Au Niger, l’artisanat joue un rôle moteur dans l’économie nationale. Un domaine pourvoyeur d’emplois juste après l’agriculture et l’élevage qui contribue à près de 25% du Produit intérieur brut (PIB). A Niamey, tout comme dans d’autres régions du Niger cette activité est remarquablement exercée par des milliers d’artisans. Hamid Bonkano est l’un de ces acteurs qui participent à sa façon à la promotion et la valorisation de nos produits artisanaux. Artisan et vendeur des articles artisanaux, celui-ci ambitionne de s’illustrer dans ce secteur en perpétuelle évolution.
Situé en face de l’Hôtel de Ville sur la voie allant vers la Coopérative du centre des métiers d’art du Niger, l’étalage de Hamid renferme divers articles artisanaux notamment ceux de la maroquinerie et la bijouterie. Parmi ceux-ci l’on trouve des chaussures en cuir, dessous de verre, boite à bijoux, des bijoux en argent, des bagues, des ensembles de bureau, des portefeuilles, des sacs pour enfants, des ceintures en cuir, des porte-clés, des chapeaux traditionnels etc. Ainsi un ensemble bureau est vendu autour 20 000 FCFA, un tableau entre 10 000 et 20 000 FCFA, les chaussures entre 3000 et 5000 FCFA, la boite à bijoux autour de 2000 FCFA et 5000 FCFA, des dessous de verre autour de 10 000 FCFA, les ceintures entre 1500 et 3000 FCFA.
En ce qui concerne l’écoulement des articles, Hamid reste optimiste. Selon lui, malgré la situation économique peu reluisante liée à la cherté de la vie, la clientèle garde son goût favorable aux produits artisanaux nigériens. Hamid partage l’idée selon laquelle ce métier constitue un vecteur de développement en Afrique en général et au Niger en particulier.
D’après Hamid, ce métier exercé depuis très longtemps par les Nigériens contribue au développement socio-économique de notre pays en dépit du peu d’engouement autour des produits. « Nous encourageons les Nigériens de continuer à consommer local pour contribuer à développer notre économie », a-t-il ajouté.
Soutenant fermement cet optimisme, Hamid affirme que la rareté des clients ou des commandes n’est pas une raison pour les artisans de baisser les bras dans la création. « Chaque jour, des dizaines d’artisans exposent leurs articles aux alentours du Musée National Boubou Hama jusqu’en face de l’Hôtel de Ville. Cela prouve en quelque sorte leur engagement et motivation dans le développement du savoir-faire Nigérien. Nous avons espoir que la maladie à Covid-19 ainsi que la situation d’insécurité que nos pays vivent seront un simple souvenir. Et les marchés reprendront leur rythme normal, a-t-il soutenu
S’agissant de la transmission du savoir-faire, M. Hamid s’est dit très favorable à ce processus. C’est pourquoi, il a invité ses collègues qui se sont spécialisés dans ce domaine de continuer sans relâche à transmettre leur savoir-faire à la jeune génération pour qu’elle emboite le pas à leur prédécesseur. « Je recommande aussi aux jeunes d’entreprendre les activités professionnelles de leur choix pour participer efficacement à la lutte contre la pauvreté, le chômage et contribuer ainsi au développement de notre pays », a-t-il conseillé.
Pour Hamid, l’artisanat est un domaine qui contribue beaucoup à la création des richesses, la lutte contre la pauvreté, le chômage des jeunes ainsi que l’intégration socioprofessionnelle des jeunes en marge du système scolaire. L’artisanat nigérien de par sa richesse et sa diversité, « contribue également au rayonnement culturel du Niger au-delà de ses frontières. L’artisanat nigérien présage de belles perspectives», a-t-il fièrement conclu.
Par Mamane Abdoulaye(Onep)