Le dopage consiste à consommer des substances médicamenteuses ou chimiques dans le cadre de la pratique d’un sport pour améliorer principalement les performances physiques. Sur ce sujet, M. Issoufou Alio, secrétaire permanent de l’organisation régionale Antidopage Afrique, zones II et III, a bien voulu décortiquer le sujet.
Le travail de ce professionnel consiste à assurer la coordination des activités de lutte contre le dopage dans le sport dans exactement 10 pays de l’Afrique de l’ouest. A cette 44ème édition du Sabre National de lutte traditionnelle, M. Issoufou Alio supervise un programme visant à sensibiliser et éduquer les lutteurs, les encadreurs et le grand public sur cette thématique. La sensibilisation sert à les informer sur les méfaits du dopage, sur la santé du sportif et sa carrière aussi.
Dans cette optique, le secrétaire permanent a organisé une conférence publique avec les jeunes athlètes des huit régions du Niger le 21 décembre 2023 au CEG 1 d’Agadez. A cette occasion, il a souligné l’importance de préserver la santé des athlètes au-delà des gains financiers car, le dopage est une question de santé publique. « Lorsque des substances dopantes sont utilisées pour améliorer les performances, on parle de dopage. Les médicaments sont destinés à traiter des maladies, pas à augmenter la force ou la puissance. L’utilisation de produits médicaux par des sportifs en bonne santé pour stimuler leurs performances et obtenir un avantage sur leurs adversaires peut entraîner des complications » a-t-il déclaré.
M. Issoufou Alio a également souligné que les effets du dopage peuvent être extrêmement graves car, les substances injectées attaquent les organes tels que les reins, le cœur et d’autres parties du corps, exposant ainsi les sportifs à des complications cardiovasculaires, à des risques de mort subite pendant l’effort, à des infarctus et même à des cancers du foie. Cela met en évidence la gravité de ce phénomène qui ne doit en aucun cas être toléré. En plus de ces conséquences néfastes sur la santé, les athlètes font face à des sanctions internationales, telles que celles établies par le code mondial antidopage qui est le principal outil de lutte contre le dopage. Un sportif contrôlé positif peut être suspendu jusqu’à 4 ans.
Le secrétaire permanent de l’organisation régionale Antidopage explique que le manque d’informations est un obstacle majeur dans la lutte contre le dopage. Selon lui, ce travail doit être partagé à plusieurs niveaux – d’abord au niveau régional, puis au niveau national, et enfin au niveau des organisations nationales antidopage et des fédérations nationales. M. Issoufou Alio souligne que le travail le plus important doit se faire au niveau des fédérations nationales car, ce sont elles qui sont responsables des sportifs. Elles doivent les informer et les sensibiliser sur les dangers du dopage pour leur santé et leur carrière, ce qui n’est malheureusement pas suffisamment fait.
« On ne peut pas parler en termes de cas dans la mesure où nous ne faisons pas de contrôle. Pour vérifier un sportif, il faut effectuer un prélèvement d’urine ou de sang, puis l’analyser dans un laboratoire agréé par l’Agence mondiale antidopage et attendre le résultat. Actuellement, nous sommes en phase de sensibilisation, nous cherchons à les informer et les préparer à éviter ce phénomène », a-t-il dit. M. Issoufou Alio a insisté sur l’importance pour les encadreurs de fournir des efforts pour chercher des informations utiles et les mettre à la disposition des sportifs car, cela relève de leur responsabilité. Il a enfin encouragé les sportifs, en leur rappelant que la clé pour gagner réside dans un entraînement de qualité et une alimentation adéquate.
Assad Hamadou (ONEP), Envoyé spécial