Une nouvelle initiative voit le jour à Niamey, visant à améliorer la vie des orphelins par la création de centres d’accueil complémentaires à ceux de l’État. Grâce aux aides généreuses des bonnes volontés, ces structures ont pour objectif d’offrir aux enfants sans soutien familial, non seulement un toit, mais également une éducation de qualité, un soutien psychologique et des activités extrascolaires enrichissantes. Parmi les orphelinats évoluant grâce à cette initiative, on peut citer l’ONG Alyataama et l’orphelinat Oumar Bello Barkiré de Saga.
Pour comprendre comment se passe la prise en charge des orphelins dans ces établissements, nous avons interviewé M. Mahaman Lawali Gonda, vice-président de l’ONG Alyataama, et M. Issoufou Hamadou, directeur général de l’orphelinat Oumar Bello Barkiré.
L’ONG Alyataama, dont le nom signifie «les orphelins» en arabe, réunit des bénévoles engagés pour la prise en charge des orphelins. Selon M. Mahaman Lawali Gonda, l’ONG recrute chaque année trente enfants : 21 garçons provenant de l’intérieur du pays et neuf filles de Niamey. D’après le vice-président de l’organisation, ce choix est dicté par les moyens limités de l’organisation et l’absence d’internat pour les filles, ce qui les oblige à maintenir ces dernières auprès de leurs familles.
« Pour l’éducation des enfants, Alyataama veille à ce que chaque enfant suive une scolarité complète, de l’école primaire jusqu’à la troisième. À ce stade, les enfants sont orientés vers des établissements secondaires adaptés à leurs aptitudes et aspirations. Le soutien se prolonge jusqu’à l’insertion dans le monde du travail, avec un accompagnement personnalisé, des formations professionnelles et un réseau de contacts pour faciliter leur intégration », a expliqué le vice-président de Alyataama.
Financièrement, M. Mahaman Lawali précise que l’orphelinat subsiste grâce aux cotisations mensuelles de ses membres et aux contributions volontaires des donateurs. Ce financement permet de fournir un cadre de vie stable, de la nourriture, des vêtements, une éducation, des soins médicaux et des activités récréatives.
L’initiative de l’orphelinat Oumar Bello Barkiré a été lancée par feu Oumar Bello Barkiré, et poursuivie par des volontaires animés d’un profond sens de solidarité. Le directeur, M. Issoufou Hamadou, a expliqué que les volontaires peuvent choisir le nombre d’enfants à parrainer, la prise en charge d’un enfant coûte 45 000 FCFA par an. « Cette année, l’orphelinat compte en son sein 258 enfants, dont 100 filles, du primaire au lycée. Il reste encore des enfants en attente de parrainage », a indiqué le directeur.
Cependant, ajoute-t-il, l’orphelinat ne peut pas loger tous les enfants, sauf dans des cas extrêmes, comme des bébés abandonnés. Les enfants suivent leur cursus du préscolaire à la terminale. Ceux qui échouent sont orientés vers des formations pratiques telles que la mécanique, la menuiserie ou la couture. La sélection des enfants, au niveau de Alyataama, tout comme à Oumar Bello Barkiré, se base sur des principes islamiques définissant l’orphelin comme un enfant ayant perdu son père.
Les familles des orphelins rencontrées témoignent, quant à elles, que ces orphelinats offrent non seulement une éducation de qualité, mais aussi les outils nécessaires pour bâtir un avenir prometteur et indépendant pour les enfants. « Grâce à ces initiatives bienveillantes, les orphelinats arrivent véritablement à transformer la vie des enfants orphelins », a déclaré la grand-mère d’un orphelin ayant bénéficié de la prise en charge au niveau de Alyataama.
Bachir Djibo (stagiaire)