Pour une évolution remarquable de la situation de la scolarisation de la jeune fille dans notre pays, la responsable de la Division promotion des stratégies, de l’accès et du maintien à la Direction pour la Promotion de la Scolarisation et de la Formation des Filles, Mme Hamsatou Issoufou Moumouni a énuméré un certain nombre de propositions. Parmi celles-ci, on peut citer l’implication forte des hautes autorités du pays, l’application des textes de protection des filles en cours de scolarité, la dotation des filles en kits d’hygiène, la mise en œuvre de cours de remédiation pédagogique, l’octroi de bourses, kits, prix d’encouragement aux filles, l’appui aux familles vulnérables, l’alphabétisation des parents, le renforcement des capacités des acteurs à tous les niveaux en genre, droits humains, Violences Basées sur le Genre.
Selon la responsable de la Division Promotion des stratégies, de l’Accès et du Maintien au ministère de l’Education Nationale, le développement de tout pays repose sur son éducation. A ce titre, a-t-elle fait remarquer, la scolarisation en général et celle des filles en particulier est l’un des baromètres à partir desquels l’efficacité et l’efficience du gouvernement sont mesurées, au regard des engagements auxquels le Niger a souscrits, relativement aux Objectifs de Développent Durable, la Stratégie de Développement Durable et de Croissance Inclusive (SDDCI – Niger 2035), etc.
Dans le cadre du respect de ses engagements, le gouvernement a pris les mesures suivantes en harmonie avec la Loi d’Orientation du Système Educatif Nigérien (LOSEN) et les différents programmes et plans (PDES, PSEF, PTSEF, etc.).
Elle a cité la signature du décret N°2017-935 /PRN/MEP/A/PLN/EC/MES du 05 Décembre 2017 portant sur la protection, le maintien et l’accompagnement de la jeune fille en cours de scolarité et ses arrêtés d’application, l’ouverture d’internats et lycées pour les filles, l’élaboration d’un règlement intérieur sensible au genre, l’octroi de bourses et de prix, de kits d’excellence aux filles méritantes, le renforcement des capacités des jeunes filles à travers des cours de remédiation et le programme de mentorat, en Compétences de Vie Courante (CVC), la dotation en kits d’hygiène, les causeries débats avec les filles et le renforcement des capacités des enseignants et encadreurs en genre et violences basées sur le genre en milieu scolaire afin de mieux prendre en compte le genre.
Malgré les dispositions prises par le gouvernement nigérien et des Partenaires Techniques et Financiers (PTF), d’énormes disparités existent encore entre les sexes et les régions.
A propos de la réduction de la disparité entre les genres, Mme Hamsatou Issoufou Moumouni a rappelé que les directions en charge de l’éducation et la formation ont élaboré et mettent en œuvre la Stratégie Nationale d’Accélération de l’Education et de la Formation des Filles et des Femmes (SNAEFFF : 2020-2030).
« Cette stratégie met l’accent sur un développement harmonieux de tous les segments de la chaine éducative, c’est-à-dire du préscolaire à l’Université. Les écarts entre les filles et garçons ; hommes et femmes peuvent être réduits à travers la mise en œuvre d’actions spécifiques à chaque volet et en tenant compte des besoins réels des différents groupes cibles », a-t-elle expliqué.
A cela s’ajoute le Programme de Résilience pour la Sauvegarde de la Patrie (PRSP) sans oublier les efforts de la ministre en charge de l’Education, Dr Elisabeth Sherif qui fait de la scolarisation des filles une de ses priorités.
Selon une source de l’UNESCO, les filles et les femmes représentent environ la moitié de la population du Niger, mais les filles ne constituent que 47,2% des enfants du primaire en 2022. Elles représentent 47,6% des élèves du 1er cycle du secondaire et 39,5% des élèves du secondaire second cycle. Concernant la participation à l’éducation, le taux brut de scolarisation (TBS) des filles au primaire est de 64,1% contre 72,4% pour les garçons en 2022, soit un écart de 8,3 points de pourcentage. Il est de 27,8 % pour les filles contre 30,9 % pour les garçons au 1er cycle secondaire soit un écart de 3,1 points de pourcentage. Au niveau du cycle secondaire, le taux d’achèvement des filles est de 14 ,8%, celui des garçons est de 16,0%, soit un écart de 1,2 points.
La même source note pour le second cycle du secondaire, que le taux d’achèvement des filles est de 6,9% alors qu’il a atteint 10,3% pour les garçons, soit un écart de 3,4 points en défaveur des filles. La persistance de ces écarts est liée à diverses raisons au nombre desquelles l’on peut citer la faible demande en éducation des familles liée à l’inadéquation de l’offre d’éducation, la montée de l’insécurité, l’insuffisance et la gestion peu efficiente des ressources financières destinées à l’éducation des filles. Pour inverser la tendance l’utilisation du numérique peut être une belle opportunité, a conclu Mme Hamsatou Issoufou Moumouni.
Abdoulaye Mamane (ONEP)