Le Commandant de la Gendarmerie Territoriale, le Colonel Garba Issoufou, représentant le Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale, a présidé mercredi dernier, à l’Ecole de la Gendarmerie Nationale, la cérémonie de présentation du Rapport de l’étude sociologique portant sur l’état des lieux sur les connaissances, les perceptions et l’application des Droits Humains et du Droit International Humanitaire dans le cadre des missions de la Gendarmerie Nationale du Niger». A l’issue de l’étude, il a été formulé des recommandations en vue d’aider la Gendarmerie Nationale à s’améliorer en matière des droits humains et du droit humanitaire international.
C’est un travail remarquable qui a été produit au regard de l’importance de la thématique abordée. L’étude qui a été conduite par feu Dr Hadj Daouda Ali, Enseignant Chercheur au département de Sociologie de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, est financée par l’Institut Danois des Droits de l’Homme et l’Union Européenne. Les résultats issus de l’étude serviront sûrement de cadre référentiel pour les responsables de la Gendarmerie nationale en vue d’améliorer significativement ses actions en matière des droits humains et du droit international humanitaire. Pour rappel, les missions des Forces de Défense et de Sécurité obéissent et reposent sur des principes concourant au respect et à la protection des droits humains et du droit international humanitaire.
Force est de constater que dans des situations particulières ces droits ne sont pas toujours respectés. C’est pourquoi, la Gendarmerie Nationale s’est engagée dans une dynamique pour s’informer et relever entre autres les points essentiels permettant de s’améliorer et d’amener les éléments à s’approprier des principes des droits humains et du droit international humanitaire.
Ainsi, il ressort de la présentation qui a été faite par Mlle Chaïbou Maïmouna, que la Gendarmerie Nationale est très avancée en matière du respect des droits humains et du droit international humanitaire. L’étude a permis aux enquêteurs de s’entretenir avec 580 personnes issues de cinq régions du pays à savoir Maradi, Tahoua, Dosso, Niamey et Tillabéry et pendant 30 jours. Le travail a été mené sur la base d’une approche qualitative connaissant l’intérêt que le sujet revêt vis-à-vis de la Gendarmerie Nationale et des partenaires.
Les personnes interviewées comprennent des acteurs internes à savoir des éléments de la Gendarmerie Nationale, et des acteurs externes notamment les populations civiles, les responsables administratifs et coutumiers, les organisations de la société civile. Ces personnes ont diversement apprécié le sujet compte tenu du contexte actuel marqué par des conflits dans certaines localités du pays. Il a été relevé des insuffisances qui nécessitent des réponses appropriées permettant à la Gendarmerie de mener convenablement ses missions en tenant compte du respect strict des droits humains et du droit international humanitaire.
C’est pourquoi, il a été formulé des recommandations relatives l’élaboration du manuel de formation qui tient compte du contexte social et culturel en se basant sur les besoins et aspirations des gendarmes ; l’élaboration de guide de poche pratique sur le droit humain et le droit international humanitaire à l’attention des gendarmes pour les accompagner dans leur professionnalisation. L’étude recommande aussi de faire en sorte que les gendarmes méritent encore plus la confiance de la communauté sans pour autant remettre en cause leur autorité dissuasive ; de veiller à réduire toutes les formes d’influence extérieure comme les interférences politiques, les pressions sociales dans les missions du gendarme et dans le recrutement des nouveaux qui aspirent à ce métier ; d’interdire les mauvaises pratiques tel que le cas des concussions. Il est aussi recommandé de former et professionnaliser les gendarmes sur les droits humains pour éviter le recours excessif à la force ; d’amener les gendarmes à mieux connaitre et comprendre les mentalités, les cultures et les attitudes des habitants dans leurs interventions, etc.
A l’issue de la cérémonie, le représentant du Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale, le Colonel Garba Issoufou a indiqué que l’appropriation de ce document va permettre à l’institution de corriger les insuffisances qui ont été relevées en vue d’assurer davantage un service de qualité aux populations.
Par Laouali Souleymane(onep)