La grossesse est une période importante dans la vie de la femme, durant laquelle elle doit prendre soin de sa santé et celle de son futur bébé. En effet, pour éviter certaines maladies ou complications lors de l’accouchement, les gynécologues recommandent aux femmes enceintes un suivi régulier de la grossesse. Mais, il se trouve qu’actuellement en milieu rural et même en zone urbaine, certaines femmes se montrent très négligentes. Or l’échographie permet de vérifier l’évolution du fœtus.
Selon les explications de la gynécologue obstétricienne, Pr Madeleine Garba l’échographie est un examen d’imagerie qui permet de visualiser le fœtus en intra-utérin. C’est-à-dire depuis le début de la grossesse jusqu’à ce ce que le fœtus soit à terme. Il s’agit spécifiquement de permettre à la femme de mieux comprendre l’évolution de sa grossesse. «Pour une femme enceinte, l’échographie est très importante parce qu’elle lui permet de voir si la grossesse est bien située, localisée, normale ou pas (c’est-à-dire si c’est une grossesse qui se trouve ailleurs que dans la trompe). Donc en un mot, de voir l’évolution de la grossesse», a-t-elle précisé. La gynécologue obstétricienne a par ailleurs relevé qu’en temps normal, la femme enceinte doit faire trois échographies en moyenne. Mais en cas d’une pathologie, les échographies peuvent être plus rapprochées. «Par exemple en cas d’une grossesse gémellaire, normale c’est dire une grossesse multiple ou il n’y a pas de complication, l’échographie peut aller jusqu’à 5 et 6 pour voir si les fœtus évoluent correctement et harmonieusement», affirme-t-elle.
En cas de constatation d’une malformation, on peut demander l’avis par exemple du chirurgien pédiatre pour savoir quelles sont les chances que l’enfant puisse naitre, s’il va survivre ou pas. «Il y a également l’examen du caryotype qui nous permet au niveau des cellules de voir si ce fœtus est normal. Par exemple, dans le cadre de la trisomie, souvent les femmes à partir d’un certain âge ou sous des signes d’appel, le médecin peut proposer de coupler l’échographie avec des examens de biologie pour savoir les différents risques qu’elles ont d’avoir un fœtus en trisomie parce qu’en matière de suivi de la grossesse, ce n’est pas seulement l’échographie mais parfois on a besoin de ces deux examens complémentaires pour détecter la malformation. Aujourd’hui, même si vous dites à un parent voilà son enfant ne va jamais marcher, le parent peut dire qu’il veut son enfant tel. C’est toujours les parents qui ont le dernier mot en cas d’interruption thérapeutique médicale», a-t-elle fait savoir.
Selon la gynécologue obstétricienne, les femmes qui ne pratiquent pas l’échographie pendant la grossesse, peuvent avoir des complications au terme de la grossesse ou à l’accouchement. «Imaginez-vous, un fœtus qui a une grosse tête qu’on appelle hydrocéphalie, cela va causer des problèmes à l’accouchement. Si c’est une femme qui se trouve en zone rurale, elle ne pourra pas accoucher d’elle-même et cela peut causer une déchirure spontanée de l’utérus. En cas aussi d’une malformation ou bien des tumeurs à un niveau du corps de fœtus surtout si c’est une grosse tumeur, il y aura des difficultés à l’accouchement et ça peut conduire même à la rupture utérine», a-t-elle expliqué.
Pr Madeleine Garba a conseillé les femmes de faire une échographie au premier trimestre, une autre échographie au 5ème mois et une troisième pendant le 7ème mois. Mais souvent, les femmes attendent le troisième trimestre pour faire la première échographie ce qui n’est pas bien car l’idéal déjà de la première échographie va permettre de voir si la grossesse est bien ajustée, si elle évolue bien. «Il y a des malformations au premier trimestre qui peuvent apparaitre, par exemple le fait que la voûte crânienne ne soit développée et ça on peut le voir au premier trimestre. L’échographie du 5ème mois va aussi permettre de voir si les organes sont bien développés et ou en place. C’est ce qu’on appel l’échographie morphologie qui nous montre l’aspect de l’enfant», a-t-elle conclu.
Yacine Hassane (ONEP)