Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM. Mohamed Bazoum, se trouve depuis hier, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, où il prend part aux travaux de la réunion des Chefs d’État et de Gouvernement pour soutenir une 20ème reconstitution ambitieuse des ressources de l’Association Internationale de Développement (IDA20). Le Chef de l’Etat est accompagné dans ce déplacement de : M. Hassoumi Massoudou, Ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères et de -la Coopération ; M. Rabiou Abdou, ministre du Plan ; M. Alkache Alhada, ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation ; M. Ibrahim Sani Abani, Directeur du Cabinet du Président de la République ; M. Moussa Aloua, Ambassadeur du Niger en Côte d’Ivoire.
Cette rencontre d’Abidjan, qui a été rehaussée par la présence de plus d’une vingtaine de Chefs d’Etat et de Gouvernement du continent africain, a été sanctionnée par la ‘’Déclaration d’Abidjan’’, devant constituer un cadre de référence pour la priorisation des interventions du Groupe de la Banque Mondiale au cours des années à venir. Sur le point relatif aux évolutions économiques et sociales récentes et aux défis liés à la relance COVID-19, la Déclaration a d’abord noté que l’Afrique Sub-Saharienne (ASS) a connu en 2020 la contreperformance économique la plus importante jamais enregistrée depuis plusieurs décennies, en raison de la crise mondiale due à la pandémie de la COVID-19. « Le taux de croissance économique de la région s’est établi à -1.9% en 2020 selon le dernier rapport sur les perspectives économiques régionales du Fonds Monétaire International contre 3.6% initialement prévu. La pandémie a fortement affecté les indicateurs sociaux et a freiné les progrès entamés dans la marche vers l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) de 2030 ainsi que ceux de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. L’emploi a reculé́ d’environ 8.5% en 2020, et plus de 32 millions de personnes ont basculé dans l’extrême pauvreté́ », souligne la déclaration.
Entre autres contraintes ayant lourdement pesé sur les pays du continent, la Déclaration d’Abidjan souligne qu’en plus de la pandémie de la COVID-19, et ses impacts économiques, sanitaires, et humanitaires, s’ajoutent la crise sécuritaire subie par plusieurs pays d’Afrique Sub-Saharienne, son risque d’expansion et la nécessité pour les États d’y consacrer des ressources importantes souvent au détriment d’autres dépenses de développement. S’y ajoutent également les contraintes budgétaires et de trésorerie qui se sont accentuées pour les pays de la région, entrainant un accroissement de notre endettement notamment non concessionnel. « Alors que les capacités de mobilisation de recettes fiscales ont été confrontées à la fermeture de nombreuses entreprises ou à la baisse drastique d’activités, les investissements directs étrangers se sont amenuisés et les dépenses immédiates pour faire face à la crise sont devenues plus importantes », déplore la même source.
Devant cet état de fait, les Chefs d’Etat et de gouvernement ont dégagé des priorités pour une meilleure reprise en Afrique. Aussi, ont-ils estimé que « c’est donc le moment d’AGIR et les ressources de l’IDA doivent nous permettre de relancer nos économies ainsi que le processus de développement pour aider nos populations à se remettre de l’impact de la COVID-19, repenser collectivement nos approches de développement et nous concentrer sur les obstacles les plus critiques qui empêchent une reprise verte, résiliente et plus inclusive ».
Une autre priorité c’est celle d’investir dans le capital humain et le protéger seront essentiels pour reconstruire une économie à productivité élevée, inclusive et plus résiliente. « Cela implique l’amélioration des systèmes sanitaires, éducatifs, ainsi que l’insertion socio-professionnelle des jeunes par la qualité de la formation professionnelle et de l’enseignement technique. Notre devoir est de protéger nos populations des chocs futurs par des filets de sécurité robustes et adaptables, ainsi que des systèmes de prestation de services résilients », indique la Déclaration.
Les autres priorités portent sur la promotion de la création d’emplois par le développement du secteur privé, acteur clé de la transformation de nos secteurs économiques stratégiques, et la relance économique, tout en soulignant que ‘’les questions liées à la sécurité, à la fragilité et à la paix soient considérées comme des préalables à une relance économique durable’’.
Ainsi, tenant compte de tous ces points évoqués, les Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays d’Afrique réitèrent l’appel qu’ils ont lancé lors du Sommet sur le financement de l’Afrique à Paris du 18 mai 2021, pour un soutien accru au continent en vue de mieux se reconstruire après la crise découlant de la pandémie de COVID-19. De même, ils exhortent les donateurs de l’IDA à soutenir une reconstitution ambitieuse et importante des ressources de l’IDA20 pour une mobilisation d’au moins 100 milliards USD d’ici la fin de l’année 2021, afin d’atteindre les objectifs énoncés dans la présente déclaration.
D’autre part, ils se sont engagés à améliorer significativement la capacité d’absorption, par nos pays, des ressources pour une exécution diligente des projets et programmes, mais aussi à poursuivre les efforts de mobilisation des recettes fiscales, et à utiliser de façon transparente et efficiente les ressources mobilisées, tout en renforçant la gouvernance.
Par Assane Soumana(onep)