Le comité multisectoriel de pilotage du Projet « Eliminer les Barrières qui freinent l’Education des jeunes filles dans les zones fragiles et touchées par le conflit au Niger », a tenu hier à Niamey, sa première réunion. Il s’est agi à travers cette rencontre présidée par M. Ali Béty, Haut-Commissaire à l’Initiative 3N et président dudit Comité, d’échanger sur les questions stratégiques et opérationnelles en vue d’une meilleure orientation de la mise en œuvre du BBGE. C’était en présence du représentant du PAM et chef de file du Projet en fin de mission au Niger, M. Sory Ouane et les représentants des Agences actrices de mise en œuvre du projet
Dans son intervention, le Haut-Commissaire à l’Initiative 3N, M. Ali Béty a souligné les missions assignées au comité de pilotage qui sont entre autres de définir les orientations stratégiques du projet en lien avec le contenu du document de projet ; d’examiner et approuver le plan de travail et le budget annuel du BBGE; d’examiner et valider les rapports périodiques et financiers ; de veiller à la cohérence des interventions dudit projet, avec le Plan de Développement Economique et Sociale, les orientations stratégiques de l’Initiative 3N et la Politique Nationale de Sécurité Nutritionnelle ; de veiller à la complémentarité et à la synergie entre ce Projet et les autres projets et programmes contribuant à l’atteinte de l’axe 4 de l’Initiative 3N(amélioration de l’état nutritionnel des nigériennes et des nigériens) ; de prendre les décisions stratégiques permettant de maintenir une cohérence entre le projet et l’évolution du contexte national ; de formuler des recommandations aux agences de mise en œuvre (UNICEF PAM, UNFPA) et les bailleurs de fonds du projet BBGE ; d’approuver les recommandations issues des revues conjointes du projet et veiller au suivi de leurs mises en œuvre. Cependant, a-t-il déploré, la situation sanitaire caractérisée par la COVID-19 et le contexte électoral n’ont pas permis au Comité de Pilotage de se réunir ne serait-ce qu’une fois, moins encore chaque trimestre conformément à l’arrêté. Toutefois a ajouté M. Ali Béty, l’existence d’un pôle technique a facilité le déroulement des activités.
Pour sa part, le représentant du PAM et chef de file du Projet BBGE, M. Sory Ouane a d’abord indiqué que ce projet est une initiative conjointe du Gouvernement du Niger et des Agences du Système des Nations Unies, en l’occurrence le PAM, l’UNICEF et l’UNFPA, qui a pour objectif de soutenir les politiques nationales dans les domaines de l’Education, de la Nutrition, de la Protection Sociale de la Sécurité Alimentaire et offrir des opportunités permettant d’accompagner les jeunes filles tout au long de leur cursus scolaire. Le programme BBGE, intervient a-t-il souligné, dans les zones d’urgence à savoir : les régions de Diffa, Tahoua et Tillabéri, où les possibilités d’éducation sont remises en cause par l’insécurité transfrontalières qui engendre des déplacements massifs de populations. Il cible au total 94.450 bénéficiaires dont environs 20 000 filles adolescentes et s’inscrit dans l’axe 2 du Programme pro résilience de l’Etat et dans l’engagement 6 de la Politique Nationale de Sécurité Nutritionnelle, avec une approche plus globale et intégrée qui cible l’école comme porte d’entrée pour briser le cycle intergénérationnel de la malnutrition. La collaboration entre les Agences du Système des Nations Unies et les Autorités nigériennes notamment le Haut-Commissariat à l’Initiative 3N dans le cadre du Programme BBGE a permis selon le représentant du PAM d’atteindre des résultats encourageants en un an de mise en œuvre. Il s’agit : dans le domaine de l’Education à travers le programme d’alimentation scolaire, de l’octroi des bourses aux adolescentes scolarisées et les espaces sûrs pour le retour des filles à l’école ; dans le domaine de la nutrition et de l’accès au service d’hygiène et assainissement à travers la supplémentation des adolescentes en fer acide folique et la construction des latrines, des bornes fontaines ainsi que la mise en place des dispositifs de lavage des mains dans les écoles. Sur les aspects liés à la communication pour un changement de comportement social, il a noté la prise en charge des questions de santé de la reproduction, les violences basées sur le genre, le mariage des enfants et les grossesses précoces. M. Sory Ouane s’est en fin réjouit des progrès réalisés en ce qui concerne le renforcement des capacités des structures gouvernementales aussi bien au niveau central que déconcentré.
Par Aïchatou Hamma Wakasso(onep)