
Une descente de presse organisée par l’UNICEF en collaboration avec la Cellule Appui à la Communication (CAC) du Ministère de la Communication a séjourné à Maradi du 31 mai au 03 juin 2023 afin de constater le déroulement et les résultats obtenus dans le cadre du Cash Plus, une opération du Programme de Filets sociaux en réponse à la sécheresse 2021.
Ce programme a vu le jour pour donner suite à la mauvaise campagne agro-sylvo-pastorale de 2021. Il est mis en œuvre par l’Unité de gestion technique du projet Filets Sociaux Adaptatifs II «Wadata Talaka». L’Etat du Niger a sollicité l’aide des partenaires techniques et financiers, parmi lesquels, l’UNICEF, pour accompagner ses efforts. Les fonds BMZ/KFW du gouvernement allemand mobilisés par l’UNICEF ont permis une extension horizontale du projet pilote de transferts monétaires en réponse à la sécheresse à 6.450 ménages additionnels dans la commune de Chadakori et Dan Goulbi (Région de Maradi) à travers le Projets Filets Sociaux II «Wadata Talaka».

l’opération Cash Plus
Ainsi, chaque ménage ciblé par le cash sécheresse dans les 2 communes (90 villages) a reçu 45.000FCFA par trimestre sur une période de 12 mois. Les trois premiers paiements ont eu lieu en août 2022, novembre 2022 et en février 2023. La quatrième et dernière distribution a eu lieu du 23 mai au 2 Juin 2023. Les opérations de paiement de la quatrième tranche du programme de Filets sociaux en réponse à la sécheresse est conduite par des équipes de paiement de COOPEC Yarda, en présence du Responsable Animateur Terrain (RAT) du projet Filets sociaux et d’un représentant du Cabinet INTES chargé de la supervision et du contrôle du déroulement des paiements sur le terrain.
Pour ce quatrième et dernier paiement dans la commune de Chadakori (Guidan Roumdji), 3.242 ménages bénéficiaires pour 28 villages ont perçu 145.890.000FCFA et pour la commune de Dan Goulbi (Dakoro), 3.208 ménages bénéficiaires issus de 33 villages ont perçu 144.315.000FCFA. Pour la bonne marche de cette opération, 183 membres des comités de gestion des plaintes des 61 villages bénéficiaires que comptent les deux communes, ainsi que 6 des 10 membres des CGP communaux.
Le maire de la Commune Rurale de Chadakori, M. Haladou Oumarou a d’abord remercié le projet Filets sociaux et son partenaire qu’est l’UNICEF pour cette opération qui a redonné de l’espoir à des centaines de foyers. «Nous sommes ravis de cette activité qui est venue à point nommé pour notre population qui, en a tant besoin» a-t-il dit, avant d’ajouter que sa commune et même les bénéficiaires ont été sélectionnés selon un certain nombre de critères. Au nombre de ces critères, il a cité le degré de vulnérabilité des ménages qui est le premier. «Nous avons eu au tout début, une incompréhension dans le choix des villages et des bénéficiaires. Par la suite et avec des sensibilisations, tout est rentré dans l’ordre» a-t-il confié. Le maire de Chadakori confirme que cette opération de Cash Plus a apporté un changement positif car elle est intervenue à un moment où la population était dans la souffrance. Aujourd’hui ces foyers vulnérables arrivent à se nourrir et d’autres ont pu investir une partie de cet argent dans l’achet de petits ruminants ou dans des activités génératrices de revenus.

Pour Madame Saratou Ousmane, bénéficiaire, le démarrage de cette opération a été une aubaine, car dit-elle, la situation était insoutenable. «Par manque de vivres, nous faisons face souvent aux pleures des enfants. Il nous faut user des astuces pour les calmer. Aujourd’hui, le changement est palpable car nous arrivons à les nourrir et même faire profiter les autres», se réjouit-elle.
Cette opération de Cash Plus a été plus bénéfique pour Madame Maimouna Ibrahim, veuve, mère de huit (7) enfants. «J’arrive à nourrir ma famille avec les 45.000 f que je reçois chaque trimestre. J’ai pu m’acheter une brebis et une chère» se réjouit-elle. Madame Maimouna Ibrahim ne s’est pas arrêtée là. «Je me suis investie dans une activité de vente de nourriture. Avec cette activité génératrice de revenu, j’arrive parfaitement à joindre les deux bouts et mes enfants m’aident dans cette activité. La recette quotidienne varie, mais j’arrive à engranger chaque jour entre 3000 et 4500f. Ce qui n’est pas négligeable», reconnait-elle. Sa plus grande satisfaction est que cette opération de Cash Plus lui a permis d’avoir une activité lucrative. «Aujourd’hui, avec la fin de cette opération, je continuerais mon petit commerce parce que je viens de trouver une activité génératrice de revenu qui me permet de supporter la charge de ma famille», s’est-elle réjouie.
Le représentant du chef de village de Guidan Magagi, M. Issa Mindawe rappelle que le Projet Filets sociaux a mené quatre opérations de cash dans son village. «Quand cette opération n’avait pas commencé, beaucoup de gens souffraient. Aujourd’hui, on se rend compte que cette opération a été utile pour la population. Les échos qui me sont parvenus me permettent de dire que la population a ressuscité grâce à cette action», a-t-il affirmé. Le représentant du chef de village de Guidan Magagi a indiqué que la dernière paie de ce mois de juin a permis à beaucoup d’acheter des semences pour la campagne agricole. Sa satisfaction est que cette opération a été menée dans les règles de l’art, aussi bien dans le choix des bénéficiaires que dans le processus de paiement des différentes tranches et ce, sans aucune plainte. C’est pourquoi, M. Issa Mindawe adresse ses remerciements à l’endroit de l’Etat qui a initié ce programme.
Selon le Responsable Animation Terrain (RAT) de Filets sociaux à Chadakori, M. Saidou Aminou Kassim, le rôle des ‘’RAT’’ est d’encadrer les bénéficiaires en les dotant des documents qui leur permettent de toucher leur argent. Les RAT vérifient aussi l’usage qu’en font les ménages de cet argent destiné à payer de la nourriture et de créer des activités génératrices de revenu. «Comme vous le constatez, beaucoup de femmes ont aujourd’hui une activité génératrice de revenu. Après cette opération, nous sommes sûrs que ces femmes ne sont plus vulnérables parce que elles ont une activité» a-t-il dit. M. Saidou Aminou Kassim a enfin reconnu que cette opération est une satisfaction parce que la population n’est plus en situation de crise. La seule difficulté qu’il rencontre souvent c’est quand les conjoints divorcent. «Dans ce cas on divise l’argent au prorata des charges de la femme ou du mari», a-t-il expliqué.

Enfin, la radio communautaire de Chadakori a joué un rôle important dans la bonne marche de cette opération. Selon son directeur, la radio a beaucoup aidé dans la diffusion des messages relatifs à cette opération. «Nous faisons une large diffusion à la veille de chaque paiement pour que les bénéficiaires soient informés» a-t-il dit.
Tiémogo Amadou ANP-ONEP Maradi