Un atelier de renforcement des capacités des acteurs régionaux de la sécurité routière a ouvert ses travaux le 03 Août 2024 à Maradi. Cette formation qui porte sur la collecte digitalisée des données des accidents de la route, s’inscrit dans le cadre d’une réforme entreprise par le Ministère des Transports dans le domaine de la collecte et de la transmission des données relatives aux accidents de la route.
La situation de l’insécurité routière est très préoccupante au Niger. Selon les statistiques du Ministère des Transports, entre 2020 et 2022, les accidents corporels ont augmenté en moyenne de 9,22 %, le nombre de personnes tuées a augmenté de 13,28 % et le nombre de blessés (graves et légers) a augmenté de 6,2 %. A cela s’ajoutent les personnes handicapées à vie et des dégâts matériels considérables. Les raisons de ces chiffres alarmants sont la vitesse excessive, le non-respect des règles de priorité, la non maitrise du véhicule et l’imprudence des piétons. En 2023, l’insécurité routière a connu une légère amélioration avec 7671 accidents corporels enregistrés au Niger (-10,4 % par rapport à 2022) engendrant 1075 tués (-12,5 % par rapport à 2022) et 12.556 blessés (-4,5 % par rapport à 2022).
Dans la région de Maradi, les indicateurs de la sécurité routière se sont améliorés dans la même période. Le nombre d’accidents corporels est passé de 641 en 2022 à 253 en 2023, soit une baisse de 60,53 %. Quant au nombre de tués, il a passé de 184 en 2022 à 156 en 2023, soit une baisse de 15,22 %.
Selon Monsieur Almoustapha Mahamadou Ango, agent à l’Agence Nigérienne de la Sécurité Routière (ANISER), il s’agit à travers cet atelier, de former les acteurs de la collecte des données des accidents de la circulation à l’utilisation des smartphones dans la collecte des données transmises mensuellement à l’Agence. Depuis 2015, le gouvernement nigérien a institué un système de collecte de données à travers le Bulletin d’Analyse des Accidents de la Circulation (BAAC), qui est une fiche de renseignement manuelle et transmise mensuellement. « Cela crée des problèmes de lenteur dans la transmission des données et des erreurs dans le remplissage des fiches. D’où la modernisation de ce système en utilisant les smartphones pour la collecte et l’envoi de ces données », a-t-il précisé.
L’avantage de cette digitalisation, selon lui, est que les données seront plus fiables et transmises en temps réel, sans aucune erreur. Cette phase pilote concernera uniquement les chefs-lieux des régions du Niger. Les organisateurs s’attendent à ce que la formation soit bien assimilée par les acteurs, car tout le travail se fait à leur niveau et si la collecte est mal faite, tout sera faussé.
Le Gouverneur de la région de Maradi, le Contrôleur Général de Police Mamane Issoufou a rappelé que le gouvernement s’est fixé l’objectif de réduire de 25 % les accidents d’ici 2025. « Pour y parvenir, il s’appuiera sur le nouveau cadre institutionnel de sécurité routière qui a pour chef de file, l’ANISER et la Stratégie Nationale de la Sécurité Routière 2017-2025 », a-t-il précisé. Pour le Gouverneur de Maradi, cette session revêt une importance capitale pour la sécurité routière et s’inscrit dans le cadre du renforcement des capacités opérationnelles des cadres régionaux en charge de la sécurité routière sur la collecte digitalisée des données d’accidents de la route, consacrant ainsi le démarrage de la phase pilote de la digitalisation de notre système de collecte des données. Le Contrôleur Général de Police Mamane Issoufou a félicité la Police Nationale, la Gendarmerie Nationale et les Directions Régionales des Transports et de l’Equipement pour leur disponibilité dans la collecte et la transmission des BAAC. Il a enfin exprimé sa gratitude aux partenaires techniques et financiers parmi lesquels le Fonds d’Entretien Routier (FER) dont l’appui a permis la prise en charge de l’atelier.
Tiémogo Amadou ONEP Maradi