa part, le Représentant résident de la FAO, M. Attaher Maiga a, au nom de la Coordinatrice résidente du système des nations unies au Niger, salué le succès enregistré par rapport au premier Plan prioritaire pour la consolidation de la paix 2015-2019. Ce qui a permis au Niger d’obtenir, du Secrétaire général des Nations Unies sa rééligibilité au PBF pour la période allant de 2021 à 2025. Ainsi, les interventions du nouveau plan s’articuleront autour de quatre domaines prioritaires qui sont : la prévention et gestion des conflits locaux lies à l’accès aux ressources naturelles ; le renforcement de la résilience des groupes face au risque d’exposition à la radicalisation et à l’extrémisme violent ; la consolidation de la paix et de la sécurité communautaire dans les zones frontalières et enfin le renforcement des partenariats stratégiques pour l’analyse, la programmation et la coordination des acteurs de Consolidation de la paix.
«Je suis heureux de vous informer qu’après l’obtention de la rééligibilité, le portefeuille du PBF encours est de 9 projets pour un financement de 16.516.171 USD et de 8 projets en cours d’approbation pour 17.200.000 USD soit un total d’environ 31 millions de dollars américains.», a-t-il précisé. Ainsi, conformément aux procédures du Bureau d’Appui à la Consolidation de la paix, ces projets seront mis en œuvre par les agences du système des nations unies en étroite collaboration avec la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix, les Ministères et services techniques de l’Etat, les élus locaux et les organisations de la société civile au bénéfice des populations des régions de Maradi, Tillabéry, Dosso, Tahoua et Zinder. Le Représentant résident de la FAO a, pour ce faire, encouragé fortement les agences récipiendaires des Fonds pour la consolidation de la paix à asseoir une synergie et une bonne collaboration avec toutes les parties prenantes. «C’est en œuvrant de concert que vous serez mieux à même de renforcer la cohérence, l’homogénéité et l’impact de vos actions sur le terrain», a-t-il conclu.
Ali Maman(onep)