La route nationale Dosso-Gaya a, durant plusieurs années, été un véritable calvaire pour les voyageurs, pour les marchandises et pour les véhicules qui empruntent cette voie pour se rendre au Bénin et au Nigeria. En plus, cette voie qui mérite les surnoms de ‘‘casse reins’’ et ‘‘casse-essieu’’ est éminemment économique car c’est un axe principal d’exportation et d’importation des produits essentiels et de grande consommation. C’est dire combien cette artère est très fréquentée. Si entre Dosso et Bela le tronçon était déjà mal en point à cause de nombreux nids de poule qui jalonnent le trajet, la seconde partie de la route, à savoir Bela-Gaya, doit être qualifiée de très mauvaise piste. En effet, cet assemblage de crevasses, en plus qu’il rend le voyage pénible, le rend fatiguant et même triste. Combien de personnes ont regretté avoir pris cette route à cause de nombreux accidents et dommages que son état provoquant. « Aller à Gaya est devenu un véritable calvaire pour les usagers. Cette route, qui depuis la nuit des temps constitue un pont entre le Niger continental et l’Océan Atlantique, est aujourd’hui en dégradation continue. L’impraticabilité de cette route ralentit drastiquement le flux des échanges commerciaux entre notre pays et les pays côtiers », témoigne Elhadji Ousmane Souna, un chauffeur de gros porteur, rencontré à Gaya. « Parcourir les 150 kms qui séparent Dosso de Gaya est un véritable parcours de combattant. En effet, il nous faut plus de 5 heures de temps, en voiture, pour joindre Dosso à Gaya. Non seulement il est fatiguant mais aussi ce trajet est stressant et énervant. Surtout pour nous qui suivons régulièrement cette route », s’indigne Aïchatou Kangaï. Pour Maazou Issa, chauffeur d’une compagnie de transport, depuis plusieurs années, cette route est un calvaire voire un mouroir pour les usagers. « Suivre cette route devient de plus en plus risqué et périlleux. Sur cette route, chaque jour que Dieu fait entraine son lot d’accidents et de deuils », ajoute-t-il.
« Je pense que dans le cadre des réalisations que les Autorité sont en train de faire, depuis plusieurs années, nos Autorités doivent penser aussi à réhabiliter cette voie qui a son importance aussi bien sur le plan régional, national que sous-régional. Donc, vivement que celles-ci procèdent au lancement des travaux de reconstruction de cette route qui endeuille beaucoup de familles nigériennes », souhaite quant à lui le fonctionnaire Insa Salou.
Les 73 kms reliant Bela à Gaya sont bitumés
L’appel de Insa Salou semble avoir eu un écho favorable. En effet, depuis le mois de février 2019, une première partie de ladite route (Bela-Gaya) a commencé à être bitumée. La seconde partie (Bela-Dosso) verra son bitumage démarrer en septembre 2020. C’est dire que bientôt, le calvaire du tronçon Dosso-Bela ne sera qu’un lointain souvenir et cela grâce aux efforts des Autorités de la 7ème République. Selon M. Saley Yacouba, conducteur des travaux de contrôle de qualité de l’axe Bela Gaya, les spéculations et autres rumeurs, qui ont été émises sur ce trajet, sont dues aux difficultés antérieures, qui ont fait arrêter les travaux durant quatre ans. « Par la suite, l’Etat a tout fait pour juguler toutes les difficultés antérieures et permettre ainsi la reprise des travaux, en février 2019. Pour l’instant c’est l’axe Béla-Gaya et frontière avec le Benin, ou Tranche ferme, s’étendant sur 73, 4 Kms, qui est concerné par le bitumage de cet axe. A cela s’ajoute la bretelle Gaya-Kaba, qui fait 17 Km et Bela-Sabongari, qui s’étend sur 10 Km », a-t-il indiqué. Selon lui, c’est le Cabinet Germes Consulting, qui est un Cabinet nigérien et dont il est le représentant à Gaya, et le Cabinet Sirra, qui est un bureau malien, qui s’occupent du contrôle de cet axe Gaya-Bela. Tout en précisant que l’axe qui relie Bela à Dosso n’est pas de leur ressort. « Les travaux repris devront finir, selon les délais contractuels, dans 3 (trois) mois, donc en octobre, mais l’entreprise qui exécute les travaux espère et s’active à les finir d’ici fin août, donc dans un mois. Le coût des travaux est estimé à près de 39 milliards FCFA », a précisé M. Yacouba. Cependant, note-t-il, « comme nous sommes en période hivernale, il faut certainement compter avec quelques retards dans l’exécution de certaines tâches. Par exemple, quand il y a la pluie, certains travaux de terrassement et la pose du bitume peuvent être retardés. En plus, l’accès et les tirs, au niveau de la carrière, où on extrait les roches pour la fabrication des graviers, ne peuvent pas être régulièrement effectués en saison de pluies, ce qui peut aussi constituer un obstacle à l’évolution des travaux. Car il y a des jours où il pleut abondamment, empêchant certaines tâches ». A cette situation, se plaint-il, s’ajoute une lenteur dans l’approvisionnement, surtout du bitume, liée à la fermeture de la frontière, à cause de la pandémie de la Coronavirus. « En attendant, nous procédons régulièrement à des contrôles pour voir et évaluer quelles sont les contraintes qui sont liées ou non à l’entreprise exécutante. En dépit de tout cela, nous espérons que tous les trois tronçons s’achèveront d’ici la fin des délais des trois mois », souhaite-t-il.
Le bitumage du tronçon Dosso-Bela prévu pour démarrer en septembre 2020
Concernant l’axe Dosso-Bela, il faut dire que, selon certaines informations, le financement étant déjà acquis, l’appel d’offre lancé, les travaux débuteront en principe en septembre 2020. Selon le Millennium challenge account-Niger (MCA-Niger), les travaux de la route Dosso-Bella (route nationale 7-RN7) vont débuter dès le mois de septembre 2020 pour une durée de 18 mois. Les travaux sont réalisés par MCA-Niger dans le cadre du Compact, un programme financé par les États-Unis. Comme l’affirme le directeur général de MCA-Niger, Mamane Annou, « cette route, en même temps qu’elle soulage les communautés qui éprouvent d’énormes difficultés de déplacement, représente une des épines dorsales de l’économie du Niger ». Etant donné que sa dégradation rend difficiles les échanges avec le Bénin notamment. Après la RN7 (Dosso-Bella) longue de 83 kms, la RN35 (Margou-Gaya) et la Route rurale Guitodo-Sambéra seront également réhabilitées, apprend-on.
Par Mahamadou Diallo, (Envoyé Spécial)