Une réunion conjointe G5 Sahel / Union Africaine et CEDEAO de réflexion stratégique sur la lutte contre le terrorisme s’est tenue hier 16 mars à l’Hôtel Gaweye de Niamey. Cette rencontre rentre dans le cadre de la mise en œuvre de la Décision du 33ème Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine tenu à Addis-Abeba les 9 et 10 février 2020, relative au déploiement d’une force additionnelle de 3000 militaires pour appuyer les efforts des pays du G5 Sahel dans la lutte contre les groupes armés terroristes.
C’est le ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l’Intégration Africaine et des Nigériens à l’Extérieur, M. Kalla Ankouraou qui a présidé la cérémonie d’ouverture de la réunion qui a regroupé le ministre d’Etat en charge de l’Intérieur, le ministre de la Défense Nationale, le ministre directeur de cabinet du Président de la République, les responsables des Forces de Défense et de Sécurité, les représentants de l’Union Africaine, du G5 Sahel et de la CEDEAO.
Cette rencontre a été sanctionnée par un communiqué final lu par le secrétaire permanent du G5 Sahel, M. Mamane Sambo Sidikou. Les participants ont unanimement reconnu la persistance de la menace terroriste au Sahel en dépit des actions entreprises par les Etats concernés pour l’éradiquer. La réunion se félicite de la décision de l’UA de déployer 3000 militaires pour appuyer les efforts des pays du G5 Sahel et souligne la nécessité, la pertinence et l’urgence de ce déploiement. En outre la réunion a mis en exergue la nécessité de conduire une mobilisation des ressources nécessaires pour permettre la mise en place rapide de la force ainsi que son autonomie. Cette mobilisation des ressources est une condition essentielle pour que la force soit dotée des capacités opérationnelles notamment en termes de combat, de mobilité et d’acquisition de renseignement. La réunion a aussi décidé de la mise en place d’un comité composé des représentants de l’UA, de la CEDEAO et du G5 Sahel pour discuter des modalités techniques pour le déploiement rapide de la force et initié le processus de planification y afférent.
Très préoccupé par la situation qui prévaut dans cette zone, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UA, lors de la 33ème session ordinaire de la conférence tenue les 9 et 10 février 2020 à Addis-Abeba ont pris la décision dans un élan de solidarité avec les pays et les populations du Sahel de déployer un tel contingent pour, aider à combattre les groupes terroristes, a rappelé le ministre en charge des Affaires Etrangères, M. Kalla Ankouraou à l’ouverture de cette rencontre. C’est pour donner effet à la décision du sommet que s’est tenue cette réunion au cours de laquelle les acteurs impliqués ont discuté de manière approfondie de toutes les questions relatives aux stratégies, à la planification et aux modalités pratiques que nécessite le déploiement de ces 3000 Hommes, a expliqué M. Kalla Ankouraou.
Les conclusions de cette rencontre, a précisé M. Kalla Ankouraou, vont tenir compte de l’urgence des actions à entreprendre pour faire face à la situation sur le terrain qui a connu une dégradation notable au cours du dernier trimestre 2019. Elles doivent également tenir compte de la nouvelle dynamique créée depuis le sommet de Pau pour jeter les bases d’une coordination efficace des interventions.
Auparavant, le ministre mauritanien de la Défense également président en exercice du Conseil des Ministres du G5 Sahel, M. Hanena Ould Sidi a indiqué que le déploiement d’une force additionnelle permettra de densifier la présence militaire sur le terrain. Les discussions doivent permettre de définir les modalités d’intégration de cette force additionnelles à la force conjointe qui doit rester le socle sur lequel le dispositif sécuritaire renforcé doit s’appuyer et la rendre plus efficace, a-t-il expliqué.
«La décision du dernier sommet était attendue et il nous appartient désormais de la mettre en œuvre, nous avons jusqu’ici mené des actions concrètes dans le cadre de la force multinationale mixte mais également le G5 Sahel », a déclaré M. Smail Chergui, Commissaire Paix et Sécurité de l’Union Africaine. Il a en effet annoncé la contribution qui viendrait incessamment de la Chine en matériel et en équipement divers qui permettra de consolider ce que font les pays du G5 Sahel. « Comme tous les pays membres du G5 Sahel, nous sommes frustrés par le fait que les annonces faites à Bruxelles il y a 2 ans ou celles qui ont été faites au Sommet Economique de Nouakchott sur les 40 projets de développement n’ont pas été au rendez-vous », a déploré M. Smail Chergui. Ceci souligne à suffisance l’importance de l’engagement africain d’abord.
Aïchatou Hamma Wakasso(onep)