Le Médiateur de la République Me Ali Sirfi Maiga a présidé, hier matin dans les locaux de la Maison de la presse, la cérémonie d’ouverture de la réunion sur l’accès de l’information sur les femmes et l’accès des femmes à l’information. A cette occasion, Me Ali Sirfi Maiga a indiqué que dans les démocraties contemporaines, l’une des premières dettes des représentants du peuple, vis-à-vis de celui-ci, est l’obligation quotidienne de compte-rendu.
Il a ajouté qu’il faut que suivant des procédés librement et clairement définis, les citoyens soient pleinement et régulièrement informés de la manière dont ses délégués exécutent les mandats qui leur ont été confiés. «Il est évident que ce droit est escamoté chaque fois que l’information et les documents qui la portent sont cachés, chaque fois que le secret d’Etat l’emporte sur le devoir de franchise, chaque fois que l’opacité est la règle et la transparence l’exception. Cependant, informer ne saurait s’arrêter à la simple mise à disposition des usagers des textes publics. Il faut en plus que les intéressés soient à même de percer les mystères de l’écriture, qu’ils puissent comprendre la lettre et l’esprit de chaque acte, de chaque document. Qu’ils puissent être encadrés non seulement, aux fins qu’ils maitrisent parfaitement les voies de recours mais aussi les mécanismes de plaintes que leur offrent les lois et règlements du pays » a souligné le Médiateur de la République.
«L’Etat a donc en charge une mission quotidienne de formation, d’instruction citoyenne et de vulgarisation des textes publics. C’est conscient de tout cela que le constituant nigérien a proclamé le droit à l’information à travers l’article 31 de la Constitution du 25 novembre 2010, dont le contenu a été précisé par l’ordonnance 2011-22 du 23 février 2011 portant charte d’accès à l’information publique et aux documents administratifs. L’article 28 de ce texte fait du Médiateur de la République l’organe de veille du respect de ce droit », a dit Me Ali Sirfi Maiga.
«Votre réunion d’aujourd’hui, qui a pour thème l’accès à l’information des femmes au Niger, vient à point nommé, en ce qu’elle coïncide avec la création au sein de mes services d’une direction de l’accès à l’information publique et aux documents administratifs, afin de donner une bonne visibilité à nos actions et de mieux canaliser les démarches des usagers » a-t-il dit.
Sur l’intérêt de cette réunion, Me Ali Sirfi a indiqué qu’elle permettra d’abord, au regard des objectifs visés, de porter un regard critique sur le processus de mise en œuvre de l’ordonnance portant charte d’accès à l’information publique et aux documents administratifs, tout en proposant des solutions idoines pour l’accélération de son application, de manière à mieux organiser l’offensive pour un meilleur exercice de ce droit. «Elle est importante d’autre part en ce que, dans la perspective de la tenue d’un dialogue à l’échelle régionale sur l’accès des femmes à l’information, initié par l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (IPAO), elle se propose de faire aux autorités nationales en charge de la communication, des propositions pour inclure une composante genre dans l’ordonnance portant charte d’accès à l’information publique et aux documents administratifs, pour la constitution d’un front uni sur les intérêts communs relatifs à l’accès à l’information et aux droits des femmes, ainsi que pour développer des pistes de collaboration de nature à garantir le plein accès des femmes à l’information », a conclu le Médiateur de la République.
Par Oumarou Moussa(onep)