
La présidente de l’ARCEP (micro) lors de la présentation du rapport
La présidente du Conseil National de Régulation des Communications Electroniques et de la Poste (CNRCEP), Mme Bety Aichatou Habibou Oumani a animé hier matin au siège de l’ARCEP un point de presse. Il s’agit à travers cette sortie médiatique de présenter au public le rapport annuel d’activités de l’autorité de régulation des communications Electronique et de la poste (ARCEP), au titre de l’année 2022.
Dans ses propos linéaires, la présidente du CNRCEP a souligné que les activités menées en 2022 ont été orientées vers la mise en œuvre du plan stratégique 2021-2025 de l’ARCEP, avec comme ambition de contribuer au développement des secteurs régulés conformément à la règlementation en vigueur. Aussi, a-t-elle fait savoir, pour soutenir le développement des secteurs régulés, l’ARCEP doit s’adapter aux rapides mutations technologiques, économiques, juridiques et institutionnelles qui les caractérisent.
Selon les explications données par Mme Béty Aïchatou Habibou Oumani, l’exercice 2022 a vu la poursuite de l’acquisition des équipements de contrôle de dernière génération et le renforcement des capacités du personnel affecté à leur usage. Ces outils ont permis à l’ARCEP de multiplier efficacement les missions de contrôle du spectre radioélectrique et de la qualité de service (QOS) dans plusieurs localités du Niger en 2022.
Ainsi, les conclusions du rapport d’audit diligenté par l’ARCEP de janvier à mai 2022, ont fait ressortir que les opérateurs de téléphonie mobile n’ont pas respecté certains seuils fixés par la réglementation dans les localités contrôlées. Selon le rapport, le secteur des communications électroniques compte au 31 décembre 2022, quatre (4) opérateurs de réseau mobiles dont deux (2) exploitent aussi des licences fixes, un (1) opérateur détenteur de licence d’infrastructures et quatre (4) fournisseurs d’accès internet opérationnels.
L’analyse des données statistiques produites en collaboration avec lesdits opérateurs, ont permis de dégager les tendances du marché. Il ressort de cet exercice, que ces opérateurs totalisent un parc de 16.041.983 abonnés mobiles et 117.597 abonnées fixes. De ce parc, 9.297.352 abonnés mobiles utilisent le service data mobile alors que 32.575 lignes fixes sont raccordées à internet. Le rapport note aussi une croissance du taux de pénétration mobile qui passe de 61% à 63% entre 2021 et 2022, tandis que le taux de pénétration de l’internet mobile est passé de 33 à 37%.
Aussi, le parc d’abonnés fixes qui est dans une tendance de baisse depuis plusieurs années au profit du service mobile, a connu une régression de 8% par rapport à l’année 2021. Il ressort que l’opérateur CELTEL maintient le même niveau de dominance qu’en 2021, soit 44% devant ZAMANI COM qui accroit sa part de cinq (5) points, passant de 27% à 32% sur la même période. MOOV AFRICA et Niger TELECOMS enregistrent respectivement 18% et 6% de part avec des baisses de 3% et 2% par rapport à 2021.
Le secteur des communications électroniques a enregistré en 2022, un chiffre d’affaires de deux cent soixante-dix-huit milliards six cent cinq millions neuf cent quarante et un mille cent quarante-trois (278.605.941.143) F CFA, soit une hausse de 4% par rapport à 2021.
L’activité postale est quant à elle, toujours marquée par la persistance d’une concurrence déloyale, avec la présence d’exploitants sans licences sur le marché aux cotés des trois (3) opérateurs légalement autorisés que sont Niger Poste, DHL et RED Star. En 2022, le chiffre d’affaires global généré par ces trois (3) opérateurs, en hausse de 3,6% par rapport à 2021, s’élève à cinq milliards quatre cent –vingt-neuf millions deux cent trente mille cinq cent dix (5 429 230 510) FCFA.
Au titre des difficultés majeures rencontrées par l’ARCEP dans le cadre de la mise en œuvre des activités au titre de l’année 2022, la présidente du CNRCEP a relevé l’insuffisance des ressources financières, l’insuffisance de la réglementation sur certains aspects, notamment la protection du public contre les effets de rayonnement électromagnétiques, la non application effective de la loi portant réglementation du secteur postal, et le non-paiement des redevances. Malgré ces écueils, a-t-elle précisé, la régulation du secteur des communications électroniques et de la poste connait une dynamique satisfaisante.
En termes de perspectives, l’autorité de régulation entend, selon sa première responsable, poursuivre le renforcement de ses moyens techniques de contrôle par l’acquisition des équipements performants, la mise en place de la portabilité des numéros, le renforcement des ressources humaines, l’inscription dans une démarche qualité, le renforcement les moyens d’information et de protection du public.
Farida Ibrahim Assoumane (ONEP)