Dans une de ses sorties, le président du Comité de Dialogue Interreligieux (CDIR), Cheick Barham Hassoumi Aboubacar, a évoqué la nécessité de respecter les mesures de prévention édictées par les autorités, surtout par rapport à l’interdiction des prières collectives.
«Nous avons activement pris part aux prises des décisions, qui entrent dans le cadre de la prévention individuelle et collective de notre communauté, des décisions que nous soutenons. Certes l’observance de ces mesures préventives est difficile mais salutaire. Surtout quand on sait qu’à la date d’aujourd’hui, il n’y a ni traitement ni vaccin contre cette crise sanitaire. Notre pays n’est pas doté pour faire face à cette pandémie mondiale, qui a fait des ravages même dans des grands pays industrialisés. C’est pour cela que la meilleure stratégie que nous pouvons adopter c’est cette prévention», a indiqué dimanche dernier, Cheick Barham Hassoumi Aboubacar, sur les ondes de la Voix du Sahel. Ainsi, selon le Cheick, nous devons respecter tous les codes de sécurité pour prévenir et nous prémunir de cette pandémie.
«Ce qui nous permettra d’endiguer ce mal, qui est d’une dangerosité épouvantable, qui est hyper contagieux et qui de surcroît n’a pas de remède. Nous constatons qu’il y a encore des gens, qui non seulement n’ont pas compris la portée de ces mesures préventives mais aussi ne croient pas à l’existence de cette maladie. Pire, ils refusent de se soumettre aux mesures de prévention édictées par les plus hautes autorités de notre pays. C’est ici, le lieu de leur lancer un appel. Pour que, sans plus tarder, qu’ils se convainquent que cette pandémie existe, bel et bien, qu’elle est très contagieuse, qu’elle n’a pas de remède et, qu’à l’heure actuelle seule la prévention peut nous en prémunir», a-t-il ajouté. Le Cheick Hassoumi Aboubacar, suggère que ces gens respectent scrupuleusement dès maintenant, les mesures de préventions énoncées.
D’abord en arrêtant, momentanément, la fréquentation des lieux de culte, et cela, juste le temps de laisser cet ouragan de pandémie de coronavirus passer sans beaucoup de dommage. Ce faisant, non seulement la personne se protège, protège sa famille mais aussi protège les autres membres de la communauté. «C’est donc une responsabilité individuelle et collective que chaque musulman et chaque musulmane doit assumer. Quant au leader religieux, il a la responsabilité de protéger ses brebis, qu’il ne doit pas exposer au danger. Il relève de sa responsabilité, de sauver les gens ici-bas mais aussi de faire en sorte qu’ils soient sauvés dans l’au-delà», a-t-il estimé. «Voilà les raisons fondamentales, qui ont fait en sorte que les leaders religieux ont pris ces décisions et soutiennent les mesures préventives édictées par les autorités de notre pays. Ces mesures sont certes difficiles mais nécessaires et auxquelles la Sunna du Prophète Muhammad (PSL), ne s’opposent pas. Cette sunna dit clairement que, même en cas de fortes pluies ou de vents très forts, le musulman peut rester à la maison pour prier et il sera rétribué de la même manière que celui qui a prié dans une mosquée», a rappelé le Président du Comité de Dialogue Interreligieux.
En effet, selon Cheick Barham, parmi les conditions de validité d’une prière musulmane, il y a la sérénité. Quand cette sérénité fait défaut, il n’y a plus de prière. «Lorsque vous allez à la mosquée, sachant pertinemment que vous pouvez contracter cette maladie, du coup, vous ne pouvez donc pas être dans un climat de sérénité, pour bien accomplir votre prière. Donc, l’objectif n’est pas de fermer les mosquées, ce n’est pas d’interdire les mariages. Non, c’est plutôt de sauver le peuple, pour que demain, nous nous retrouvions, tous au complet, comme d’habitude, pour accomplir nos devoirs religieux, dans la sérénité. Mais si on s’entête dans le refus de l’observance de ces mesures préventives et qu’on enregistre tellement de morts, tout celui qui est à l’origine de la perte de la vie d’un être humain, sera devant Dieu pour y répondre», précise-t-il.
De la même manière, poursuit le Cheick, tout celui qui tue une personne, c’est comme quelqu’un qui a tué toute l’humanité. De même, quiconque est à l’origine du sauvetage d’une vie humaine, sera inscrit comme quelqu’un qui a sauvé toute l’humanité. C’est dire combien la vie humaine est très importante, en Islam comme chez les Chrétiens. «Donc l’appel que nous lançons aux gens c’est celui d’observer les mesures de préventions édictées, ce qui est aussi un acte de foi, un acte patriotique et d’humanisme. Nous disons même c’est un djihad, pour un musulman, car c’est une lutte contre un danger potentiel présent, non seulement pour les musulmans mais aussi pour l’humanité, toute entière», a conclu Cheick Barham Hassoumi Aboubacar.
Mahamadou Diallo(onep)