La Haute autorité de la communication (Hac) organise, depuis hier à Bamako, le 2è Forum quadripartite des régulateurs des médias des pays de la Confédération des États du Sahel et de la Guinée Conakry. Le Togo aussi participe à la rencontre comme pays invité. La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration, Alhamdou Ag Ilyène. C’était en présence du président de la Hac, Gaoussou Coulibaly, et du rapporteur de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la télécommunication du Togo, Babaka Badjibassa.
Durant deux jours, les professionnels des médias vont échanger sur la régulation des médias en temps de crises dans nos pays. Le ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration dira que le thème est révélateur. Car, il permettra de renforcer la collaboration entre les autorités de régulation des États de la Confédération des États du Sahel (AES) et de la Guinée pour une régulation efficace des médias en période de transition, afin de contribuer à la stabilité et à la paix dans ces pays.
Alhamdou Ag Ilyène a indiqué que les axes majeurs de la collaboration entre les pays participants sont le partage d’expériences en matière de régulation des médias en période de Transition et identification des défis communs afin d’élaborer des stratégies conjointes. Selon lui, cette collaboration prévoit également la promotion de la liberté de presse tout en assurant le respect des normes d’éthique et de déontologie. Et le ministre chargé de la Communication de saluer l’organisation de ce rendez-vous qui est la suite logique du suivi des régulateurs des médias de la sous-région ouest-africaine tenu en mai 2023 à Conakry.
Le président de la Hac a expliqué que cette rencontre des médias pendant les périodes de crises reste complexe et sensible, notamment en termes de contrôle de la désinformation et de protection des journalistes, y compris le respect de la liberté de presse et la stabilité des États. «Nos pays sont regardants sur la liberté de presse, tout en privilégiant la stabilité et la cohésion sociale entre les populations», a indiqué Gaoussou Coulibaly. Et de poursuivre qu’une régulation efficace des médias en période de crises entre les pays de la Confédération AES et la Guinée devient une impérieuse nécessité au regard des enjeux géostratégiques du moment. L’expérience du Togo en tant que pays invité, dira Gaoussou Coulibaly, va enrichir cette réflexion à dimensions multiples. Pour le président de la Hac, cette rencontre est également l’occasion de procéder à l’auto-évaluation, indispensable pour prendre la mesure des efforts déployés dans l’exécution de la mission d’application des textes régissant le secteur des médias et de vérifier la pertinence des réponses apportées.
Selon Gaoussou Coulibaly, la guerre informationnelle à laquelle font face les pays du Sahel exigent des instances de régulation, des ripostes à la hauteur des atteintes graves à l’unité et à la cohésion sociale entre les pays de la quadripartite. Pour lui, l’objectif de cette guerre est de délégitimer, dénigrer et discréditer le choix souverain des pays de la Confédération AES et de la Guinée Conakry par des médias interposés.
Le rapporteur de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la télécommunication du Togo s’est réjoui de voir son pays associé à cette rencontre en qualité d’invité spécial. Pour Babaka Badjibassa, cette invitation des instances de régulation des pays de la Confédération AES et de la Guinée est une reconnaissance de l’expérience du Togo en matière de régulation des médias. Il a rappelé qu’à la suite de la crise survenue dans son pays en 2022, son institution a initié des actions à l’endroit des médias, des cadres de l’administration, des Forces de défense et de sécurité pour faire en sorte que chacun puisse déterminer sa place dans la lutte contre l’insécurité.
Le président de la Hac de la Guinée a rappelé qu’au cours du premier forum organisé dans son pays, les acteurs se sont engagés à protéger et à promouvoir la liberté de la presse à condition qu’elle soit indépendante, mais responsable. Boubacar Yacine Diallo a souhaité que les journalistes qui violent les règles d’éthique et de déontologie soient sanctionnés.
L’ESSOR