Les élèves des cycles primaires et secondaires ont repris les chemins de l’école, hier, sur toute l’étendue du territoire national. Si pour les écoliers et élèves, la rentrée scolaire est dominée par la joie des retrouvailles entre camarades, pour les parents cette échéance correspond à toute une séries d’épreuves, dont certaines qui s’étendent sur toute la durée de l’année scolaire.
Parce qu’ils se sont mis la corde au cou en privilégiant gaillardement l’école privée au détriment du secteur public (en tout cas en milieu urbain), les pères de famille doivent en payer les frais. D’où toute la charge de stress et de crispation qui entoure, pour eux, les préparatifs de la rentrée scolaire. Il leur faut ainsi faire face aux dépenses tout aussi exorbitantes qu’incontournables liées aux frais de scolarisation de leurs progénitures, sans compter les charges relatives à l’achat de l’uniforme et des beaux habits d’apparat pour le jour ‘’J’’ de la rentrée. Et dès le premier jour, ils reviennent avec la longue liste des fournitures scolaires à acheter et au plus vite.
Et ce n’est pas fini ! Dans beaucoup de cas, il faut aussi songer à fournir un moyen de déplacement pour les plus grands inscrits dans des établissements sis à l’autre bout de la ville. Dans le moindre des cas, cet impératif conduit à l’achat d’une moto. Pour certains, c’est carrément une voiture qu’il faut. Avec à la clé une dotation en carburant, toute l’année durant. Autrement, il faut se plier à la rude loi de la corvée quotidienne constant à déposer les élèves chacun à son école, puis de refaire le même trajet pour le retour à la maison à la descente des classes.
La situation parait plus compliquée pour plusieurs familles de la capitale ayant enduré les conséquences des dégâts causés par les inondations, allant jusqu’à pousser des habitants de quartiers entiers à élire domicile dans les écoles. Pour ces familles ayant quitté leurs habitations, la rentrée scolaire comporte encore plus d’enjeux. Hélas, les exigences de l’éducation des enfants ignorent les pesanteurs du moment. Car, si les écoles publiques mises à la disposition des élèves peuvent atténuer les charges des parents, les responsables des établissements privés, qui accueillent une bonne partie des effectifs, eux, ne font guère de cadeau. Aussi, pour donner une chance à sa progéniture de fréquenter dans ces écoles, il n’y a qu’une chose à faire : vider le fond de sa…gibecière, pour payer les frais de scolarité !
Finalement, le seul motif de consolation pour papa et maman, c’est que désormais, ils peuvent accéder à la télécommande de la télévision pour capter les chaines et les émissions de leur choix, pendant que le petit ‘’boss’’ ayant imposé, durant les vacances, son joug sur le reste de la famille en confisquant la télécommande, lui, se retrouve le nez plongé dans les livres et cahiers.
Assane Soumana(onep)