Le ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, M. Hassoumi Massoudou et l’Ambassadeur, Chef de Délégation de l’Union Européenne (UE), Dr. Denisa Elena Ionete, ont co-présidé, hier mercredi 13 octobre à Niamey, la session du dialogue politique entre le Niger et l’Union Européenne au titre de cette année. Cette session intervient dans un contexte socio-politique et économique du Niger marqué par la persistance de la crise de la pandémie de la COVID-19 ; les différentes menaces sécuritaires et la poursuite des activités des nouvelles Autorités nationales issues des dernières élections. Trois (3) points étaient inscrits à l’ordre du jour de cette réunion, à savoir : les priorités du gouvernement nigérien, telles que déclinées dans la Déclaration de Politique Générale, présentée par le Premier ministre au parlement (Volets Gouvernance, Droits humains et Genre) ; la situation sécuritaire au niveau national et sous régional (stabilisation et retour des populations déplacées et les questions de Migration et Développement et le nouveau cadre par rapport à l’accord de Cotonou.
En introduisant cette session, le ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, M. Hassoumi Massoudou a indiqué que, c’est désormais devenu une tradition et une permanence que des membres de gouvernement rencontrent le groupe d’Ambassadeurs de l’Union européenne pour « ‘échanger et harmoniser les positions, s’entendre, afin d’avancer ensemble ». Il a ajouté qu’avec la Banque mondiale, l’UE est le principal partenaire technique et financier du Niger, surtout sur le plan de la coopération bilatérale, mais au-delà, sur le partage des valeurs communes comme la démocratie, la bonne gouvernance, les droits humains, d’où l’importance de l’instauration de ce dialogue permanent et constructif, dans l’intérêt de nos pays et de nos populations. M. Massoudou a évoqué la question de l’insécurité qui prévaut au Sahel ainsi que la position de la CEDEAO par rapport au cas du Mali.
« Nous respectons la souveraineté du Mali. Mais cette souveraineté doit se faire à travers des organes mis en place par le peuple Malien », a précisé le ministre en charge des Affaires Etrangères.
Intervenant à son tour, la Cheffe de Délégation de l’UE), Dr. Denisa Elena Ionete a rappelé que l’accord de Cotonou est encore en vigueur jusqu’à la fin du mois de novembre 2021, cependant, selon elle, des échanges peuvent déjà être engagés sur le nouveau round de cet accord qu’on peut nommer accord post Cotonou. « Nous travaillons déjà sur de nouveaux instruments de coopération qui vont entrer en vigueur dans quelques semaines », a déclaré Mme Ionete. Elle a ajouté que le dialogue a toujours existé entre le Niger et ses partenaires et cela à tous les niveaux. Elle a ainsi salué le fait que, depuis la mise en place de nouvelles Autorités plusieurs réunions et rencontres d’échanges ont eu lieu entre les différentes parties, et cela à différents niveaux et dans plusieurs localités du Niger. Dr. Denisa Elena Ionete a saisi l’occasion pour féliciter le personnel du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération de permettre aux diplomates européens au Niger d’être au même niveau d’informations, afin de dégager des positions communes et constructives pour les deux parties.
Plusieurs intervenants, tant du côté des membres du gouvernement et du celui des diplomates, ont pris la parole, soit pour avoir d’amples explications, soit pour apporter des précisions et des éclaircissements relativement aux différents sujets à l’ordre du jour. Des réponses et des propositions ont également été soumises aux participants. Au sortir de la session, la Cheffe de Délégation de l’Union Européenne (UE) a indiqué à la presse, que ce dialogue politique entre le Niger et l’UE répond à une exigence du traité du gouvernement, qui veut que les deux parties se réunissent régulièrement et de manière exemplaire pour des échanges et de rapprochement de point de vue pour des actions communes et concertées et cela dans l’intérêt de nos peuples. «La présente session a une triple signification car c’est la première que nous tenons depuis la mise en place démocratique des nouvelles Autorités nigériennes, ensuite elle se tient dans une phase de transition entre l’ancien traité de Cotonou, qui prend fin en fin novembre et le nouvel esprit dudit accord, le post-Cotonou, qui est plus politique et met plus l’accent vers l’action du partenariat. Enfin, la session a eu lieu, en dépit de cette pandémie qui a obstrué, sinon empêché les rencontres entres les gens », a-t-elle précisé. La diplomate européenne s’est réjouie du fait que cette session a permis de faire le tour de toutes les questions prioritaires régionales mais surtout nationales. « En bref, nous avons échangé sur les grandes priorités du gouvernement du Niger, telles que déclinées dans la Déclaration de Politique Générale du gouvernement ainsi que le renforcement de la coordination, notamment dans la défense, l’estimation des besoins au niveau des plans stratégiques dans les domaines clés. Nous nous réjouissons de cette continuité et de notre dialogue qui se trouve, de plus en plus, renforcé », a estimé Denisa Elena Ionete.
Notons que cette session s’est déroulée en présence de plusieurs membres du gouvernement, de la Représentante Spéciale de l’UE pour le Sahel et ancienne ambassadrice d’Italie au Niger, Mme Emanuela Claudia Del Re et des Ambassadeurs de certains pays membres de l’Union Européenne accrédités au Niger.
Mahamadou Diallo(onep)