La Nationale N°1 entièrement submergée et impraticable, depuis lundi dernier, aux environs de Margou (Boboye) ; des quartiers entiers baignant dans la flotte à Zinder, hier jeudi, après le passage d’une pluie diluvienne ; débordement du Goulbi à Maradi, inondant les habitations et d’immenses hectares de champs de cultures ; déchainement des eaux dans la région de Tahoua où les eaux de ruissellement de l’Ader-Doutchi-Maggia ont inondé la ville de Doguéraoua ; des koris féroces et bourdonnants emportant tout sur leur passage et obligeant les voyageurs à rebrousser chemin dans la région d’Agadez ; et un peu partout au Niger, des routes et des ponts coupés, des cultures englouties et des maisons effondrées, etc. Et, aujourd’hui à Niamey, au regard de toutes ces scènes de déluge nous venant de l’intérieur du pays, les habitants de quartiers comme Saga, Bassora, Koira Kano Nord, Bobiel, ainsi que ceux des zones riveraines du fleuve Niger sont sur le qui-vive, la peur au ventre.
Nous aurions bien voulu que, ne serait-ce que pour cette fois, les experts du PRSEASS-2020 ayant annoncé pour cette campagne en cours, que les quantités de pluies attendues sur la bande sahélienne présageaient des risques réels d’inondations, n’eussent guère raison. Hélas, le danger est déjà là ! Avec tous ces phénomènes météorologiques exceptionnellement furieux, et leur cortège de désastres et de désolation, l’on est bien en droit de craindre que la nature ne se soit déchainée contre l’humanité. Oui, le Président de la République avait bien raison de parler, récemment à Agadez, de ‘’guerre entre l’homme et la nature’’ ! Et ce rapport d’antagonisme n’est pas forcément à l’avantage de l’homme. Déjà, les bouleversements inhérents aux changements climatiques se traduisant par des inondations et autres catastrophes naturelles récurrentes sont là pour nous convaincre de la gravité de la situation. Devant tous ces signaux forts qui attestent de la puissance de la nature sur l’humanité, et avant que le ciel ne nous tombe sur la tête, il nous revient de faire preuve d’anticipation en ménageant (et en aménageant) l’environnement.
La question reste de savoir ce qu’il y a lieu de faire pour dompter les eaux et transformer cette cause de calamité en source d’avantage? Sans être un spécialiste du domaine, nous estimons que les techniciens pourront (devront !…) trouver les moyens d’ériger des ouvrages assez appropriés pour tenir face aux pluies torrentielles, et bien d’autres pour les canaliser et séquestrer sur des sites de retenue d’eau. Cela pourrait permettre d’accroître les ressources favorables à la pratique des cultures irriguées et de pisciculture, pour en finir avec le cycle des déficits alimentaires chroniques. C’est là une idée parmi tant d’autres…
Assane Soumana(onep)