La Direction régionale de la santé, de population et des affaires sociales (DRSP/P/AS) a initié du 22 au 26 septembre 2023 une caravane de sensibilisation en direction des populations de ladite région. L’objectif de cette caravane est de sensibiliser les populations sur l’importance des soins post-nataux, les accouchements assistés par un personnel qualifié, les soins prénataux, la planification familiale, les consultations nourrissons et les maladies évitables par la vaccination. Au cours de cette mission, les caravaniers, composés des cadres de la DRSP/P/AS, des acteurs syndicaux du secteur de la santé et des journalistes, ont sillonné les districts sanitaires d’Abala, Filingué, Balleyara, Torodi, Gothèye et Ayorou.
Pour rappel, cette sortie des acteurs de la santé dite caravane de sensibilisation, officiellement lancée par les autorités régionales, est matérialisée en deux étapes pour le 1er semestre de l’année 2023 qui a concerné 7 districts sanitaires. Cette caravane est une campagne de communication et de sensibilisation en vue de favoriser un changement de comportement et d’améliorer la situation sanitaire de la population. A chaque étape, c’est-à-dire au niveau des districts que les membres de la mission, appuyés par des équipes locales, notamment les MCD (Médecin Chef de Districts), les communicateurs des districts, etc, ont été en contact direct avec les populations. Une démarche de la DRSP/P/AS à travers le fonds commun qui consiste à prévenir la survenue des maladies évitables par la vaccination et les décès qui leurs sont associés.
Le Niger a mis en place depuis 1987, le Programme Elargi de Vaccination (PEV) dont les composantes essentielles sont d’une part la vaccination de routine des enfants de moins d’un an et des femmes en âge de procréer, d’autre part la vaccination supplémentaire et la surveillance, des maladies cibles. Ainsi, le Programme Elargi de Vaccination (PEV) a fait d’énormes progrès depuis sa création mais il reste confronté à certaines difficultés liées à plusieurs facteurs, notamment le problème récurrent d’insuffisance du financement, la passivité de la surveillance épidémiologique et des activités de vaccination de routine, l’inactivité des structures de coordination et de mobilisation sociale en dehors des campagnes de vaccination de masse, l’ignorance des parents d’où des cas persistants de refus à la vaccination, l’absence de stratégies de vaccination de grandes populations nomades entre autres, l’accumulation du nombre d’enfants et de femmes non vaccinés ou incomplètement vaccinés, surtout dans les zones d’insécurité.
C’est ainsi que Abala a constitué la première étape de cette caravane. Avant de rencontrer la population, les caravaniers se sont rendus à la préfecture d’Abala pour une visite de courtoisie où ils ont été accueillis par le préfet dudit département et ses proches collaborateurs. En effet, le préfet a vivement et positivement apprécié cette initiative du DRSP de Tillabéri. Il a encouragé les acteurs à multiplier les campagnes afin de sensibiliser le maximum des communautés sur les questions en lien avec la santé, particulièrement l’importance de la vaccination surtout en routine qui n’est jusque-là pas très bien cernée par les communautés.
Après cette visite, les membres de la mission se sont rendus sur le site urbanisé des refugiés d’Abala où une foule humaine les attendait avec impatience. Ici les populations, des hommes et des femmes, tout âge confondu, ont prêté une oreille attentive à leurs hôtes. Les cadres de la DRSP/P/AS ont développé en détail les thèmes (soins post nataux, les accouchements assistés par un personnel qualifié, les soins prénataux, la planification familiale, les consultations nourrissons) sur la santé de la reproduction face aux populations, les maladies évitables par la vaccination, le respect du calendrier vaccinal et bien d’autres thématiques en relation avec les services de santé. Les acteurs syndicaux du secteur de la santé, membre de cette mission, ont saisi l’opportunité de mettre l’accent sur leurs droits et devoirs face aux services de santé. Ils ont surtout expliqué aux populations que ces services de santé sont les leurs. La population doit s’en approprier, car sans population il n’y aura ni agent de santé encore moins des formations sanitaires.
Ces populations, composées des autochtones, des déplacés internes, qui attendent impatiemment ces genres de rencontres, ont saisi l’occasion pour s’exprimer librement et sans tabou sur les thématiques abordées au cours de la mission. C’était d’ailleurs l’opportunité de poser le débat sur certaines questions relativement à certains manquements constatés de part et d’autre.
A toutes les étapes c’est le même exercice : mobiliser les populations, passer les messages afin de les convaincre pour fréquenter les formations sanitaires et une meilleure approche entre les populations et les services de santé. L’ensemble des communications et sensibilisation sont faits en langue locale pour une meilleure compréhension des populations. « Ecoutez-moi très bien, cette caravane est là pour vous parler des questions qui engagent tout le monde. Nous sommes venus pour vous. On va vous entretenir sur des thématiques en lien avec les soins post nataux, les accouchements assistés par un personnel qualifié, les soins prénataux, la planification familiale, les consultations nourrissons et les maladies évitables par la vaccination. Vous savez, malgré les efforts des autorités nigériennes et leurs partenaires, la fréquentation des formations sanitaires par nos populations reste encore problématique. Nous sommes venus auprès de vous pour vous parler de certains thèmes mais aussi pour vous écouter pour qu’ensemble nous puissions trouver une solution », tel est le contenu du message adressé aux populations.
Les objectifs assignés ont été pleinement atteints
Les caravaniers ont insisté sur la compréhension, et l’implication de tous. A l’issue de cette campagne, les caravaniers ont un motif de satisfaction. « Les objectifs de cette caravane ont été pleinement atteints, car partout où nous sommes passés les autorités et les populations sont sorties nombreuses pour nous écouter. Elles ont posé les problèmes, nous les avons écoutés et nous allons trouver des solutions. De l’est à l’ouest, nous avons parcouru l’ensemble des départements de la région pour être en contact avec la population. Il faut que tout le monde comprenne l’importance de ce que nous sommes en train de dire. C’est très important. Les services de santé ne doivent plus être vus comme un dernier recours en cas de maladie mais un premier recours», a déclaré Seybou Hamidou de la DRSP/P/AS. Le calendrier vaccinal, selon lui semble être méconnu. Les conséquences qui en résultent sont multiples et multiformes. Des vaccins acquis à grand frais périment dans les formations sanitaires, les taux de fréquentation des formations sanitaires restent peu élevés, les maladies évitables par la vaccination continuent de faire des ravages et les indicateurs relatifs à la vaccination sont au rouge malgré tous les efforts de l’Etat et de ses partenaires.
Il devrait aussi ajouter que, les maladies d’origine hydrique constituent une préoccupation dans la région de Tillabéri. En effet, des cas de choléra sont signalés dans plusieurs contrées de la région. «La déclaration des premiers cas, en cas d’épidémie se fait tardivement ce qui engendre des décès. Ces situations mettent en danger la santé des femmes et celle des enfants. C’est pour toutes ces raisons que la direction régionale de la santé publique, de la population et des affaires sociales de Tillabéri a initié cette caravane», a-t-il conclu.
Abdoul-Aziz Ibrahim ONEP/Tillabéri