Comme partout dans le monde, l’accident de la circulation routière est dû à un certain nombre de facteurs dont l’homme, la route, l’état du véhicule et l’environnement. A Niamey, le facteur humain est hélas à la base de plusieurs accidents de la circulation routière. Cela vient surtout du non-respect de la réglementation en vigueur, du fait du mauvais comportement et de la mentalité des usagers de la route qui, malgré les connaissances acquises lors de la formation pour l’obtention du permis de conduire, ne les mettent pas en application une fois au volant. Un comportement déviant est observé, notamment l’intolérance, l’imprudence, l’utilisation de téléphone au volant, le mauvais dépassement, le mauvais croisement ou encore le non-respect de distance de sécurité entre les engins et l’excès de vitesse.
Selon Soumana Idé chef de ligne des taxis de Harobanda, «les accidents de la circulation sont dus aux mauvais états des routes, à l’absence des signalisations routières, les arrêts brusques de conducteurs dans les endroits où cela est interdit par le code de la route, l’implantation anarchique des commerçants ambulants qui obstruent les routes, le non-respect de distance de sécurité en particulier et du code de la route en général par les chauffeurs, l’usage des téléphones au volant, la non limitation de vitesse en milieu urbain, l’insuffisance de l’application stricte des sanctions aux contrevenants.
Pour Ibrahim, un usager de la route, le parc automobile est, d’une manière générale, vieillissant au Niger. «Les véhicules qui sont en usage sont de seconde main, des véhicules vétustes dont les dispositifs de sécurité de bord ne sont plus fiables. Certes la carrosserie du véhicule est présentable mais avec des anomalies au niveau dans son fonctionnement. Un véhicule avec un moteur faible a des difficultés en cas d’une montée. Il y’a aussi le problème des systèmes de direction du volant, du système de freinage, du système d’amortissement, le mauvais état des pneus et le manque de contrôle technique des véhicules», dit-il.
Dans le dernier rapport de l’Organisation Mondiale de la santé (OMS), le Niger occupe la 5ème position en Afrique de l’ouest, parmi les pays où la route tue le plus, avec un taux de 26,1 personnes pour 100.000 habitants. Les conséquences des accidents de la circulation routière au Niger sont les pertes en vies humaines et la souffrance à vie des personnes blessées. Pour rappel, une étude financière réalisée en 2009 a fait ressortir que les pertes engendrées par les accidents de la circulation routière s’élèveraient à plus de 42 milliards de FCFA.
Pour pallier ce fléau national et réduire le taux des accidents à 25% qui est la moyenne, M. Mohamed Sidi, un autre usager recommande une modernisation du secteur et le suivi rigoureux du respect du code. «Un dispositif rigoureux doit être mis en place pour le contrôle des usagers de la route, l’installation des radars, du système de vidéo surveillance routière. Les chauffeurs doivent aussi conduire avec professionnalisme en pensant aux autres usagers de la route. Il y a aussi la sensibilisation des usagers de la route sur les facteurs aggravants des accidents, la révision du programme de formation pour l’obtention de permis de conduire, l’introduction dans les écoles des module sur les règles de la sécurité routière, la réhabilitation des panneaux de signalisation, l’aménagement des routes disponibles et la construction d’autres en ville, la libération des espaces cyclables et l’application stricte de la loi pour réprimer les infractions liées à l’inobservation du code de la route», a-t-il lancé.
Mahamadou Oumarou (Stagiaire)