Mme Kadidjatou Moumouni Seyni, responsable du CSI de Liboré
Vivre dans des zones rurales éloignées ou dans des quartiers périphériques de certaines grandes villes, complique souvent l’accès aux soins de santé pour les populations vulnérables. Au Niger, les femmes vivant en milieu rural sont particulièrement vulnérables et font face à de grands défis pour leur prise en charge médicale. Elles sont souvent obligées de marcher sur plusieurs kilomètres pour se rendre dans une formation sanitaire.
Un samedi matin, aux alentours de 11 heures, le soleil illuminait le ciel de Liboré, village situé à quelques kilomètres de Niamey. Dans le Centre de Santé Intégré (CSI), une infirmière parcourait les allées pour superviser la prise en charge des patients, tandis qu’une femme attendait le major de service, sous un grand arbre, entouré de bancs métalliques. Dans ce CSI, les choses ont changé disait un jeune homme assis sous l’arbre. Selon ses explications, le Centre n’était pas aussi bien structuré et accueillant comme il l’est aujourd’hui. Les locaux ont été entièrement réfectionnés et les conditions de travail sont nettement améliorées.
En effet, la plupart des Nigériens vivent dans des zones rurales et certains endroits ne disposent pas d’installations de santé adéquates, de sorte que les femmes doivent parcourir de très longues distances pour joindre des services de santé. Et c’est encore pire quand elles sont enceintes. Trop souvent, elles accouchent à la maison avec seulement l’assistance d’une matrone, une belle-mère ou d’une voisine. Donc, quand il y a des complications, elles ne savent pas quoi faire et la femme risque de perdre la vie.
D’après les propos de Mme Kadidjatou Moumouni Seyni, la responsable du CSI, la plupart des femmes que le centre accueille viennent pour des consultations prénatales, ou des accouchements. « Dans la commune de Liboré, elles n’ont pas besoin de parcourir de longues distances pour trouver un centre de santé adéquat. Nous les soutenons depuis le début de leur grossesse jusqu’à l’accouchement, et assurons également un suivi postpartum. Nous gérons les infections au niveau curatif à la maternité. Nous mettons l’accent sur la fréquentation et surtout sur les soins aux femmes enceintes et aux enfants de moins de cinq ans », a-t-elle souligné.
Les femmes bénéficiant des services du CSI de Liboré sont celles qui se présentent pour des consultations, le suivi et la vaccination. À ce sujet, il n’y a pas de problème, indique la responsable du CSI. Cependant, ajoute-t-elle, malgré les efforts de sensibilisation, beaucoup viennent à l’accouchement dans les centres de santé assez tardivement. « C’est pourquoi, nous mettons l’accent sur la sensibilisation. Il ne faut pas attendre que le travail soit avancé pour venir. Tu vas voir la femme va accoucher dans la chaleur. C’est pourquoi, l’accent est mis sur la sensibilisation pour qu’elles viennent tôt à la maternité pour accoucher. Des fois, nous sensibilisons les accompagnatrices qui servent de relais, qui sont avec elles dans le village, pour un bon suivi. Nous disposons de tout le nécessaire pour une meilleure prise en charge de la santé de la mère et de l’enfant », a affirmé la responsable du CSI Liboré.
Beaucoup de femmes vivant dans cette localité ont compris l’importance des consultations prénatales. C’est le cas d’une résidente qui explique que certaines femmes se rendent plus souvent dans les centres de santé pour garantir un meilleur suivi de leur état de santé et de leur enfant. « Nous nous rendons régulièrement pour les consultations pour ne pas avoir des complications ou des mauvaises surprises pendant la grossesse et même après l’accouchement. J’encourage les femmes à se rendre dans les CSI car, c’est vraiment important pour la mère et l’enfant. Ne restez pas à la maison pour accoucher parce qu’on ne sait pas ce qui peut survenir », ajoute-t-elle.
Fatiyatou Inoussa (ONEP)
