
Les responsables des deux structures sur les installations
Depuis quelques jours des perturbations ont été observées dans la fourniture et la distribution de l’eau potable dans la ville de Niamey. Face à cette situation, les Directeurs Généraux de la Nigérienne des Eaux (NDE) et de la Société de Patrimoine des Eaux du Niger (SPEN) se sont réunis, hier matin à l’usine de Goudel, pour expliquer les diverses raisons de cette pénurie d’eau, rassurer la population de Niamey que des mesures nécessaires sont prises par les deux sociétés pour garantir la distribution de l’eau à l’ensemble de la population.
A cette occasion, le Directeur Général de la Nigérienne des Eaux (NDE), M. Aboubacar Abdou a évoqué les raisons du manque d’eau potable dans la région de Niamey. « Cela est dû à la venue d’eau brute très chargée qui survient chaque année en début de saison de pluies. Mais cette fois ci, ce phénomène est arrivé précocement et avec un peu d’acuité », a-t-il expliqué. Par la suite, il a affirmé que des mesures sont prises pour garantir la distribution de l’eau à l’ensemble de la population.
De son côté, le Directeur Général de la Société de Patrimoine des Eaux du Niger (SPEN), M. Niandou Mounkaila, a souligné que les usines de traitement de l’eau de Goudel et Yantala sont approvisionnées en eau brute à partir d’un seuil qui, à un moment donné, nécessite d’être complètement rempli. Ainsi, malgré les difficultés du traitement de cette eau, l’arrivée de cette crue annonce également un soulagement. « La SPEN et la NDE ne restent pas inactives car, elles ont élaboré un plan d’actions conjoint comprenant des activités importantes qui sont déjà en cours. Des équipements nécessaires ont été commandés et les conteneurs les transportant vers Niamey sont actuellement à Dori », a-t-il indiqué. Selon Niandou Mounkailla, la NDE envisage des interventions au niveau du bassin de pré-décantation, car le dispositif est conçu pour recevoir de l’eau pré-décantée en provenance des usines de traitement, plutôt que de l’eau brute directement pompée du fleuve. « Ces opérations sont également en cours au niveau des postes d’adduction de la ville », a-t-il expliqué.
Peu après, les interventions des responsables de la NDE et la SPEN, les journalistes, accompagnés par les Directeurs Généraux des deux sociétés ont été amenés visiter les installations de production d’eau, notamment l’Exhaure, le Bassin2, les salles de filtrage, de stockage et de refoulement, la salle de pompage, la salle de surveillance de la quantité et la qualité de l’eau, ainsi que le laboratoire dédié à l’analyse de la qualité de l’eau. À chaque étape, les journalistes ont reçu des explications, sur le rôle des différents compartiments de la part des techniciens qui travaillent sans relâche pour produire et distribuer de l’eau potable à la population.
A l’issue de cette visite, le directeur des exploitations de la Nigérienne des Eaux (NDE), Abdoul Razak Moctar René André a rappelé qu’à l’installation de la saison des pluies, des eaux de ruissellement arrivent au niveau du fleuve. Ce qui affecte l’eau brute qui est prélevée et traitée pour l’alimentation de la ville de Niamey. « Cela nous amène souvent à réduire le volume de traitement dans le souci d’assurer la qualité et donner de l’eau potable, acceptée par les normes de l’OMS à la population. C’est pourquoi au niveau de l’usine de traitement d’eau de Goudel et de Yantala, nous prenons toutes les dispositions pour préparer cet événement », a-t-il précisé.
Selon Abdoul Razak Moctar René André, toutes les mesures nécessaires ont été prises cette année. Cependant, les phénomènes naturels tels que les précipitations ne sont pas entièrement prévisibles. « La première pluie, abondante en eau, a atteint le fleuve cette année le 5 juin, période de forte demande. En temps normal, lorsque les eaux sont moins chargées, nos besoins dépassent notre offre, nous avons un besoin qui s’élève à environ 220.000.000 litres pour une capacité totale de 185.000.000 litres pour toutes les usines de Niamey », a-t-il souligné. « L’année précédente, la pluie est survenue vers la fin du mois de juin, et à cette période, il a commencé à pleuvoir sur Niamey sans que la population ne le remarque. Généralement, l’eau chargée arrive et s’évacue en l’espace de 24 heures, mais cette fois-ci, elle a persisté pendant près de 72 heures », a-t-il conclu.
Yacine Hassane (ONEP)