«L’eau c’est la vie dit-on ». Aucun être humain ne peut espérer vivre sans cette denrée dont la disponibilité est d’une grande nécessité. Dans ce sens des actions et des initiatives sont développées par l’Etat, mais aussi par des personnes ou structures privées. C’est ainsi que, des entrepreneurs ont eu l’idée de chercher et de conditionner l’eau de boisson qui est vendue dans des sachets plastiques. Communément appelée « Pure Water », cette eau est de plus en plus utilisée au Niger surtout dans les centres urbains comme Niamey. L’activité prend de l’ampleur donnant lieu à un véritable business.
Aujourd’hui, il n’existe pas de chiffres exacts sur le nombre d’acteurs de la chaine « pure water » au Niger. Des usines bien structurées font cette activité. Mais il y a de très nombreuses petites unités informelles dans presque tous les coins et recoins de Niamey. « La fabrication et la vente de Pure Water est une activité rentable et qui nourrit beaucoup de personne. Ce métier crée de l’emploi. Dans la chaine, c’est-à-dire de la fabrication à la consommation, plusieurs personnes sont mobilisées. Et chacun trouve son compte », affirme Mohamed Moussa, un étudiant de l’UAM de Niamey qui s’est lancé dans la production et la vente de Pure Water.
Comme Moussa, de nombreux jeunes gagnent leur vie dans cette activité. Zourkalleni Gado en a aussi fait son métier. Il exerce au quartier Soni de Niamey où il a une grande réputation dans son activité. Zourkalleni Gado gère deux petites unités de production de Pure Water, qu’il nous a fait visiter. Dans chaque unité de production, deux machines tournent 24h/24. Et une dizaine de jeunes y travaillent avec un objectif journalier d’écouler 200 à 400 paquets. A quelques mètres de son officine, d’autres entreprises de production lui créent une concurrence rude. Mais visiblement, chacun trouve son compte, car ils sont tous occupés. « Nous remercions le bon Dieu. Par le passé, ceux qui étaient dans le domaine avaient tiré beaucoup de bénéfice. Même nous qui sommes les producteurs sommes étonnés de la ruée vers ce secteur d’activité. Cette floraison n’est pas sans conséquence. Mais c’est incroyable ! Chaque jour il y a des nouvelles machines de fabrications qui sont installées dans des coins et des entreprises de fabrication qui poussent. Avant l’emballage, de 20 unités est vendu entre 200 FCFA et 250 FCFA, mais aujourd’hui, il est vendu à 100 FCFA », explique l’entrepreneur Zourkalleni Gado.
Dans beaucoup de quartiers, la fabrication de « Pure Water » se fait dans les ménages. Mme O. H fait partie des personnes qui exercent cette activité dans leurs maisons d’habitation, pour certainement éviter de payer les taxes et autres frais conformément à la réglementation en vigueur. Autour d’elle, 4 jeunes bras valides s’activent. Deux se relèvent sur la machine pour les contrôles et l’emballage et les deux se chargent de la distribution sur le marché. La dame n’a pas voulu s’exprimer sur ses chiffres d’affaires et le salaire de ses employés. « Nous sommes dans un domaine plus ou moins saturé où il faut être stratégique. La plupart de ceux qui produisent et vendent le pure water dans leurs cours exercent ce métier juste pendant la canicule où la demande est très forte. Après cette période ils arrêtent tout. Certains n’hésitent pas à revendre la machine pour passer à autre chose jusqu’à la prochaine traite », affirme Mme O H
Visiblement, il n’y a pas un contrôle systématique sur la production et la vente de l’eau appelée pure water. D’un côté il y a des entreprises formelles, bien connues organisées et d’un autre il y a des petites unités informelles qui voient le jour sans une quelconque autorisation encore moins un contrôle technique des services compétents. « Les entreprises de fabrication de Pure Water ne sont pas comme les pharmacies dont l’ouverture exige des critères et des procédures. Ici quand tu as ton argent dans ta poche, tu peux te réveiller un bon matin pour aller acheter ta machine de fabrication pour l’installer là où tu désires », commente M. Garba I. Hassane, un autre entrepreneur qui exerce au quartier Boukoki de Niamey.
Il existe plusieurs modes d’opération de fabrication. Parmi ces systèmes, il y a l’utilisation des machines modernes branchées directement au robinet, aux forages, à partir des récipients de stockage d’eau, etc. La plupart des machines disposent de filtres. Mais ces filtres restent parfois inchangés et sans suivi pour être nettoyés. A côté de ces entrepreneurs évoluant dans l’informel, il y a la production industrialisée de l’eau minérale, conditionnée également dans des sachets plastiques.
Par Abdoul-Aziz Ibrahim(onep)