Lancé le 15 octobre 2019, avec le déploiement du personnel (environ 7000 agents) et de 3.500 kits dans 147 communes de la zone n°1 (constituée d’Agadez, Dosso, Tahoua et Tillabéri), l’enrôlement biométrique pour l’élaboration du fichier électoral se poursuivra, dans la cinquième aire des quatre régions concernées par cette première phase, jusqu’au 19 janvier 2020. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a réuni le 3 janvier dernier à Niamey, ses partenaires majeurs que sont les partis politiques afin de leur livrer le niveau de réalisation enregistré dans les trois premières aires, en attendant les aires 4 et 5 de cette zone n°1.
La forte participation des représentants des partis politiques du pays rassure, à plus d’un titre, la CENI quant à l’intérêt qu’ils accordent à l’organisation d’élections transparentes, justes et équitables, gage de l’enracinement de la démocratie au Niger. A l’ouverture de cette rencontre d’information et d’échange, le président de la CENI s’en est félicité et s’est réjoui de faire avec eux le point sur le déroulement de l’enrôlement biométrique. En effet, d’abord dans l’aire 1, sur les 904 418 électeurs estimés par l’Institut national de la statistique (INS), 635.575 ont été enrôlés soit 70%. Ce taux est de 74% dans la deuxième aire où 782.893 électeurs sont enrôlés sur 1.054.598 estimés. Dans l’aire 3, sur l’estimation de 1.056.156, ils sont 623.765 électeurs à être enregistrés, soit 59%. Cela, en dépit des difficultés relevées (pannes de kits, démission de certains agents, problèmes logistiques etc.) au démarrage de ce processus.
A présent, «l’enrôlement se déroule aujourd’hui de façon satisfaisante. La CENI s’est donnée les moyens d’assurer l’enrôlement de tous les citoyens remplissant les conditions requises», rassure le président, Me Issaka Sounna. Toutefois, souligne le président de la CENI, en raison de la dégradation de la situation sécuritaire en particulier dans la région de Tillabéri, la CENI a, en rapport avec le ministère de la Défense nationale et celui chargé de la Sécurité publique, apporté des réaménagements au plan initial afin de conduire les opérations d’enrôlement dans l’aire 5 avec efficacité.
Toujours au cours de cette rencontre d’échange, la CENI a livré aussi à ces partenaires les statistiques des audiences foraines initiées, pour assurer l’obtention au profit du plus grand nombre possible de citoyens, des pièces d’état civil, en vue d’améliorer et de sécuriser l’inscription sur le fichier électoral. Ainsi, selon le président de la CENI, sur un nombre de 5.739.187 d’événements déclarés, 3.793.079 actes ont été signés par les juges, 3.211.685 actes sont signés par les officiers d’état civil et 2.592.491 actes ont été remis aux bénéficiaires, soit un taux de remise de 80,72%. «Après l’évaluation de cette étape, la CENI s’est proposée de poursuivre ces audiences foraines. Les corrections nécessaires sont en cours pour améliorer l’impact, en particulier dans 4 régions dont 16 communes considérées à risques, avec l’appui du PBF (Fonds des nations unies pour la consolidation de la paix)», a indiqué Me. Issaka Sounna.
Ces données, a-t-il précisé, sont provisoires et seront confortées par l’adjudication en cours. L’adjudication est l’étape de vérification et de dédoublonnage des données collectées sur le terrain et transmises via satellites (VSAT), en vue de l’établissement de la première liste provisoire. Le président de la CENI a enfin saisi cette occasion pour réitérer son appel à tous les acteurs, pour que le cycle électoral et l’enrôlement biométrique en particulier bénéficient de l’appui actif et soutenu de tous.
Mahamane Chékaré Ismaël